Les moustiques sont de retour dès que les beaux jours reviennent ! Et ils peuvent rapidement nous rendre dingue. Mais pas de panique, voilà 20 ans que j’étudie les insectes et dans cette vidéo je t’ai rassemblé toutes mes astuces pratiques et quelques conseils efficaces pour ne plus jamais subir leurs piqures. Les moustiques sont des insectes qui appartiennent à l’ordre des Diptères, ils n’ont que deux ailes, et sont donc plus proches des mouches que des papillons ou des guêpes. Ils appartiennent à la famille des Culicidae et sont présents sur tous les continents. Un moustique adulte mesure généralement entre 3 et 6 mm et possède des ailes fines et de longues pattes. Tu ne les confondras pas avec les tipules qui sont beaucoup plus grandes, ne sifflent pas en volant et surtout, ne veulent pas de ton sang. Madame moustique se distingue de monsieur moustique par le fait qu’elle pique. Pour cela, elle a un proboscis allongé (une trompe, quoi !), utilisé pour piquer et prélever du sang, qui est nécessaire à la maturation de ses œufs. Les moustiques passent par quatre stades de développement : œuf, larve, nymphe et adulte. Les larves se développent dans l'eau stagnante avant de devenir des adultes volants. Et ça, garde le bien en tête parce que c’est fondamental pour t’en protéger ! J’y reviens dans un instant. Les moustiques sont responsables de la transmission de nombreuses maladies graves à travers le monde, comme le paludisme, la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Chaque année, ces maladies causent plus de 700 000 décès, principalement dans les régions tropicales. Ce qui fait de cet insecte l'animal le plus dangereux au monde. Fort heureusement, en France et en Belgique, les moustiques indigènes ne sont généralement pas vecteurs de maladies graves, mais leur présence peut provoquer des irritations et des allergies chez certaines personnes. Car je ne t’apprends rien, une piqûre de moustique gratte et cela est causé par la salive que le moustique t’injecte en te piquant. Cette salive provoque une réaction allergique dans ta peau, qui libère de l'histamine. C’est à cause de cette molécule que tu as les démangeaisons et gonflements autour de la piqûre. On dit souvent qu’il y a des peaux qui attirent plus les moustiques. Et c’est vrai. Pour te localiser, le moustique femelle utilise le CO2 que tu émets en expirant, mais ensuite il utilise ta chaleur corporelle, puis les odeurs émises par ta peau, parmi lesquelles celle liées à l’acide lactique. Et ces odeurs sont différentes d’une personne à l’autre et dépendent de plein de paramètres : les bactéries que tu héberges, ton alimentation, la date de ta dernière douche. Oui, plus tu es sale et transpirant, plus il y a de bactéries actives sur ta peau susceptible d’attirer les moustiques. Ta génétique joue aussi un rôle, car à en croire cette recherche, le fait d’être plus piqué qu’un autre t’a sans doute été légué par tes parents. Les femmes enceintes émettent plus de CO2 et donc sont préférées par les moustiques. La peau des nourrissons les attire plus et, comique, il semble qu’un homme ayant bu de la bière soit plus attractif pour le moustique qu’un homme sobre. En revanche l’idée reçue que certaines personnes ont une peau sucrée, ça n’a absolument aucun sens. Un petit mot sur Aedes albopictus, que toi tu connais surement mieux sous le nom commun de moustique tigre. Il s’agit d’une espèce invasive originaire d'Asie du Sud-Est. C’est un moustique noir d'une taille de 5 mm environ et qui présente des marques blanches. Ce moustique-tigre se reconnait par la présence d'une ligne longitudinale d'écailles blanches au centre de son thorax noir, visible à l'œil nu, mais aussi à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes. Mais on va être honnête les uns avec les autres, c’est compliqué de l’identifier quand on n’a pas l’habitude. Ce moustique est particulièrement préoccupant en raison de sa capacité à transmettre des maladies. On me demande souvent à quoi ça sert un moustique ? C’est une question que je n’aime pas de base, car elle sous-entend que chaque être vivant doit avoir une fonction, et souvent les gens estiment que cette fonction doit être tournée vers l’Humain. Mais pour répondre à la question je dirais les moustiques sont très importants car ils constituent la source de nourriture de nombreux prédateurs. Par exemple, les larves de moustiques servent de nourriture aux poissons, aux batraciens, et aux libellules. Les moustiques adultes sont également consommés par les oiseaux, les araignées, les chauves-souris et les lézards. Mais ils ne sont pas là que pour être mangé, puisque figures toi que les moustiques sont aussi des pollinisateurs ! Les adultes se nourrissent du nectar des fleurs, tout comme les papillons et les abeilles. Pour être honnête c’est vrai qu’en Europe ils participent moins à la pollinisation que d’autres insectes mais dans les tropiques, des moustiques sont les seuls à polliniser certaines orchidées et assurent donc à eux seuls la reproduction de ces plantes. Et enfin les larves de moustiques jouent aussi un rôle dans l'épuration des eaux, puisqu’elles se nourrissent de déchets organiques, contribuant ainsi à la qualité de l'eau. Les moustiques sont casaniers ! Bien qu’ils soient ailés, ils ne voyagent jamais loin du lieu de leur naissance. Quelques dizaines de mètres typiquement. Selon moi l’une des meilleures stratégies pour éviter les pullulations consiste à empêcher les moustiques de se développer autour de chez toi. Si tu as la chance de vivre à la campagne, alors il est essentiel d'éliminer tous les endroits où l'eau peut stagner, car c'est là que les larves vont se développer. Après avoir piqué, les femelles pondent dans cette eau stagnante et les larves s’y développent. Pas d’eau, pas de larve, pas de larve, pas de moustiques, pas de moustique pas de piqure. Pas de piqure, … pas de piqure. Il est donc important de vérifier régulièrement et de vider les soucoupes sous les pots de fleurs, les bains d'oiseaux, les jeux pour enfants, les vieux pneus et tout autre récipient pouvant contenir de l'eau. Assure-toi que les réservoirs d'eau de pluie sont bien couverts et que tes gouttières ne sont pas bouchées. Même de petites quantités d'eau peuvent suffire à la reproduction des moustiques. Mais bien sûr il faut que le voisinage fasse l’effort aussi. Surtout, ne pulvérise pas d’insecticide dans ton jardin pour tuer les moustiques adultes ou les larves. Déjà parce que les moustiques figurent parmi les insectes les plus résistants au monde (et cela car ils ont fait l’objet de lutte par insecticides depuis des décennies). Mais aussi parce ces produits nuisent à la biodiversité en tuant tous les insectes sans distinction. La seconde meilleure méthode qui existe pour t’éviter d’être piqué, c’est la barrière physique. Les vêtements longues manches et pantalons amples de préférence de couleur claire, car le sombre capte la chaleur et attire donc les moustiques. Les moustiquaires sont une autre forme de barrière physique, et placés au niveau des portes et fenêtres ils sont des moyens très efficaces et respectueux de ta santé. Pour dormir, c’est la même chose, le moustiquaire suspendu est la meilleure solution pour t’éviter d’être piqué. Tu peux tendre un fil au-dessus de ton lit et pour quelques dizaines d’euros tu places le moustiquaire pendant la période estivale. Moi je fais cela systématiquement quand je pars dans un pays chaud. J’y reviens après. Si vraiment tu ne veux pas du moustiquaire (mais tu devrais vraiment en utiliser un, nuits saines garanties) alors tu peux dormir avec un ventilateur. Les moustiques n’aiment pas le vent et sont de mauvais voiliers, donc le ventilateur réduira les risques de piqures. Les petites plaquettes bleues insecticides ou les fioles contenant un liquide que tu connecte à la prise électrique : c’est NON ! Est-ce que tu te rends compte de ce que c’est ? Tu disperses dans l’air que tu respires toute la nuit une molécule toxique. Et je ne vais pas te faire un historique détaillé de tous les insecticides et répulsifs qu’on a finalement décidé de retirer de la vente à cause des découvertes faite a posteriori sur leur toxicité pour l’Homme. Non crois moi tu ne veux pas dormir avec un produit toxique dans les narines. Et encore moins pour les enfants ! Il existe des lampes anti-moustiques qui émettent de la lumière ultraviolette attractive pour ces insectes qui viennent s’y bruler. Ça peut fonctionner, mais cela dépend des modèles et du type de lumière produite et puis tu n’as sans doute pas envie de dormir avec ça près de ton lit. J’en profite pour tordre le cou à un vieux mythe : les moustiques ne sont pas attirés par la lumière de tes ampoules. Les moustiques ils n’ont pas intérêt en fait à être attirés par la lumière visible, mets-toi à leur place ça n’a pas de sens, eux ils veulent piquer un animal. Par contre ils sont attirés par le dioxyde de carbone que tous les animaux expirent. Et que se passe-t-il lorsque tu vas dans ta chambre, fenêtre ouverte, en été ? Tu mets de la lumière c’est vrai, mais surtout tu respires. Et le moustique qui est à l’extérieur, il est capable de sentir que s’échappe par ta fenêtre une grosse dose de CO2. Ce n’est pas la lumière qui l’attire mais bien ta respiration. Et la croyance s’est installée, parce qu’il y a de la lumière, là où on se trouve. Si les moustiques sont attirés par le CO2, il y a des odeurs qu’ils n’aiment pas. Le cas de la citronnelle est … compliqué, car j’ai pu parcourir des études qui démontrent que son effet répulsif est en fait très faible et de très courte durée (une heure à tout casser). Tu peux utiliser des bougies en extérieur sur ta terrasse ou ton balcon, mais l’efficacité est mal prouvée. Et sois attentif à ce qu’elles ne contiennent pas aussi du géraniol, qui lui peut provoquer une réaction allergique cutanée. Et ne t’endors pas avec une bougie, ce n’est pas un bon plan. Si l’option de porter des vêtements amples et bien couvrants n’est pas possible, alors tu peux protéger ta peau avec des spray que tu trouveras en pharmacie. Certains contiennent des huiles essentielles. L’eucalyptus ça fonctionne bien et quelques gouttes sur un mouchoir devraient aussi te permettre de passer une meilleure nuit, même si la protection ne sera jamais aussi bonne qu’avec un moustiquaire. Il y a des plantes qui peuvent te protéger si elles sont placées aux fenêtres par exemple, comme la lavande, la menthe poivrée ou le romarin. Mais garde en tête que leur action n’est valable qu’à courte distance, donc si elles sont présentes au jardin, elle ne protégeront pas ta chambre à coucher. Et si comme moi, tu pars régulièrement à l’étranger dans un pays chaud où les moustiques sont particulièrement actifs et vecteurs de maladies, alors j’ai deux conseils importants à te donner : le moustiquaire pour dormir et pour la journée des sprays à base de DEET. Oui je sais ce n’est pas génial, c’est un produit chimique, mais je préfère 1000x cette solution au palu ou au chikungunya. Les huiles essentielles ne sont pas assez efficaces pour te protéger des moustiques tropicaux. Tu dois absolument être attentif à la dose de DEET contenue dans ton spray. Si tu es un adulte en zone tropicale, il faut 50% de DEET. Et tu en réappliqueras deux à trois fois par jour, en suivant scrupuleusement les instructions et en gardant en tête que si tu transpire fort, ça va réduire son efficacité. Pour les grands enfants il faut des doses plus faibles en DEET dans ton spray. Et pour les tout petits on ne peut pas utiliser ce type de produit.
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L'ornithorynque est un mammifère australien reconnaissable à sa queue de castor et son corps de loutre. Il a un bec de canard. Mais à la différence du canard, son bec à lui est caoutchouteux et flexible. Ce bec lui sert à détecter ses proies sous l'eau. Lui ce qu’il adore, c’est les vers, les larves d'insectes et les crustacés qui vivent dans les cours d'eau. Il pourrait ouvrir ses yeux pour les voir passer et les attraper ? Mais non, il préfère garder les yeux clos et détecter les champs électriques produits naturellement par les animaux. Il a littéralement un sixième sens pour détecter l'énergie dégagée par ses proies. On appelle cela l'électroperception, et les monotrèmes sont les seuls mammifères à en être dotés. Quand il détecte une proie, il plonge et l’attrape avec son bec. Et là que ferait n’importe quel autre mammifère ? Il la macherait ! SAUF, que l'ornithorynque, il n’a pas de dents. Je veux dire, tous les autres mammifères ont inventé la dentition, sauf lui. Il pourrait avaler sa proie tout entière, comme le ferait un pélican. Mais non, il a besoin de la macher. Sans dents. Pour parvenir à broyer sa proie il stocke des petits cailloux dans sa bouche, et grâce aux muscles de sa mâchoire, il malaxe les cailloux et finit par broyer sa proie. Ses victimes, il ne les digère pas comme les autres, car contrairement à toi, à moi, au loup, ou au dauphin, et bien l'ornithorynque n'a pas d'estomac. Tout son repas passe directement de l’œsophage à l’intestin. Le stockage et la digestion chimique à base d'acides gastriques et d'enzymes, non, très peu pour lui. Il ne chasse pas au sol, il s’y déplace d’ailleurs un peu à la manière d’un lézard, ce qui n’est pas surprenant car il a les pattes situées sur les côtés du corps au lieu d'être en dessous comme chez les autres mammifères. Il préfère la nage, et donc la nature lui a logiquement offert des pattes palmées. Et là tu penses surement que sa queue doit être bien utile pour le propulser dans l’eau. Non. Sa queue ne lui sert pas à se propulser, elle lui permet essentiellement de stocker de la graisse. C’est une sorte de réserve de nourriture, utilisée comme source d'énergie pendant les périodes de pénurie, notamment en hiver. Sa queue joue un deuxième rôle intéressant : celui de réchauffer ses œufs. Oui. L'ornithorynque pond des œufs, comme un reptile, un poisson ou un oiseau. Je vous le dis, moi, que la nature s’est entrainée sur l'ornithorynque … Ses bébés ne se développent pas dans un utérus, et ne naissent pas bien formés comme c’est le cas chez les autres mammifères. Non, ils se développent d’abord dans l’œuf. Et là tu te dis, c’est un mammifère, a minima le bébé qui sort de l’œuf il va aller téter le lait de maman? Et bien non, maman elle produit bien du lait, mais elle n'a pas de mamelles. Et comment va-t-elle offrir son lait à son petit ? Et bien elle sue du lait. Comme toi quand tu te retrouves dans le métro parisien, en plein été, en période de jeux olympique, et la clim est en panne. Maman transpire du lait, qui s'accumule en gouttelettes le long de ses poils, et le bébé ornithorynque n’a plus qu’à lécher sa mère. Là ce que tu vois, c’est des ornithorynques en plein ébats. Et on continue de faire avancer le compteur de bug, parce que madame ornithorynque n'a pas de vagin. Comme les oiseaux, elle a un cloaque, une sorte d’orifice unique qui lui permet d'uriner, de déféquer et de pondre ses œufs. La pauvre femelle elle n’a tellement pas de bol qu’elle a bien deux ovaires, mais celui situé à droite ne fonctionne jamais. L’ornithorynque femelle est défectueux dès le départ, et sans garantie. Mais attend le mâle aussi porte son lot de bizarreries. Son pénis est composé de non pas un, mais quatre glands. Qu’il doit insérer dans le cloaque de la femelle. Ha ! Et ses testicules, on ne les voit pas. Mais je te rassure, il en a, elles sont juste internes et pas externes comme chez les autres mammifères. Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits. Ce qui n’est pas un bug pour le coup. Ils ont l'air mignons, on en ferait bien une peluche, mais non méfie-toi car les mâles sont venimeux. Tu me diras que ça non plus ça ne vaut pas un bug, parce qu’il existe quelques autres mammifères qui possèdent du venin, comme des chauve-souris vampires ou les Solénodons. Mais ceux-là produisent du venin dans leur salive alors que l'ornithorynque mâle possède un dard ! Oui, comme une guêpe, c’est un aiguillon long de 15 millimètres et localisé au niveau des chevilles. Chaque aiguillon est relié à une glande située dans la cuisse, appelée glande crurale. Son venin contient un cocktail complexe de protéines, certaines étant parfaitement inconnues ailleurs dans le règne animal. Ce venin n'est pas mortel pour les humains, mais provoque des douleurs qui peuvent durer plusieurs mois. Il peut même te paralyser les jambes pendant plusieurs heures. Et on ne connaît pas d'antidote. Ce venin servirait principalement aux mâles pour affirmer leur dominance sur les autres mâles. On continue : l’ornithorynque n’a pas deux chromosomes X et Y comme tout le monde pour déterminer le sexe de l’individu, mais cinq paires de chromosomes sexuels. En plus, les chromosomes du début de la chaîne ont des gènes communs avec les mammifères, tandis que ceux de la fin de la chaine partagent des gènes avec les oiseaux. Une équipe internationale a séquencé son génome et a publié son analyse dans la revue Nature. Ce travail confirme que ses gènes renferment des caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère. L'ornithorynque a donc conservé l'état ancestral de certains caractères physiques, qui ont été également conservés chez les reptiles ou les oiseaux, alors que ces mêmes caractères ont évolué chez les autres mammifères. Einstein disait de Dieu qu'il ne jouait pas aux dés bon bah là clairement il a mélangé tous les animaux existants. Oui, c'est bon, on a compris, il est bizarre cet animal. Mais attend, je n’ai pas tout à fait fini. Récemment, on a découvert que l'ornithorynque est fluorescent, ce qui lui permettrait de se rendre invisible la nuit aux yeux de certains prédateurs, brouillant leur vision UV. Et aussi, comme les autres mammifère c’est un animal homéotherme, sa température corporelle est constante, mais il est très froid ! Alors qu’en général, la température moyenne chez l’Homme et les autres mammifères placentaires avoisine les 37 °C, celle de l'ornithorynque est d’environ 31 °C. Pour comprendre comment on en est arrivé à un animal aussi bugé, il faut revenir en arrière de 200 millions d’années : tous les mammifères, et donc les humains aussi, descendent sans doute de ça: un thérapside, une sorte de créature qui ressemble à un mélange entre un chien et un lézard. D’ailleurs on les nomme souvent les reptiles mammaliens et ils ont évolués en 200 millions d’années pour donner tous les mammifères, comme les primates, les cétacés, ou encore les rongeurs. Sauf qu’un petit groupe de Thérapsides s’est rapidement séparé des autres, et ont donné les monotrèmes dont font partie nos ornithorynques. Et comme on vient de le voir ils ont payé cher leur envie de faire bande à part, puisqu’ils sont littéralement restés des mammifères préhistoriques. Les deux seuls qui existent encore c'est les ornithorynques et les échidnés, qui pondent donc des œufs comme leurs ancêtres. Ils ont réussi à faire bande à part et à survivre jusqu’à aujourd’hui grâce à l’isolement, puisqu’on ne les retrouve qu’en Australie. Mais plus pour très longtemps, car les ornithorynques sont en voie d’extinction, et bientôt les mammifères placentaires régneront, comme uniques descendants des Thérapsides. Pour les humains, laisser sortir un petit gaz peut soit être un véritable soulagement, soit être un incident très gênant, ou bien encore être l’occasion d’une blague bien grasse. Mais pour de nombreuses créatures du Règne animal, laisser échapper un pet ne prête absolument pas à rire. Le pet bien préparé, celui qui provient du fond des boyaux d’un animal, peut-être un outil d’intimidation, un stratagème de défense, voire une arme nauséabonde destinée à tuer. Même s’ils ne sont pas tous mortels, on verra que certains peuvent ruiner la vie des voisins. Et je commence tout de suite par le pet mortel de la chrysope perlée, un minuscule insecte aux ailes poilues dont les flatulences sont aussi silencieuses que funestes, c’est en tout cas la conclusion que je tire de cet article publié dans la très sérieuse revue Nature. On peut y lire que maman chrysope vient déposer des œufs à proximité d’une colonie de termites. Que les larves qui sortent de ces œufs ont tellement la dalle qu’elles se ruent vers les couloirs obscurs de la termitières. Elles repèrent des termites et, je cite les auteurs de cette très sérieuse étude : « Les larves se montrent très agressives envers les termites, s’avancent vers elles puis reculent, finissent par orienter leur derrière en direction de la tête de l’une d’elle et lâchent des grosses caisses. En quelques minutes la proie est paralysée, alors qu’elle n’a jamais essayé de s’enfuir ». Les chercheurs ont par la suite démontré qu’un seul pet peut immobiliser simultanément 6 termites pendant trois heures. Ces pets toxiques donnent le temps à la larve de chrysope perlée de dévorer ses proies, pourtant bien plus grosses qu’elle. Et ces travaux ont aussi révélé que l’odeur n’avait aucun effet sur les mouches, les cloportes ou toutes autres bêtes qu’on pourrait retrouver dans les couloirs d’un nid de termites. Autrement dit, cette arme chimique n’a été développée que pour atteindre les termites. Du tout grand art. Est-ce que le pet de chrysope perlé est le pire pet du Règne animal ? Vous allez être surpris par ce qui suit. Continuous donc d’explorer la question du prout. Déjà parce que le prout, c’est rigolo. Mais aussi parce que cela peut être un sujet très sérieux ! On l’a compris les humains sont loin d’être les seuls à avoir des flatulences. Les chiens en ont. Les mille-pattes en ont aussi. Les dinosaures en avaient. Les moules petent peut-être, alors que les crabes ne pètent pas… semble-t-il. Il y a quelques années les scientifiques ont entrepris de répertorier toutes les espèces qui pètent. Ainsi, des spécialistes du prout animal avaient même créé un espace de partage d’information, afin que leurs collègues du monde entier puissent faire savoir si l’animal dont ils sont les experts pètent ou non. C’était très sérieux, les chercheurs devaient inscrire le nom de l’espèce animale, dire à leur connaissance ils petaient, et apporter des preuves scientifiques. Ces petits rigolos avaient même baptisé leur fichier de partage « Does it Fart ? », que l’on pourrait rigoureusement traduire par « Est-ce qu’il lâche des grosses caisses ? ». Le projet a tellement fait rire les scientifiques du monde entier que les auteurs ont décidé d’en écrire un livre. Dans ce bouquin tu y découvriras que dans la team des adeptes de flatulences on retrouve le blaireau, le cafard, le lion, la moufette, le paresseux, le rat, le wombat, le lièvre, le lémurien, la girafe ... D’ailleurs j’aime bien la remarque du chercheur qui écrit « Oh bon sang oui la girafe pète, et généralement à hauteur du nez d’un humain moyen ». Celui du python molure serait je cite « silencieux mais mortel ». Certains avancent que les lynx auraient les pires pets du monde. Mais ça c’est faux j’ai vérifié je vais te le présenter dans un instant le pire pet du monde. Figure-toi que les mouches pètent aussi. Et donc oui c’est techniquement possible qu’une mouche pète puisqu’elle possède comme tous les insectes un système digestif avec au bout un anus, et donc elles font le plus naturellement du monde des mini-pets heureusement inaudibles à l’oreille humaine. Je précise que globalement les insectes ont à peu près tous des flatulences, il y a même des chercheurs qui les ont étudiés chez 110 espèces. Je dis chapeau pour ce beau boulot les gars. Il a les animaux qu’on pensait innocents … mais finalement pas du tout : et parmi ceux-là il y a des vers marins, les moules et les huitres. Cette étude montre d’ailleurs que les flatulences de ces animaux seraient responsables de 10% des émissions de gaz à effets de serre en mer baltique. Des pets constitués de méthane et de protoxyde d’azote. Un cocktail explosif, si je peux me permettre. Il y a des animaux pour lesquels les chercheurs ne sont pas très surs s’ils petent, comme les araignées, les salamandres ou les rotifères. Mais je vais vous dire, pour moi, ce n’est pas si grave si on décide de ne pas financer les recherches sur ce thème. Et donc jusqu’à ce que l’on démontre le contraire, certains animaux ne peteraient pas du tout : comme les poulpes, les coraux, les crabes ou les anémones de mer. Avant qu’un petit malin ne me dise en commentaire que ce sont en fait toutes les bêtes qui vivent dans les océans, je précise que les requins et les baleines, ils laissent de grosses bulles malodorantes derrière eux. Les oiseaux non plus n’auraient pas de gaz. Ils ont pourtant un système digestif complet, finalement pas si éloigné de celui des mammifères, mais ils ne trimbalent pas les mêmes bactéries et donc ne libèrent pas … de gaz. Sauf quand ils sont malades … apparemment … Bon maintenant que j’ai rétabli la vérité sur qui a des flatulences et qui n’en a pas, on va pouvoir continuer de répondre à la question de départ, les pires pets du règne animal ! Pour certains animaux, se retenir de péter peut s’avérer mortel. Ce petit poisson est un Cyprinodon, que l’on retrouve dans des eaux peu profondes au Mexique, où il se nourrit principalement d’algues et de petits organismes qu’il fourrage dans les sédiments. Soucis, c’est qu’en été ces algues émettent de petites bulles de gaz qui sont avalées par le Cyprinodon pendant qu’il s’alimente. Ce qui fait gonfler son ventre. En grossissant, cette petite chambre à air pousse le poisson vers la surface, ce qui en fait une proie facile pour ses prédateurs. Dans certains cas, l’accumulation de gaz peut être mortelle, car elle comprime les organes jusqu’à les faire éclater. C’est ainsi que des chercheurs ont trouvé des bancs de cyprinodon morts faute de n’avoir pas réussi à péter suffisamment fort et suffisamment vite que pour sauver leur vie. On continue avec des pets inoffensifs bien que particulièrement nauséabonds. Les suivants ce sont sans doute les pets les plus dégueulasses. Pour les sentir ceux-là, il faut se rendre près des côtes localisées au Nord de l’Océan Pacifique. Les lions de mer sont connus pour leur pets nauséabonds causés par leur régime alimentaire. Quand ils ne trainent pas leurs corps lourd sur le bord de l’eau, ils chassent des poissons et des mollusques. Alors ok c’est du poisson bien frais, mais ce sont surtout des proies qui contiennent du soufre en très grande concentration. Et le soufre et bien c’est l’élément chimique que tu retrouves en masse dans tout ce qui sent vraiment mauvais. Par exemple le sulfure d’hydrogène est caractéristique de l’odeur d’œuf pourri, ou encore le dimethyl disulfide émis dans l’air par un cadavre en décomposition. Pendant que nos lions de mer digèrent leur poisson, les bactéries qui vivent dans leur système digestif décomposent les protéines et acides aminés contenant du soufre et libèrent du disulfure d’hydrogène. Ce gaz s’accumule dans le tractus digestif ce qui donne des coliques au lion de mer. L’animal finit donc par expulser ces gaz, libérant de fortes odeurs nauséabondes. Certains experts n’hésitent pas à parler des pets les plus dégoutants. Si les lions de mer, eux, ne contrôlent pas vraiment leurs flatulences, d’autres maitrisent l’art du lâché de gaz, et coordonnent leur pets … intelligemment. Plusieurs espèces de serpents usent d’une tactique connue sous le nom de « cloacal popping » [souffle du cloaque]. Le cloaque c’est l’organe de ces animaux chez lesquels le système digestif fini dans la même poche que le système reproducteur ou le système excréteur. Et bien ces serpents absorbent de l’air dans ce cloaque, et l’expulsent ensuite très bruyamment. Ces chercheurs-ci ont étudié les pets de serpent dans le détail. Et ont démontré que le bruit est si impressionnant qu’il fait fuir les prédateurs éventuels. J’ai lu l’article il est passionnant, je vous assure. Ils ont produit des sonogrammes pour déterminer la fréquence du son produit par les prouts de serpents, leur durée moyenne … ils ont même fait des photos du *** des serpents en question. C’est passionnant. J’ai encore envie de vous livrer quelques anecdotes, notamment vous parler des pets des paresseux et des harengs, je vais le faire dans un instant, mais avant je vais arrêter de vous faire languir et vous annoncer quel est l’animal dont les pets provoquent des tempêtes. C’est un pet dangereux, le plus dangereux sans doute. Cette flatulence vient d’un mammifère anodin que l’on croise très fréquemment, particulièrement si on vit à la campagne. J’ai nommé la vache. Alors déjà un chiffre qui m’a étonné quand j’ai préparé cet article : selon la FAO, il y aurait un milliard de vaches sur notre planète, élevées pour leur lait ou leur viande. Comme les chèvres ou les girafes, ce sont des ruminants. Et c’est une des raisons de la dangerosité de leur pets. La vache a trois préestomacs plus l’estomac à proprement parlé et qui sécrète les sucs gastriques. Ensemble ils sont chargés de la rumination et de la digestion grâce à des bactéries. Ruminer est un processus qui permet aux ruminants d’extraire un maximum de nutriments de leur diète, mais il est aussi à l’origine d’une grande production de gaz. Comme pour d’autres animaux que l’on a vu dans cet article, les vaches émettent quantité de méthane, l’un des principaux gaz à effet de serre qui causent le réchauffement climatique. Un kilo de méthane séquestre des dizaines de fois plus de chaleur dans l’atmosphère qu’un kilo de dioxyde de carbone. Étant donné qu’une vache libère jusqu’à 100 kg de méthane par an, et qu’elles sont donc, on l’a vu, très nombreuses, et bien ces animaux sont devenus malgré eux une des plus grandes causes des changements climatiques, contribuant pour 5 à 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Les changements climatiques, ce n’est pas simplement un réchauffement global de la planète, mais c’est aussi des évènements extrêmes plus fréquents, comme des périodes de sècheresse, des pluies diluviennes, ou … des tempêtes anormalement violentes. Donc les pets des vaches, provoquent des tempêtes. C’est pourquoi je pense que même si certains animaux ont des pets plus bruyants, plus nauséabonds ou plus toxiques, les flatulences des vaches sont pour moi les plus dangereux. Mais on va finir sur deux dernières histoires de prout plus comiques :
🐘 Les éléphants se donnent des prénoms 🐘
C'est en substance les résultats de cette étonnante étude publiée début de semaine dans Nature Ecology & Evolution. Mais pourquoi est-ce si surprenant et important? 🐒 De nombreux animaux produisent des cris ou des sons afin de faire référence à de la nourriture ou des prédateurs, mais la production de ces appels est généralement innée, et donc stéréotypée (identique pour tous les individus). Les éléphants font partie des rares mammifères capables d’apprendre par l’imitation de nouveaux sons. Les humains vont encore plus loin puisqu’une des caractéristiques du langage humain parlé est l’utilisation d’étiquettes vocales : des sons appris qui font référence à un objet ou à un individu. 🙋♂️ Mais des chercheurs américains ont découvert que, comme les humains, les éléphants de savane d'Afrique appellent leurs amis avec des barrissements individuels. Le destinataire d’un appel pouvait d'ailleurs être prédit par les chercheurs à partir de la lecture acoustique de l’appel. 😳 Pouvoir "donner un nom" à un autre individu, ça parait bête mais ça ne l’est pas du tout. Ça demande des capacité cognitives développées: - pour disposer d’un langage complexe, - pour pouvoir faire la distinction entre un individu et un autre, - pour inventer un nom, - pour l’apprendre et le retenir, - pour associer le nom inventé à un individu. 🐘 Cette découverte montre que les éléphants utilisent des vocalisations spécifiques pour chaque individu, mais qu'ils reconnaissent et réagissent à un appel qui leur est adressé, tout en ignorant les appels provenant d'individus avec lesquels ils sont peu apparentés. Les éléphants offrent un traitement particulier et individualisé à leurs congénères selon la place qu’ils occupent dans leur vie. Ce travail est important pour comprendre les origines (multiples) du langage chez les animaux, car cette espèce d'éléphants a divergé des lignées de primates et de cétacés il y a environ 90 à 100 millions d'années. Cela offre une opportunité d'étudier l'évolution convergente d'un mode de communication très sophistiquée. Source: https://lnkd.in/eH4T4uRe Ton chat lève le derrière quand tu le caresse ? Il te mordille la main ? Il miaule devant la porte mais finalement décide de ne pas sortir ? Oui, ton chat a parfois des comportements vraiment bizarres. Mais, je te rassure c’est un animal très intelligent, il existe donc des explications logiques à ses petites habitudes … excentriques. Dans cet article, je vais te présenter 10 comportements des chats parmi les plus étranges et je vais bien sur t’aider à en comprendre la signification. Donc si toi aussi tu te poses mille questions sur les comportements de ton chat, saches que tu es au bon endroit. Et pour commencer : Pourquoi ton chat te lèche puis te mord ? S’il est occupé à te lécher puis te mord à l’improviste, tu pourrais alors être en présence d’une morsure d’affection ou une morsure de jeu. Donc une première raison pour laquelle les chats lèchent puis mordent est qu’ils veulent simplement jouer. Même si parfois ils ont l’air détendus, désintéressés voire mystérieux, les chats restent des chats et peuvent à tout moment devenir joueurs et un peu idiots. Si ses oreilles sont pointées vers l’avant, sa queue relevée et ses pupilles légèrement dilatées, alors ton chat a de fortes chances d’être heureux et prêt à jouer. Une autre raison qui explique la petite morsure de ton chat, c’est qu’il veut te montrer son attachement, et cela passe par des grignotages doux et contrôlés. Le chat peut ainsi te mordre dans le cadre de son comportement de toilettage. Lorsque les félins se nettoient, ils se lèchent et se mordillent pour se garantir une hygiène parfaite. Il est donc tout à fait normal que nos chats nous mordent un peu lors de leur toilette. Mais n’oublies pas que si tu caresse ton chat et qu’au lieu de te lécher il te mordille gentiment, il se peut qu’il en ait tout simplement assez de tes gestes et qu’il se sente juste trop stimulé. Ca semble normal qu’après un certain temps, une caresse agréable devienne désagréable. La morsure douce est l’une des seules solutions qu’il ait pour te le faire savoir. Bon encore une fois soyons clair, une morsure de chat peut également indiquer une agression. Juste tu as peut-être pas compris dès le début tous les signes qui sont souvent évidents. Une morsure agressive s'accompagne souvent de sifflements, d’une queue énergique, d'un langage corporel rigide et de pupilles bien dilatées. Pourquoi les chats lèvent-ils les fesses lorsque tu le caresse ? Les chats aiment les caresses, mais pas de n’importe qui, ni n’importe quand. Lorsqu’il est en confiance avec quelqu’un et qu’il souhaite recevoir des caresses il va s’approcher lentement, les oreilles dressées vers l’avant, sa queue relevée vers le ciel et légèrement tournée vers la personne. Ses muscles sont relâchés et il peut miauler et se frotter aux jambes. Il est donc prêt à recevoir des caresses. Caresse le bien dans le sens du poil, car l’inverse, il n’apprécie pas. Il aura le réflexe de relever le derrière lorsque ta main arrivera à son derrière pour profiter un maximum de ce contact physique. Et si certains chats font vite confiance aux étrangers, d’autres sont plus méfiants. En relevant l’arrière train, ton chat essaie aussi sans doute de te communiquer toute la confiance qu’il a envers toi. Je m’explique : les chats présentent leur derrière, en levant donc la queue et en levant les fesses, avec comme intention de te saluer, dans un esprit de convivialité. C’est donc un comportement que l’on peut assimiler à un salut amical, mais aussi comme un moyen d'échanger des intentions et des informations. D’ailleurs deux chats qui se croisent et qui s’entendent bien l’un avec l’autre se reniflent le derrière en guise de salutation. Ce faisant ils collectent les odeurs émises par leurs glandes anales et donc quantité d’informations pertinentes sur leur congénère. Les chattes adoptent une posture proche lorsqu’elles sont en chaleur ou prêtes à s’accoupler. Bien qu’elles ne se dressent pas sur leurs pattes postérieures, elles relève régulièrement le derrière. Elles font cela pour communiquer avec les mâles et leur dire qu'elles sont en chaleur et réceptive à l'accouplement. Bon on retiendra aussi que la base de la queue est sensible, donc même si quelques caresses douces peuvent être plaisantes au début pour ton chat, des caresses excessives dans cette zone peuvent être douloureuses. Et ton chat risque d’avoir une attitude plus agressive. Pourquoi les chats dorment-ils tout le temps ? Les chats dorment beaucoup, j’imagine que cette information ne te surprend pas. Cela varie avec l’âge, un chaton va dormir quasiment toute la journée, et son sommeil est juste entre-coupé de repas et de quelques séances de jeu très intenses et donc gourmandes en énergie. Un chat adulte dort en moyenne de 12 à 18 heures par jour, mais en vieillissant, le chat sénior aura moins d’énergie et donc aura tendance à dormir un peu plus. Contrairement aux plus jeunes chats, les adultes vont préférer dormir chaque jour aux mêmes heures. Les chats, comme tous les félins d’ailleurs, dorment beaucoup pour diverses raisons que tu te doutes ancrées dans l’évolution de leurs ancêtres. Ceux-ci étaient déjà des chasseurs crépusculaires. Et aujourd’hui, les chats sont toujours plus actifs à l'aube et au crépuscule. Leur chasse nécessite des dépenses d’énergie courtes mais intenses. Et pour s’assurer d’avoir l’énergie nécessaire à ces parties de chasse, ils doivent recharger leurs batteries fréquemment. Leurs habitudes de sommeil le reflètent, car ils ont tendance à dormir pendant la journée et un peu au milieu de la nuit. Et si tu vis dans une zone chaude, et bien tu sais que dormir beaucoup pendant la journée permet d’économiser de l’énergie et d’éviter la surchauffe. Les chats aussi le savent. Avant de passer au comportement suivant je fais une parenthèse pour rappeler que les chats sont responsables de pertes importante de biodiversité, puisque ces chasseurs s’en prennent aux oiseaux ou aux petits mammifères. Si tu empêches ton chat de chasser (en lui interdisant par exemple de sortir) et bien attends toi à ce qu’il applique ses instincts de chasseurs sur d’autres objets qui bougent, comme tes pieds nus le soir quand tu es au calme sur ton fauteuil. On reste dans le thème du sommeil : Pourquoi les chats se couvrent-ils le visage lorsqu'ils dorment ? Ce n’est rien de systématique bien sûr. Le plus souvent, les chats se couvrent le visage pendant leur sommeil et certains pensent que c’est pour garder leur museau et leur tête au chaud. Car oui les chats aiment avoir bien chaud, malgré leur pelage, ils préfèrent des températures légèrement supérieures à celles que nous, humains, préférons. C’est la raison pour laquelle certains aiment faire la sieste dans une boite à moitié fermée voire emmitouflé sous une couverture. En se couvrant le visage avec ses pattes ou en se recroquevillant en boule, ton chat peut réduire la quantité de chaleur qu’il perd pendant son sommeil à travers son visage. Les pattes sur le visage permettent aussi aux chats de se couvrir les yeux pour bloquer la lumière. Toi aussi tu préfères dormir dans l’obscurité. Sauf que les chats devant dormir la journée … on vient juste d’en parler … ils doivent souvent dormir quand il fait clair dehors. Soyons de bon compte, la position de ton chat pendant son sommeil peut aussi simplement être le résultat du hasard, l’animal aime se tortiller en dormant et termine parfois les pattes sur le visage de manière accidentelle. Pourquoi ton chat miaule-t-il longuement ? Si tu as un chat qui te parle beaucoup, et bien il y a plusieurs raisons derrière cela. La plupart du temps c’est juste qu’il veut ton attention. Il te fait savoir par exemple qu’il préfèrerait être dehors que dedans, qu’il veut manger ou encore qu’il a vu un copain passer par la fenêtre. Les chats stressés ont tendance à être plus bavards. Le stress vient quasiment toujours d’un changement dans ses petites habitudes : l’arrivée d’un nouvel animal de compagnie, d’un bébé, un déménagement, des changements dans la position des objets ou des meubles, l’absence d’un membre de la famille, une maladie voir un décès, sont autant de raison de stress et donc de bavardage. Les femelles miaulent fort lorsqu'elles sont en chaleur et les mâles font de même lorsqu'ils sentent une femelle en chaleur. Si ton chat est stérilisé, il aura tendance à être moins bruyant. Enfin d'autres raisons peuvent expliquer la vocalisation inhabituelle d'un chat, je pense à l'ennui, la solitude et même l'anxiété d’une séparation qui est survenue récemment. Enfin, gardons bien en tête le fait de miauler beaucoup, comme tous les autres comportements que je présente dans cet article, sont très dépendants du caractère de ton chat, mais aussi de sa race. Les races orientales, comme les chats siamois, sont connues pour être de grands bavards. Pourquoi les chats changent sans cesse de lieu de couchage ? Une étude publiée dans la revue Applied Animal Behavior Science (Image ‘Publication’) et qui a porté sur 1177 chats et a établi qu'en moyenne, les chats avaient cinq endroits préférés pour dormir. Le fait d’avoir plusieurs couches disponibles et d’en changer régulièrement c'est un instinct de survie pour les chats. Les chats sauvages déplacent fréquemment leurs lieu de sommeil et leurs colonies pour éviter d'être détectés par leurs prédateurs. Les chats dorment également dans des endroits différents pour profiter d’un peu d’intimité, pour réguler au mieux leur température corporelle, en passant d’un lieu un peu plus chaud ou un peu plus frais selon les jours et moments de la journée. Le changement de lieu de couchage peut aussi lui permettre d’éviter des évènements stressant, comme un lieu de passage trop fréquenté, des bruits ou des mouvements d’airs. De nombreux chats préfèrent dormir suffisamment loin de la litière et de la nourriture pour éviter les odeurs fortes ou directes. Marquer leur lieu de vie est une autre raison pour laquelle les chats se déplacent fréquemment d'un endroit à l'autre. Les chats marquent de leurs odeurs les endroits où ils vivent. Ils sont donc aussi rassurés de percevoir leurs propres odeurs corporelles dans leurs différents lits. Et s’ils veulent que cette odeurs persiste, ils doivent y séjourner régulièrement, et pour plusieurs heures. Pourquoi ton chat prend ta place ? Si ton chat te pique ton fauteuil ou ton lit, sois rassuré, car cela veut dire qu’il t’aime bien. Il s’y installe car il apprécie l’odeur et la chaleur qu’il y trouve. Et les chats domestiques aiment l'odeur de leur propriétaire, car cela leur permet de se sentir en sécurité et parfaitement à l'aise. Certains chats aurons tendance à sauter directement sur le siège qui vient de se libérer pour déposer leur propre odeur. C'est leur façon de revendiquer la région comme la leur et de la dépouiller des autres animaux. Toi donc. Gardes à l’esprit que les chats ont tendance à passer beaucoup de temps au même endroit pour s’assurer que l’endroit sente comme eux. Bien sûr, ton chat peut aussi voler ta place simplement parce qu’il veut attirer ton attention et espère ainsi se blottir contre toi lorsque tu retourneras à ta place. Pourquoi les chats font du pétrissage avec leurs pattes? Le pétrissage, c'est lorsqu'un chat pousse ses pattes avant alternativement contre une surface, comme s’il la ‘massait’. Les chats commencent à pétrir juste après la naissance. Ils exécutent ce comportement instinctif sur les mamelles de leur mère pour stimuler la production de colostrum et de lait. Bien qu’à l’origine les chats pétrissent pour obtenir du lait, ils continuent à effectuer cette action au-delà de l’âge du sevrage. Le plus souvent, les chats font cela lorsqu’ils se sentent heureux et en sécurité. D’ailleurs à ce moment-là ils ont les yeux mi-clos, ronronnent et ont des mouvements lents, d'autres signes de sentiment de sécurité et de satisfaction. Si ton chat vous pétrit, c'est donc un signe d'amour et d'affection. Il est en bon état émotionnel et se sent à l’aise avec toi. Mais une autre raison pour laquelle les chats pourraient pétrir sur des surfaces aléatoires c’est marquer leur présence. Les chats ont des glandes odoriférantes sur leurs pattes et coussinets. En pétrissant, ils déposent leur odeur sur une zone, faisant savoir aux autres animaux qu'ils étaient présents à cet endroit. Pourquoi les chats ont parfois leurs yeux dilatés ? Les pupilles des chats varient en taille et en forme en fonction de la lumière et des émotions. La nuit, ils dilatent complètement leurs pupilles, ce qui permet à une plus grande quantité de lumière de pénétrer l’œil et atteindre la rétine, qui concentre le peu de lumière disponible pour pouvoir voir dans la pénombre. Pendant la journée, les chats peuvent adapter inconsciemment la dimension de leurs pupilles en fonction de la luminosité. Mais chose intéressante, la taille des pupilles peut également être une indication de l’humeur de votre animal. Si la lumière ambiante est normale, mais que les pupilles de votre chat sont dilatées, cela peut impliquer que votre chat n'est pas détendu ou qu'il est stimulé. Votre chat pourrait être stressé, anxieux, excité par un jeu ou effrayé. Les chats ont aussi souvent les pupilles dilatées pendant leur cycle de chaleur. Dans les situations qui lui procurent du plaisir, comme lorsqu'il vient de manger son aliment préféré, les pupilles d'un chat peuvent être dilatées. Enfin, il est important de se préciser que certains problèmes de santé conduisent à des symptôme tels que des pupilles dilatées. S'il y a suffisamment de lumière ambiante, sans stimuli ni facteurs de stress, mais que les yeux de ton chat sont constamment dilatés, il est temps de consulter un vétérinaire. Pourquoi ton chat aime dormir avec toi ? Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer pourquoi ton chat aime venir se blottir contre toi pendant la nuit. Je l’ai déjà dit, mais les chats aiment des températures plus chaudes que les humains, donc lorsque la température ambiante est un peu fraîche, ton chat cherchera un endroit agréable et chaud pour maintenir sa température, et ton corps est une bonne source de chaleur. Certains chats ont besoin d’être rassuré plus que d’autres, et certains pourraient donc chercher un sentiment de sécurité à tes cotés. Enfin ton chat cherche peut-être aussi simplement à te montrer de l'affection. Les chats ont des comportements affiliatifs on l’a mis en évidence à de multiples reprises dans cet article. Bien que les chats soient des animaux très indépendants, nous leur manquons lorsque nous sommes absents de la maison pendant une longue période. Et certains chats voudront simplement leur dose de câlins à notre retour. Je t’avais promis 10 comportements mais j’en ai un 11ème en bonus. Pourquoi les chats hésitent-ils à rentrer ou à sortir lorsqu’il sont sur le pas de la porte? Mais oui on a tous connu cela, le chat miaule pour réclamer votre attention et exiger que tu lui ouvre cette porte. Sauf qu’une fois que tu t’es levé de ton fauteuil, et que tu lui donne accès à l’extérieur, il pose une patte devant lui, te regarde, miaule, recule, se frotte à ta jambe pour finalement s’assoir voire retourner à l’intérieur. Est-ce qu’il est indécis ton chat ? Non ce n’est pas tout à fait cela. Les chats sont de nature prudente, et cette hésitation est profondément ancrée dans leur instinct. Ils évaluent méticuleusement leur environnement avant de s'aventurer à l'extérieur. Une fois ouverte, la porte dévoile à ses yeux, ses oreilles et ses moustaches quantité d’informations nouvelles. Autant de signaux qui lui indiquent un danger ou simplement qu’il sera moins confortable que prévu de sortir. Des milliards de cigales périodiques s’apprêtent à sortir de terre et à envahir les Etats-Unis. Et la dernière fois que cela s’est produit, c’était en 1803, il y a 220 ans ! Dans cet article je vais te parler de ces cigales, t’expliquer pourquoi ce phénomène est si rare, et je te détaillerai ce qu’auront à subir les Américains d’ici très peu de temps. Je te parlerai aussi de ce parasite étrange qui va infecter certaines de ces cigales et les transformer en zombies. Bien que mortes, les infectées continueront de se déplacer et de transmettre la maladie. Les cigales arrivent et les Américains s’y préparent depuis longtemps. Les experts américains avertissent la population depuis plusieurs mois déjà. L’année 2024 sera une année exceptionnelle, car un ras de marrée de cigales va s’abattre sur les états de l’Est américain. Ces insectes vont surgir de terre par milliards, un phénomène rare que personne ne peut se vanter d’avoir déjà observé dans sa vie. En tout cas pas de cette ampleur. Bien sûr de nombreux américains ont déjà vu des cigales, toi aussi d’ailleurs si tu vis près de la méditerranée ou au Québec. La plupart des cigales poussent la chansonnette une fois par an à la belle saison. Elles sont facilement reconnaissables avec leurs grands yeux rouges et leurs larges ailes. Tu les côtoies donc régulièrement si tu habites les régions proches de la méditerranée. En Europe elles appartiennent principalement aux genres Cicada et Lyristes. Parmi les espèces les plus connues on retrouve la cigale commune et la cigale des montagnes. Les cigales européennes préfèrent les climats chauds et ensoleillés, où elles apprécient surtout les zones boisées et les vergers, mais aussi les parcs et les jardins. Pour bien comprendre ce qui va se passer aux États-Unis, je dois te parler du cycle de vie des cigales. Les cigales européennes ont un cycle de vie similaire à celui des nombreuses espèces cousines retrouvées aux USA et ailleurs. Les adultes vivent généralement moins d’un mois. Les femelles cigales se positionnent tête vers le bas et déposent leurs œufs dans des fissures ou des incisions sur les branches d’arbres ou d’arbustes, de préférence bien secs. Chaque femelle peut déposer des centaines d'œufs, généralement regroupés en grappes. Ceux-ci éclosent après quelques semaines et les larves qui en sortent tombent au sol, où elles s’enfouissent rapidement pour se mettre à la recherche de racines de plantes dont elles vont s'alimenter. Les larves des cigales européennes passent la majeure partie de leur vie sous terre, où elles creusent des galeries et se nourrissent de la sève des racines des plantes . Elles vont ainsi y rester pendant 3 à 4 années ! Mais cela varie d’une espèce à l’autre et aussi en fonction du climat. Lorsqu’elles sont prêtes à devenir des adultes, au printemps ou en été, elles remontent à la surface du sol, laissant derrière elles de larges orifices.
A présent que nous comprenons les bases de la biologie des cigales, nous pouvons retourner à notre évènement américain, où ce n’est pas une cigale qui va sortir de terre, comme sur notre dessin précédent, mais bien des milliards ! En même temps ! Là-bas, on retrouve plusieurs espèces de cigales dont certaines qui ont la particularité de passer non pas 4 ans sous terre, mais 13 ans voire 17 ans. D’ailleurs ces insectes font partie de ceux ayant la plus grande espérance de vie. Elles sont extrêmement bien étudiées par les chercheurs locaux, d’ailleurs pour préparer cet article je me suis aidé d'une publication scientifique qui a été écrite par 4 spécialistes américains. Globalement il faut reconnaitre que ces cigales périodiques figurent parmi les insectes que les Américains connaissent le mieux au monde. Et des espèces d’insectes, je te le rappelle, on en connait plus d’1 million. Ces cigales périodiques, ou Magicicada comme les scientifiques aiment les appeler, sont des sujets de recherche très attrayants. Oui car comme je te le disais en ouverture d'article, les cigales vont sortir par milliards dans plusieurs états américains. Une telle émergence massive ne se produira que cette année, et plus avant longtemps. Laisse-moi t’expliquer : Les cigales qu’on appelle cigales périodiques sortent de terre périodiquement, ça tu l’avais deviné. Elles ne se trouvent que dans l’est de l’Amérique du Nord. Il existe sept espèces de cigales périodiques : quatre avec des cycles de vie de 13 ans et trois avec des cycles de 17 ans. Elles proviennent toutes d’un ancêtre commun, que l’on peut dater à environ 4 millions d’années. Les trois espèces de 17 ans ont généralement une répartition plus au nord, tandis que les quatre espèces de 13 ans sont généralement plutôt localisées au sud et au Midwest. Les différentes populations de cigales Magicicada ont un développement tellement bien synchronisé qu'elles sont presque absentes à l'état adulte durant les 12 ou 16 ans qui séparent deux émergences. Donc quand elles émergent du sol, elles le font toute ensemble, d’où l’effet de nombre. Les cigales ont décidé de vivre de la sorte sans doute guidée par une idée précise, que je pourrais traduire par : « Si nous émergeons les unes après les autres, alors un prédateur pourrait nous manger, les unes après les autres. Alors que si nous émergeons toutes en même temps, alors aucun ennemi ne pourrait toutes nous dévorer». Leur méthode pour lutter contre les prédateurs n'est pas d'avoir une stratégie de défense, elles ne sont pas munies d’un dard à venin, elles ne peuvent pas mordre et sont incapable de cracher de l'acide. Non, leur technique à elles c’est de sortir tellement nombreuses qu'aucune créature ne pourrait toutes les manger, puis patienter 12 ou 16 ans sans manger. Les cigales patientent donc sous-sol et mangent doucement les racines des plantes en attendant leur heure. Enfin, leur année quoi. On n’est toujours pas certain de comprendre comment les larves se font une idée des années qui passent à la surface. La température et l’humidité du sol les renseignent certainement sur la période de l’année, été ou hiver, mais les scientifiques ne peuvent aujourd’hui déterminer si elles sont capables de décompter les années qui défilent. On a presque tous les éléments en mains pour comprendre le phénomène. Pour y parvenir il me reste juste à te préciser cette notion de couvée, que les Américains nomment broods. Bien que presque toutes les cigales périodiques d'une région donnée émergent la même année, les populations de cigales vivant dans différentes régions ne sont pas synchronisées et peuvent émerger au cours d'années différentes. Toutes les cigales périodiques du même durée de cycle de vie qui émergent du sol au cours d'une année donnée sont connues collectivement sous le nom d'une seule « couvée ». Cette notion est plus comptable que biologique. Il y a 12 couvées de cigales de 17 ans, et donc si tu m’as bien suivi, il y a 5 années sans émergence. Il y a de plus trois couvées de cigales de 13 ans (donc il y a 10 années sans émergence de ces cigales). Il est donc possible de trouver des cigales périodiques adultes chaque année à condition de vous rendre dans la zone géographique appropriée. Les couvées périodiques de cigales sont désignées par des chiffres romains. Les chiffres I à XVII correspondent aux couvées de 17 ans, et les chiffres romains supérieurs réservés aux couvées de 13 ans. Les chercheurs américains ont donc pu dresser des prévisions d’émergence pour chaque couvée, un peu comme des prévisions météo. Mais bon pour être complet notons que parfois, des cigales périodiques émergent avec un an d’avance ou de retard sur leur calendrier normal, ce qui complique les prévisions. Maintenant qu’on a tout compris sur la biologie des cigales, on peut revenir au calendrier de prévision des émergence de cigales, où tu pourras lire comme moi qu’en 2024, la couvée XIX et la couvée XIII surgiront de terre simultanément dans 15 États du Sud-Est et du Midwest. Ce qui ne s’était plus produit depuis 1803. Et c’est pour dans quelques jours ou semaines (et cela s’est peut-être déjà produit si tu lis ce texte longtemps après sa sortie). Lorsqu'elles émergeront elles formeront des agrégats beaucoup plus denses que ceux réalisées par la plupart des autres espèces de cigales américaines ou européennes. Et alors ? Qu’est-ce qui va se passer là-bas vers la fin du printemps ? Et bien comme les cigales européennes, les larves remonteront à la surface, et sortiront du sol lorsque les premiers centimètre de terre avoisineront les 18 degrés Celsius, ce qui se produit typiquement autour du mois de mai, un peu plus tôt ou un peu plus tard, selon les états. Mais cette année, l’hiver a été très chaud dans une bonne partie des États-Unis et très froid dans d’autres régions. Je pense donc que les différentes couvées de cigales vont sortir à différents moments de l’année à travers le pays. Les larves sortent en masse du sol et se cherchent un promontoire sur lequel se métamorphoser. L’idée est de se placer en hauteur, là où il y a du vent afin de faciliter le séchage de leur corps, après leur métamorphose, une transformation devant leur permettre d’acquérir quatre ailes, de vives colorations et surtout … des organes reproducteurs. Les premiers frémissements s’observent quelques moments à peine après s’être immobilisées. Brusquement, les cigales adultes s’extirpent de leur ancienne enveloppe corporelle qu’elles abandonnent sur place. Leurs corps mous, équipés de longues ailes et de grands yeux rouges, s’agitent face au vent afin d’accélérer le durcissement de leur peau. Encore quelques instants de patience : elles pourront bientôt actionner leurs muscles et prendre leur premier envol. Les cigales n’ont alors qu’un seul objectif : s’accoupler avant de mourir. Mets-toi à leur place, et imagine que tu es une cigale. Tu as passé 13 ans ou 17 ans sous terre à l’état de nourrisson. Tu vois le monde pour la première fois alors que tu viens d’atteindre l’adolescence. Ton corps est submergé par de puissantes hormones, et justement à ce moment-là, il y a tout autour de toi une grosse soirée, avec des millions d’autres cigales qui chantent, dansent et s’accouplent dans tous les coins. Et là tu te rends compte qu’il y en a plein d’autres comme toi qui se cherchent un partenaire pour passer un bon moment. Tu ferais pareil. Chaque arbre, chaque mur de maison, chaque réverbère est un lieu adapté à la séduction et à l’accouplement. Contrairement aux criquets, aux sauterelles ou grillons, les cigales mâles ne frottent pas deux parties de leur corps l’une sur l’autre pour produire leur mélodie. La cigale, elle chante par cymbalisation : en contractant des muscles, il déforme une membrane qui produit un cliquetis à chaque fois que celle-ci reprend sa forme initiale. Le résultat est stupéfiant par son volume sonore intense : jusqu’à quatre-vingt-dix décibels ont été enregistrés à proximité d’un de ces insectes, soit autant que le cri poussé par un bébé affamé. Subir une invasion de cigales dans son jardin revient à se trouver au milieu d’une crèche remplie de milliers de bambins en pleurs. Jour et nuit. Pendant deux à trois semaines ! Alors comprends bien que les américains prennent l’affaire très au sérieux. On l’a vu il y a quelques minutes, plusieurs espèces de cigales peuvent sortir de terre la même année et au même endroit. Mais chaque espèce possède un chant qui lui est propre, et qui permet aux femelles de ne choisir comme partenaire qu’un mâle de son espèce, et d’éviter ainsi un accouplement stérile et donc inutile. Une femelle séduite par le chant d’un mâle lui signifie son consentement en battant des ailes juste en face de lui. L’accouplement est expéditif … Ce qui est franchement dommage quand on pense aux 17 années d’attente qui ont précédées … Chaque femelle fécondée sélectionne une plante et loge quelques œufs dans sa tige. Ses jeunes larves émergeront en quelques jours. Elles ont la taille et la couleur d’un grain de riz. Il s’agit de la période la plus dangereuse de la vie des cigales : sans défense, les larves deviennent des proies faciles pour leurs nombreux prédateurs, parmi lesquels les oiseaux, les guêpes ou les fourmis. Alors sans attendre, les larves se ruent vers le sol et s’y enfouissent pour ne plus en sortir durant les prochaines années. Tu connais la suite, puisque … on vient …. juste d’en parler ..
Si tu as m’as bien suivi tu as compris que grâce leur stratégie du nombre, les cigales échappent pour beaucoup à leurs prédateurs. Mais elles n’échappent pas aux maladies, et encore moins aux maladies sexuellement transmissibles. Et l’une des maladies des cigales les plus étranges est celle qui les transforme en … zombie. Une maladie qui a très bien été décrite dans cette étude. Un parasite se montre en effet tout aussi patient qu’elle. Il s’agit d’une maladie fongique. Les spores d’un champignon sont posées sur le sol, et attendent patiemment, pendant 13 à 17 ans, qu’une cigale vienne s’y frotter. D’ailleurs le nom de ce champignon est clair : Massospora cicadina, cicadina pour cigales, car ce sont bien elles qui intéressent le champignon. Lorsqu’une larve sort de terre, les spores dormantes du champignon s’y accrochent et pénètre le corps de leur nouvel hôte. Les spores ne tue pas tout de suite la cigale, qui aura le temps de se métamorphoser en adulte. Ce n‘est qu’alors que le champignon va produire ses symptômes surprenants. L’abdomen des cigales malades se décompose, leurs organes génitaux se détachent et tombent au sol. Bizarrement, alors que ces mâles malades sont à présent incapables de se reproduire, leur appétit sexuel est décuplé par leur parasite. Ils chantent comme s’ils étaient en pleine santé, et attirent à eux quantité de femelles séduites par leur énergique mélodie. Malheureusement pour elles, il s’agit d’un chant de sirènes : la cigale séduite par ce chant de sirène est infecté par le champignon dès les premiers contacts intimes. D’autres mâles infectés subissent des symptômes encore plus étonnants et finissent par perdre la tête. Alors qu’ils sont manipulés par leur parasite, ces mâles zombifiés se comportent comme des femelles : ils se dirigent vers un mâle chanteur en pleine santé, agitent leurs ailes comme le ferait une femelle séduite. Lorsque le séducteur se rend compte de la supercherie, il est trop tard, les spores du champignon pénètrent déjà à travers sa cuticule. Rien n’égale la patience de ce champignon : son cycle de développement est parfaitement synchronisé avec celui des cigales. Ses spores s’échappent des cigales infectées, se dispersent dans l’air, tombent au sol et attendent durant dix-sept années, jusqu’à la prochaine génération de cigales. Les insectes peuvent être d’excellents parents ! Si tu es convaincu d’être une bonne mère ou un bon père, et bien attends de voir ce dont ils sont capables. Je vais te démontrer dans cet article que d’excellents parents on en trouve aussi chez les insectes ! Alors comme à la bonne vieille époque de ma thèse de doctorat sur les comportements des insectes, je me suis plongé dans la littérature scientifique pour t’épingler quelques découvertes étonnantes. Si les soins parentaux sont en général très communs chez les animaux, ce n’est pas vraiment le cas des insectes. Ceux qui sont ovipares abandonnent aussitôt leurs œufs dans un coin alors que les vivipares donnent naissance à des petits bien formés mais qui n’ont qu’à tirer leur plan tout seul un fois nés. Ne leur en voulez pas, la pression de sélection naturelle les a forcés à favoriser la stratégie du nombre : c’est-à-dire à produire une grande quantité de descendants, mais à limiter les soins parentaux en espérant que sur les centaines de bébés, l’un ou l’autre parvienne à survivre. Résultat, pour vous dire la vérité, seulement 1 % des espèces d’insectes s’occupent de leurs jeunes. Mais pour ce 1% d'espèces d’insectes là, la stratégie est toute différente. Déjà bien souvent il y a moins de jeunes par parent, mais les parents s’en occupent, un peu, ce qui leur garanti de meilleures chances de survie. C’est ce qui est arrivé aux insectes soumis par exemple à de trop nombreux prédateurs. Produire 1000 œufs et les voir tous se faire dévorer, ça n’avait pas de sens. Donc pour ces insectes, il valait mieux n’en produire que 100 mais les protéger un tout petit peu. Les plus anciennes preuves de parentalité que l’on ait découvert à ce jour date d’il y a 520 millions d’années. D’ailleurs les animaux n’avaient pas encore colonisé la terre ferme. Ces preuves fossiles mettent en scène une créature primitive ressemblant à une grosse crevette qui nageait le long du fond sablonneux d'un océan. Si cette crevette avait été seule, il n’y aurait rien eu de fou à cette découverte, sauf qu’à ses côtés, plusieurs de ses petits ont aussi été fossilisés. Ils suivaient leur parent, père ou mère avant que tout le groupe ne soit enseveli dans des sédiments fins pour l’éternité. Aujourd'hui, ces traces fossiles qui datent donc d’il y a plus d'un demi-milliard d'années nous démontrent que ces tout premiers arthropodes fournissaient des premiers soins parentaux. Au moins protégeaient-ils leurs petits en les accompagnant pendant leurs premières heures de vie. Aujourd’hui cet ancêtre des insectes a donc de nombreux descendants parmi lesquels certains ont aussi cette caractéristique originale de s’occuper de leurs jeunes. C’est le cas des blattes siffleuses de Madagascar, dont le rôle de parent a été découvert il y a une 20aine d’années. Elles, elles se sont sans doute dit un jour qu’elles devaient être de meilleurs parents, et d’assurer au moins le service minimum. Et donc peu de temps après avoir expulsé les œufs, la femelle expulse de son corps une matière blanchâtre et translucide. Ce fluide reste collé à son corps et les larves qui émergent des œufs se jettent illico dessus pour s’en nourrir. Elles fournissent donc le premier repas à leurs bébés. Les perce-oreilles, qu’on appelle aussi les forficules, sont aussi d’excellents parents. Chez certaines espèces, les soins parentaux commencent avant même que les petits ne quittent l’œuf. Après la ponte, les futures mères surveillent les œufs et empêchent les prédateurs de s’en approcher. Elles les lèchent aussi pour les nettoyer, et en particulier pour éliminer les moisissures qui pourraient les faire pourrir. En plus, cette étude a démontré que la salive de cette jeune maman contient des bactéries qui vivent en symbiose avec elle. Alors une fois que les larves sortent des œufs, la maman les lèche à nouveau et ainsi dépose sa salive qui est à la fois antibiotique et antifongique. Résultat, alors que seulement 4 % des œufs de perce-oreilles éclosent lorsqu’ils sont laissés sans surveillance, 77 % des œufs léchés par la mère arrivent à l’éclosion. D’ailleurs les auteurs précisent que chez certaines espèces de perce oreilles, c’est le papa qui se charge du boulot. Chez certaines rares espèces, les parents et leurs enfants vivent même en famille. Et dans ces cas, les deux parents participent en fournissant protection et nourriture. Chez les punaises d'eau c’est le père qui charge les œufs fécondés sur son dos jusqu'à ce qu'ils éclosent. Les chercheurs démontrent que le transport des œufs rend le papa plus lent et plus vulnérable à la prédation. Il doit aussi dépenser plus d’énergie pour se trouver à manger et faire une croix sur tout autre accouplement tant que les petits ne sont pas nés. On vient de voir quelques insectes qui prennent soins de leur petits, mais dans la suite, on va découvrir bien mieux. En Australie, la guêpe Abispa ne se contente pas de nourrir ses petits, puisqu’elle leur fabrique aussi un nid d'argile. Une maison qui pèse -une fois terminée- jusqu’à un demi kilo tout de même, et qui va permettre d’accueillir la descendance, en leur offrant un toit. Les chercheurs de cette étude ont montré que la mère vouait sa vie à l’approvisionnement du nid en nourriture. C’est qu’elle ne chôme pas, des petits voient le monde continuellement. En plus des repas, elle nettoie la maison, fait les réparations, défend le nid contre la venue des prédateurs. Et le papa pendant ce temps-là, hum … il tourne juste autour du nid, et attend de pouvoir s’accoupler à nouveau. Chez les nécrophores, on passe au niveau supérieur. Déjà les œufs sont pondus dans un trou creusé sous terre à côté du cadavre d’un petit animal. Oui ils adorent l’odeur de ce voisinage et pour tout vous dire, la charogne en décomposition c’est ce qu’ils préfèrent manger. On appelle cela des nécrophages. Une fois les larves nées, les parents font des aller-retour entre la charogne et la crypte. Ils vont prendre une bouché de viande en décomposition avant de revenir voir les petits et la leur vomir dans la bouche une potée magique riche en bonnes choses pour leur santé. Et plus les petits supplient leurs parents, plus ceux-ci vomissent. S’il n’y a pas assez de charogne pour tout le monde, les parents éliminent les larves les plus exigeantes. Oui, ça peut paraître dur comme éducation, mais cela garantit la survie des frères et sœurs les moins nécessiteux. Note que les parents restent unis jusqu’à ce que leurs larves atteignent l’âge adulte. Avant de passer aux meilleurs parents de la classe des insectes, j’avais envie de souligner l’inventivité de certaines guêpes Polistes. Alors elles, elles ne savent pas comment on fabrique un nid et en fait elles n’ont absolument pas envie d’essayer, parce qu’elles n’ont aucun instinct maternel … ou paternel. Oui ni les mâles ni les femelles ne savent comment on s’occupe des enfants. Pourtant leur bébés ont besoin de soin, donc il est hors de question de les abandonner à la naissance. Alors un jour une femelle s’est dit: « et si j’allais les abandonner dans la maison des voisins ? ». Et là le futur père il a sans doute répondu « Oui bonne idée, mais comment tu vas rentrer chez eux ? Elles sont nombreuses les guêpes voisines, et leur maison est bien gardée. Tu vas te faire démolir si tu tentes de rentrer dans l’une de leur chambres ? ». On n’est pas très sûrs de ce qu’elle a répondu ce jour-là la femelle, mais ces chercheurs, eux ils ont montré que cette future mère avait choisi de se déguiser chimiquement. Elle fait en sorte d’avoir la même odeur que les guêpes voisines, et donc elle n’est pas identifiée comme un intru. Ainsi elle parvient à pénétrer incognito chez les futurs parents adoptifs, elle dépose quelques œufs et déguerpi rapidement sans se faire repérer. Et enfin le prix de meilleurs parents ‘catégorie insectes’ est remis conjointement à toutes les espèces d’insectes eusociaux : abeilles, fourmis, termites et tous les autres qui peuvent se vanter d’avoir atteint le niveau d’organisation sociale le plus élevé. Même nous les humains on n’a pas atteint ce dernier niveau, c’est vous dire ! Alors en quoi cela consiste-t-il l’eusocialité ? Et bien les espèces animales eusociales ont 3 caractéristiques essentielles : (1) elles vivent en groupe évidemment, un groupe au sein duquel vivent en harmonie jeunes et moins jeunes individus; (2) ces espèces prennent soins de leur petits et ces soins sont coopératifs, ça veut dire qu’ils ne sont pas nécessairement donnés par la maman ou le papa, mais par la communauté toute entière; et enfin (3) sont eusociales les espèces qui en plus de tout cela, divisent leur membre en castes, c’est-à-dire des groupes spécialisés de travailleurs au sein d'une colonie, chacun ayant des rôles spécifiques. Par exemple, dans une colonie de fourmis, il y a des ouvrières chargées de la collecte de nourriture, des soldats pour la défense, et une reine pour la reproduction. C’est ainsi que si on regarde de plus près une colonie d’abeilles, on constate à quel point tout est là pour parler de soins parentaux optimaux ! La reine pond et c’est la seule à le faire, elle est donc la mère de toutes les ouvrières de sa colonie. Mais elle ne s’occupera pas elle-même de ses petits. Chacun de ses enfants a sa propre chambre, puisqu’un œuf unique est pondu dans chacune des cellules en cire construite et façonnée par l’une de ouvrières de la colonie. Après l’éclosion, les larves restent dans leur chambre personnelle et des ouvrières leur apportent à volonté une bonne potée, qu’on appelle la gelée royale et qui est cuisinée par les ouvrières. Une fois un peu plus grande on leur apporte plutôt du miel et du pollen jusqu’à l’âge adulte. A l’âge adulte elles doivent à leur tous s’occuper de leurs petites sœurs, en les nourrissant puis en agrandissant le nid, en l’entretenant le nid ou en le ventilant. Il y a vraiment beaucoup à dire sur les abeilles, mais tu as compris que les soins sont ici aux petits oignons. Pourquoi sommes-nous la seule espèce animale à développer de la poitrine ? On compte 6500 espèces de mammifères, 6500 espèces donc qui allaitent leur petits à l’aide de mamelles, mais seulement une seule espèce voit sa poitrine se développer indépendamment d’une grossesse, et donc indépendamment d’une période d’allaitement. Oui car contrairement à la poitrine de la femme, qui se développe lors de la puberté et ne disparait jamais, les poitrines des femelles des 6499 autres espèces ne gonflent que lors de l’allaitement, et retourne ensuite à leur taille de départ, quasi inexistante. Pourquoi ? Et bien comme toujours je me suis plongé dans la littérature scientifique pour vous et je vais répondre à plusieurs questions dans cet article :
Il y a quelques années, après l’un de mes cours de zoologie à l’Université, l’une de mes étudiantes vient me voir et me demande pourquoi les humains, et les femmes en particulier, sont les seules à avoir de la poitrine à la puberté et à la garder à vie. A l’époque je n’étais pas sûr de la réponse, je lui ai donc dit que j’allais me renseigner. Ce que j’ai fait. Je m’étais alors plongé dans la littérature scientifique et je m’étais d’abord aperçu d’un truc : il y a des tonnes de chercheurs et chercheuses qui se sont penchés sur la question de la poitrine ! Chez les humains bien sûr, mais aussi chez les autres animaux ! Certains d’entre eux publient d’ailleurs depuis des années sur ce thème, et y ont consacré toute leur carrière scientifique. A l’époque déjà, je me suis rendu compte qu’on était loin d’avoir les réponses à cette question. J’ai donc répondu à cette étudiante qu’« on ne sait pas très bien pourquoi ». Alors lorsque j’ai voulu préparer cet article, je suis retourné voir si de nouvelles découvertes avaient été faites, et si je pouvais enfin apporter quelques éléments de réponses. On pourrait déjà rappeler que la poitrine, c’est un truc de mammifères. Comme les chiens, les lièvres, les éléphants ou les baleines, les humains font partie des quelques 6500 espèces de mammifères, des animaux qui ont notamment comme particularité d’allaiter leurs petits. Quelques chose que ne font donc pas les reptiles, les insectes, les oiseaux, les vers ou les amphibiens. Même si pour les amphibiens, j’ai justement publié cette découverte qui date de début 2024 et qui montrent qu’un amphibien allaite ses petits, mais ce n’est pas tout à fait la même chose comme allaitement. A part quelques exceptions, toutes les femelles mammifères disposent de mamelles pour allaiter. D’ailleurs mammifères, signifie « qui porte des mamelles », du latin mamma qui veut dire … « mamelle ». C’est sans doute de la que vient aussi le mot maman. Et c’est à Linné, que l’on doit cette appellation de mammifères. Les mammifères allaitent donc leurs petits à l’aide d’un lait sécrété par des glandes que l’on ne retrouve que chez les femelles de cette classe d’animaux. Mais une différence majeure apparait lorsque l’on compare les mamelles des femmes qu’on appelle donc des seins, et les mamelles des femelles des autres mammifères. Chez les 6500 espèces de mammifères, la poitrine ne se développe que durant la période de lactation. C’est pourquoi les mamelles des femelles d’éléphants, de singes ou encore de pangolins ne sont pas proéminentes. Une femelle n’ayant jamais eu de petits n’a tout simplement pas de mamelles développées. Alors que chez l’humain, la poitrine de la femme se développe indépendamment de la lactation, au cours de la puberté, en accumulant de la graisse. Et la taille et la forme est à peu près stable au cours de la vie. Alors ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit : évidemment la poitrine gonfle aussi durant la grossesse humaine et la lactation, mais c’est une période passagère, comme pour les autres mammifères. On compare souvent à raison l’humain avec les autres primates, et particulièrement les chimpanzés et les bonobos avec lesquels nous partageons une longue histoire évolutive. Les femelles des bonobos ont des mamelles qui gonflent en période de réceptivité. Les spécialistes estiment que ces mamelles gonflées informent visuellement les mâles de la disposition des femelles à s’accoupler, mais ne seraient aucunement des stimuli érotiques. Et de plus les mamelles rétrécissent en dehors de ces périodes de réceptivité. Force est donc de constater que la présence de seins qui restent hypertrophiés après la puberté, est une différence que nous avons avec les autres mammifères et les autres primates en particulier, au même titre que la taille de notre cerveau, la marche à pied verticale ou un corps dépourvu de poils. Mais pourquoi ces réserves de graisse sont-elles permanentes sur la poitrine des femmes ? Pourquoi au cours de l’évolution de nos ancêtres, les femelles ont développé cette poitrine permanente ? Pourquoi on n’a pas conservé le même caractère que les autres mammifères, celui d’une poitrine qui ne gonfle que lors de la grossesse ? Sur ce thème particulier, j’ai trouvé une énorme quantité de travaux scientifiques. Certains avancent que la poitrine se serait développée il y a plus de 5MA lorsqu’on est passé de la marche à quatre pattes à la bipédie. A cette époque, la poitrine n’était plus cachée entre les quatre pattes, comme c’est le cas pour les autres mammifères, et est devenue exposée aux yeux de tous. C’est sans doute alors qu’elle s’est développée. On verra plus loin dans l'article que tout le monde ne partage pas cette analyse. Mais pourquoi est-elle apparue ? Et bien, les chercheurs ont formulé un certain nombre d’hypothèses mais ont aussi régulièrement démontré que ces hypothèses ne tenaient pas debout. Première hypothèse que j’ai trouvée, et que les chercheurs ont formulé à une époque : Lors des prémisses de notre espèce, la poitrine développée de manière permanente permettait à la femme de cacher son statut reproductif. Je veux dire par là, cacher aux autres si elle en période féconde ou non. Je m’explique. Chez les mammifères, un comportement classiquement observé chez les mâles consiste à surveiller en permanence une ou plusieurs femelles qu’ils accaparent, afin de repousser les autres mâles et s’assurer que la femelle n’ait pas de relations avec ceux-ci. Du point de vue de la femelle, c’est ennuyant, car cela limite son épanouissement sexuel. Mais le mâle baisse sa surveillance lorsque la femelle est enceinte ou en lactation. Tout simplement parce qu’une femelle mammifère qui allaite, n’ovule temporairement plus, et n’est donc pas féconde. Pas de risque pour le mâle dominant qu’un autre mâle vienne féconder ‘sa’ partenaire. Soyons clair, ce n’est pas une question de jalousie, le mâle ne la surveille pas vraiment pour éviter de se sentir ‘cocu’, mais pour éviter que la femelle ne soit fécondée furtivement par un autre. Parce que ce premier mâle se retrouverait donc à protéger et nourrir un petit qui est celui d’un autre mâle. Et ça, c’est ennuyant pour le mâle. Les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’au cours de l’évolution des humains, la poitrine est une « astuce » qui aurait permis aux femelles d’augmenter le nombre de leurs aventures sans que le mâle du coin fasse trop sa loi. Les femelles qui avaient de la poitrine à tout moment, aurait été moins surveillées, et donc auraient eu plus d’accouplement. Mais cette hypothèse a été écartée par les chercheurs pour plusieurs raisons : notamment parce que si un mâle ne la surveille pas c’est qu’il considère qu’elle n’est pas réceptive, et donc les autres mâles devraient avoir la même interprétation que lui, et se détourner des femelles qui ont de la poitrine. Deuxième hypothèse : la poitrine développée c’est avantageux pour l’enfant qui peut s’alimenter continuellement en étant assis sur les hanches de sa mère. C’est moins d’effort pour la mère qui ne doit pas le porter jusqu’à ses mamelles. Cette hypothèse se base sur le fait que les humains n’ayant pas de poils, ce qui est unique pour les mammifères terrestres, on est les seuls à ne pas avoir de poils. Et donc nos petits ne peuvent pas se suspendre au pelage de leur mère pour téter. Pour compenser l’absence de poils, la poitrine se serait développée, afin de permettre au petit de manger depuis une position assise sur les hanches de maman. Mais ça ne tient pas non plus la route car les nourrissons en bas âge ne peuvent se tenir assis, alors que c’est justement la période à laquelle ils doivent manger le plus fréquemment. 3ème hypothèse avancée dans la littérature scientifique pour expliquer les poitrines permanentes des femmes : La taille de la poitrine est un indicateur de la fertilité d’une femelle, de sa capacité reproductrice. Les chercheurs émettaient donc l’hypothèse qu’historiquement les mâles préféraient des partenaires avec une poitrine, car cela leur donnait l’indication d’une bonne mère pour leur futurs petits. Alors il y a plein de choses à dire sur cette hypothèse, mais je vais tenter d’être synthétique. La première chose à savoir c’est qu’il existe beaucoup de rapports scientifiques qui démontrent que le succès de reproduction est lié aux taux de deux hormones : la progestérone et l’œstrogène sous l’une de ses formes. Plus ces deux hormones sont abondantes dans le sang d’une femme, plus grandes seront ses chances d’avoir un enfant après un accouplement. Et une étude publiée en 2004 démontre que les femmes possédant un large tour de poitrine présentent des niveaux de ces deux hormones plus élevés, ce qui serait associé à une meilleure fécondité. Leur idée c’est donc que les seins gonflés informent les mâles de la fertilité de la femelle. Mais premier problème : les scientifiques ne sont pas d’accord, notamment ceux de cette autre étude très récentes menée en Californie, qui démontre le résultat inverse: il n’existe selon eux aucune relation entre le tour de poitrine et la fécondité d’une femme. Pour être honnête, je n’ai pas non plus trouvé d’étude qui démontre le lien directe entre la taille de la poitrine et la fécondité ou la survie des nourrissons. Et même si c’était le cas, si effectivement une étude sérieuse devait démontrer que la survie des nourrissons était liée à la taille de la poitrine, on n’aurait pas encore démontré que c’est comme cela que la poitrine a été maintenue au cours de l’évolution d’Homo sapiens. Il faudrait encore démontrer que les mâles de l’époque ont privilégié les femelles disposant d’une poitrine développée. Puis je fais une précision importante : le volume des seins avant grossesse ne conditionne en rien le volume de la lactation. C’est juste des tissus fibreux, ou conjonctif, qui sont plus ou moins abondants chez certaines femmes. Donc pour résumer on ne peut pas rejeter complètement cette 3ème hypothèse. 4ème hypothèse : Indépendamment d’un lien entre fécondité et présence de poitrine, des chercheurs avancent que les femelles ayant disposé d’une poitrine développée, auraient connu un meilleur succès reproducteur, car les mâles de l’époque auraient été attiré par leur poitrine. En privilégiant les femelles ayant une poitrine développée, les mâles auraient opéré une sélection sexuelle sur ces femelles. Et au final la caractéristique de développer une poitrine à la puberté aurait été conservée. Oui, beaucoup de chercheuses et chercheurs affirment qu’au cours de l’évolution humaine, les seins permanents ont aidé les femmes à attirer des partenaires. Comme les plumes des paons mâles, les seins servaient il y a longtemps comme message adressé au sexe opposé : « Hé, regarde ça ! J’ai des seins, je suis en bonne santé, reproduis-toi avec moi ! Tes bébés j’en prendrai bien soin ». Mais pour que cette quatrième hypothèse tienne la route, les chercheurs doivent démontrer alors que certaines qualités particulières des seins, comme certaines tailles ou certaines formes, plaisent plus aux hommes que d’autres. Existe-t-il donc un lien clair entre les caractéristiques mammaires et les goûts des hommes ? Je vais vous décevoir mais la science se dispute sur la réponse à apporter à cette question. La plupart des études que j’ai consultées se basent sur l’usage de photographies de femmes dénudées, souvent des photographies générées et modifiées par ordinateur pour avoir plusieurs photos du même personnage féminin, mais avec des formes corporelles variables. Et les participants devaient souvent répondre à des questionnaires pour évaluer leur attrait pour certains modèles. Certaines études étaient plus comiques, parce qu’elles faisaient usage de caméra qui suivaient le regard des participants. Vous voulez un échantillon d’études ? Allé c’est parti.
Ces études permettent de mieux comprendre l’origine de la poitrine permanente, ce qui est une spécificité humaine. Si la science confirme que la poitrine est attirante aujourd’hui pour l’homme, rien n’est sûr pour les préhumains. De plus, rien n’indique que la taille de la poitrine ait été un facteur de sélection sexuelle exercée historiquement par les mâles, il y a plusieurs millions d’années, puisque aujourd’hui en tout cas, la taille n’a pas d’importance dans de multiple situations. Peut-être que finalement la réponse à notre question de départ se trouve dans une récente recherche qui avance que le développement permanent de la poitrine, mais aussi des fesses, ne serait que la conséquence de l’alimentation d’un de nos ancêtres, le bien nommé Homo ergaster. Ces chercheuses avancent en effet qu’il y a 2 MA, avec l’augmentation de la consommation de viande, les corps féminins auraient produit de plus grandes quantités de certaines hormones, comme la déhydroépiandrostérone. Cette hormone provoquerait l’accumulation de graisses dans ces deux régions du corps, menant à une hypertrophie permanente de la poitrine. Et puisque les autres primates n’ont pas connu cette hausse de la consommation de viande dans leur évolution, ils n’ont jamais développé de poitrine permanente. Toujours selon ces scientifiques, les seins auraient ensuite été récupérés pour d'autres fonctions, comme celle d’attirer des partenaires et indiquer leur état biologique. En conclusion, les poitrines permanentes sont le propre de l’espèce humaine. Alors que les mamelles jouent quasi exclusivement un rôle fonctionnel dans la lactation et les soins aux nourrissons, seul l’humain semble porter son attention sur la poitrine féminine. On ne sait pas très bien pourquoi d’où vient cette poitrine permanente, même si différentes hypothèses sont toujours en lice et doivent être confirmées dans les prochaines années. Et il semble clair que de nombreux facteurs, notamment culturels, impactent l’attraction mammaire observée chez l’homme. Un phénomène qui reste unique parmi les animaux. Des perruches envahissent l’Europe ! Elles sont aujourd’hui omniprésentes dans de nombreuses grandes villes comme Paris, Bruxelles, Madrid ou Rome. Si elles ont apporté de magnifiques couleurs dans nos rues, on sait aujourd’hui à quel point elles impactent négativement notre environnement, au point d’être considérées comme des espèces invasives. Je me suis plongé dans plusieurs récents rapports afin de vous préparer cet article, au cours duquel on va découvrir qui sont ces perruches exotiques, d’où elles viennent, quels sont leurs impacts sur nos villes et les animaux qui y vivent. Et enfin on se demandera si on doit limiter leurs populations et si oui, comment faire ? Il y a une vingtaine d’années, on pouvait s’étonner de voir déambulant dans quelques grandes villes européennes des oiseaux aux couleurs inhabituellement chatoyantes et aux cris strident. Aujourd’hui Parisiens et Bruxellois par exemple, ne lèvent même plus les yeux lorsque ces perruches traversent la rue. Venues d’ailleurs, elles se comptent en effet par milliers voire dizaines de milliers d’individus selon les métropoles. Les populations les plus importantes se trouvant au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, en France ou en Espagne. Sans compter qu’elles posent leurs valises dans de nouvelles villes et de nouveaux pays européens chaque année. Ces perruches appartiennent à la famille des perroquets : en Europe, on en trouve une 10aine d’espèces mais principalement deux : la perruche à collier et la perriche veuve (qu’on appelait avant la conure veuve). Même si on les retrouve toutes les deux un peu partout, la première s’est surtout établie dans le nord (comme dans les villes de Paris et Bruxelles) alors que la seconde a préféré le sud du continent avec des villes comme Barcelone, Montpellier, Athènes ou Rome. Plutôt au Nord donc, la perruche à collier est facilement reconnaissable à son plumage vert pomme, son bec rouge et le collier noir qu’elle a autour du coup et qui lui donne son nom. Elle provient des zones tropicales des continents africains et asiatiques. Au sud, la perriche veuve est également de couleur verte mais avec du gris sur le front et la poitrine, ainsi que du bleu sur les extrémités de ses ailes. Elle, elle est originaire d’Amérique du Sud et particulièrement du Brésil, du Paraguay et d’Argentine. Parmi les autres espèces qu’on retrouve dans certaines villes européennes il y a notamment la Perruche alexandre, qu’on retrouve par exemple à Bruxelles. Mais je te propose de nous concentrer sur la Perruche à collier et la perriche veuve qui sont de loin les deux espèces invasives les plus communes en Europe. D’ailleurs toutes les études que j’ai consultées confirment que leur croissance démographique est extrêmement rapide, elles sont chaque année plus nombreuses. Alors, comment ces oiseaux exotiques se sont retrouvés sur le Vieux Continent, et s’y retrouvent aujourd’hui en grand nombre? Et bien ce sont les humains et leur goût pour les oiseaux en cage qui sont responsables de l’arrivée des perruches dans nos contrées. Les premières apparitions de ces oiseaux en Europe dateraient des années 70, et seraient le résultat de lâchers accidentels ou même sauvages. On peut d’ailleurs dater avec précision certains de ces évènements. En 1974 à Bruxelles par exemple, une quarantaine de perruches à collier ont été libérées par un zoo de la ville. Et la même année, en région parisienne, un conteneur de la zone aéroportuaire d’Orly a malencontreusement laissé échapper une cinquantaine d’individus. Le même scénario s’est reproduit en 1990, cette fois à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Une fois leur liberté retrouvée, ces perruches sont alors devenues citadines. En ville, la température est toujours légèrement plus élevée qu’à la campagne, à cause notamment de la proximité des bâtiments. Les prédateurs y sont plutôt rares et la nourriture y est servie sur un plateau d’argent. Elles affectionnent quantité de fruits et de graines, présents grâce aux plantes d’ornement, qui sont parfois aussi d’origine tropicales et présentes dans les jardins et les parcs. Mais elles profitent aussi de restes de nourriture qu’abandonnent les passants. De plus, pour survivre aux rigueurs de l'hiver, ces perruches peuvent compter sur des habitants bienveillants, qui laissent des aliments dans des mangeoires. Une fois venu le temps des amours, la perruche à collier se met à la recherche de cavités au sein d’un arbre, d’un rocher, ou d’un vieux murs. Elle y installe son nid, ce qui ne fait pas du tout l’affaire des oiseaux locaux. Et bien oui, le nombre de cavités étant limité, une compétition s’installe entre les oiseaux locaux et les perruches envahissantes. Parmi les oiseaux qui paient le prix cher de cette colocation indésirée, il y a les moineaux, les étourneaux, sittelles et mésanges, qui eux aussi sont des usagers fréquents de ces cavités. D’autant que cette compétition, elle est souvent remportée par les perruches. Il faut dire qu’elles possèdent deux armes de poids : Premièrement leur taille qui est d’environ 40 cm. Elles sont donc légèrement plus grandes que les oiseaux locaux, qui peuvent être relativement impressionnés. Mais elles ont surtout la caractéristique de se déplacer et de nicher en groupe. Déjà que les perruches elles sont badasses, mais elles ont aussi l’avantage du nombre. C’est une des raisons qui les rendent si invasives. Elles s’approprient la nourriture et les abris, ce qui leur permet de se reproduire sans difficulté, et donc d’être sans cesse plus nombreuses. A la différence des perruches à collier, la perriche veuve elle … elle ne niche pas dans les cavités mais dans des arbres. Et puisque les arbres manquent parfois dans nos villes, elles se tournent volontiers vers des poteaux électriques. Elles fabriquent leurs nids avec des morceaux de bois, qu’elles accolent les uns à côté des autres. Si bien que leur nid forme un amas de branches pouvant peser plusieurs dizaines de kilos. Alors, doit-on s’inquiéter de la présence et de l’expansion de ces oiseaux colorés ? On vient de le dire, les perruches entrent en compétition avec certains oiseaux, des espèces qui n’ont pas eu le temps de s’adapter et de se spécialiser dans une niche écologique différente à la suite de l’arrivée des perruches. Pour l’heure, quelques rapports scientifiques font état d’un impact significatif sur les oiseaux et chauves-souris locaux. Par exemple à Séville, la Perruche à collier supplante une espèce rare et vulnérable de chauve-souris. En plus, la perriche veuve fabrique des nids communautaires, c’est-à-dire des nids de très grande taille, avec de multiples entrées pour accueillir de nombreux individus. Ils peuvent atteindre plusieurs mètres de large et peser jusqu'à 200 kg. Vu qu’elles peuvent les placer sur des poteaux électriques, les risques ne sont pas nuls pour notre sécurité. Par contre, dans les villes où les populations de perruches sont très denses, certaines de ces perruches partent à la découverte de la campagne environnante. Certains champs et vergers en font donc les frais. Dans leur continent d’origine, les perruches s’attaquent aux cultures, elles peuvent devenir un réel fléau pour les productions végétales. En Inde par exemple, les perruches à Collier ont l’habitude de pénétrer en groupe dans les champs où elles dévorent les céréales et les plantations de citronniers. Là-bas, leur impact économique peut donc être conséquent. En Espagne ces dégâts ont été chiffrés : -30% des récoltes de céréales aux abords de Barcelone à cause des perriches veuves. Mais je tempère un peu : il faut reconnaitre qu’en général ce n'est pas le cas, et on peut décemment conclure que les perruches n’induisent en général pas de dégâts économiques majeurs. Mais il est apparu important de lutter contre ces perruches, au moins pour leur dégâts écologiques. Comment a-t-on procédé ? Dans les années 70 aux états unis, on a aspergé les nids de perriches veuves depuis de hautes échelles à l’aide d’un pesticide, heureusement aujourd’hui interdit partout. J’ai pu lire que de nombreuses stratégies de lutte ont été envisagée dans plusieurs villes européennes, des stratégies parfois étranges, et souvent couronnées de très peu de succès. Par exemple, dans certaines villes d’Espagne, les services communaux grimpaient jusqu’aux nids, et perçaient les œufs avec de fines aiguilles. Auraient-ils pu juste retirer les œufs ? Non, parce que s’ils avaient fait cela les perruches en auraient sans doute rapidement produit de nouveaux. Ainsi au moins, elles se fatiguaient à couver des œufs mort-nés. En Espagne toujours, les perruches ont été simplement tirées au fusil. Cette démarche n’est pas facile à cacher à la population, qui non seulement n’est pas toujours rassurée, mais en plus ne comprends pas pourquoi on décide de tirer de si beaux oiseaux. Ailleurs on a testé sans succès des méthodes de stérilisation chimique ou des piégeages par filets ou à l’aide de cages à appas. Dans tous les cas il apparait important de communiquer vers les habitants pour qu’ils comprennent pourquoi on s’en prend à ces oiseaux. Au final la méthode la plus efficace et la moins couteuse consiste à les tirer dès le début de leur invasion dans une nouvelle ville. Aussi cruel que cela puisse paraitre, c’est en tout cas ce que préconise l’Europe, afin notamment de protéger les espèces d’oiseaux et de chauves-souris locales. Et pour les populations les plus importantes des villes européennes, il est recommandé de les capturer à l’aide de cages, même si l’option est chère à mettre en place, c’est en tout cas la solution qui apparaît la plus acceptée par le public. Mais il parait important de souligner que l’élimination totale des grandes populations urbaines apparaît impossible. Selon certains experts, il faut plutôt apprendre à vivre avec elles. Je me permets de faire le parallèle avec un exemple que je connais bien pour l’avoir étudié longtemps : celui des coccinelles asiatiques. Il y a plusieurs années j’étais interviewé par un programme télévisé belge, appelé Le Jardin Extraordinaire. On m’a demandé ce qu’il fallait faire pour se débarrasser de ces insectes envahissants, et j’avais tenu un discours franc : On doit apprendre à vivre avec ! Si cela avait étonné les présentateurs, aujourd’hui plus personne n’envisage d’éradiquer ces coccinelles. Mon avis est ici le même concernant les perruches : à l’instar de nombreuses autres espèces animales qui se sont introduites chez nous et qui font aujourd’hui partie de nos paysages, il faudra apprendre à vivre avec elles. Et un jour peut-être, la présence de ces oiseaux venus de loin n’étonnera plus personne. Mon chien impacte tous les jours le fonctionnement de mon cerveau. J’ai réalisé à quel point c’était le cas après m’être plongé dans l’épaisse littérature scientifique. Et ce que j’y ai découvert m’a bluffé. Les amis, si vous avez un chien, sachez qu’il modifie bien plus votre cerveau, vos humeurs et votre santé que vous ne l’imaginez. Dans ce article je vais vous faire un résumé de ce que j’ai appris, et je vais vous présenter brièvement quelques-unes de ces découvertes étonnantes. On va voir comment les chiens aident à soigner les malades avant de découvrir comment des chercheurs ont enregistré le cerveau de personnes passant du temps avec ces chiens, et comment cela a impacté leur comportement et leur santé. Mon chien s’appelle Baloo, il partage notre vie depuis plus de 9 ans. Bien sûr j’avais conscience qu’il me faisait du bien ainsi qu’à toute ma famille, dont il fait finalement intégralement partie. Quand il est heureux, son bien-être est contagieux, on sourit, on se sent bien. Quand il est malade, on a mal pour lui et on perd notre bonne humeur. Que notre Baloo impacte nos émotions, on s’en doutait un peu, c’était intuitif, j’en convient tout à fait. Mais récemment, la science est allée plus loin que de simplement confirmer cette intuition que tu as sans doute déjà eu, si tu as un chien à tes côtés. Plusieurs études ont été publiées récemment, des travaux qui précisent un peu plus tous les bienfaits des chiens sur notre bien-être. Et en particulier il y a cette étude coréenne sortie en mars 2024 qui démontre à quel point notre cerveau est impacté par notre chien. Les expériences impliquant des interventions d’animaux dans des hôpitaux ou dans des écoles se font de plus en plus nombreuses dans le monde. Et la quasi-totalité des rapports vont dans le même sens : les chiens sont de précieux alliés. J’épingle pour commencer une étude qui indique que c’est particulièrement vrai chez les patients qui se rendent aux urgences hospitalières. Les urgences on s’y rend pour diverses douleurs que notre médecin traitant ne peut traiter. Sur place l’environnement est généralement anxiogène et l’attente peut parfois être longue, ce qui accentue le ressenti de la douleur chez les patients. Au cours d’une étude menée au Canada, des chiens ont été autorisés à rendre visite à des patients admis aux urgences d’un hôpital. Les chercheurs se sont rendus plusieurs jours dans la salle d’attente de l’hôpital de Saskatoon, au Canada , et ont interrogé un panel de 211 personnes. Certains jours, un chien de thérapie était présent dans la salle d’attente avec son maître. En attendant d’être reçu par un médecin, les patients devaient remplir un questionnaire et évaluer leur niveau de douleur, de stress et de bien-être sur une échelle de 1 à 10. Ensuite, ils passaient 10 minutes en compagnie du chien, et répondaient au même questionnaire 20 minutes plus tard. Un autre test similaire a été organisé avec un second groupe de patients, qui n’a pas pu profiter de la présence du chien. Tout comme le premier groupe, ces personnes ont répondu deux fois au même questionnaire, à 30 minutes d’intervalle. Cette expérience a permis aux chercheurs de démontrer que la présence du chien a distrait les patients en les faisant penser à autre chose, ce qui a drastiquement diminué leur sensation de douleur, les a aidés à évacuer le stress et à améliorer leur moral. D’ailleurs pour l’anecdote, l’un des chiens s’appelait Murphy, et cet épagneul de 6 ans faisait tellement bien son boulot qu’il a été surnommé « Dr. Murphy » par le personnel de l’hôpital. L’utilisation d’animaux dans le domaine médical remonte à plus d’un siècle. Freud, fondateur de la psychanalyse, a été l'un des premiers thérapeutes à introduire son chien de compagnie dans ses séances de thérapie, parce qu’il constatait que ses patients étaient plus disposés à communiquer en raison de la présence de son animal. Les chiens ont ainsi prouvé à de multiples occasions leur rôle bénéfique lors de diverses formes de thérapie. Par exemple, les chiens d’assistance guident les patients à travers certaines activités physiques et les incitent à jouer afin de les aider à redévelopper leur motricité ou leur coordination. Mais leur action sur le moral des patients est énorme, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants. Pour cette raison, des chiens sont parfois accueillis au sein de certaines unités d’oncologie pédiatrique où ils égaient les journées des enfants touchés d’un cancer. Dans cette étude de 2018, 24 enfants âgés de 8 ans en moyenne ont passé 30 minutes à jouer avec un Golden retriever, et ce, à trois reprises. Les médecins ont mesuré différentes variables pour estimer le niveau de stress de l’enfant, avant le passage du chien, juste après son départ, et quelques heures après plus tard. Et tenez-vous bien, les résultats sont limpides : diminution de la douleur ressentie par l’enfant, réduction du stress et une tendance à l’amélioration des symptômes dépressifs. Et un moral meilleur c’est aussi plus de courage pour affronter la thérapie. Autre résultat surprenant, même le personnel soignant a bénéficié de la visite du chien, puisque les chercheurs observent moins d’anxiété et une tension plus basse chez les infirmiers et infirmières qui ont accompagné les visites des chiens. Les chiens peuvent aussi accompagner les thérapies suivies par des patients atteints d’une forme d’autisme, en venant jouer le rôle de thérapeute associé. L’animal est là pour promouvoir la qualité de la relation de collaboration entre le patient et le thérapeute. Il facilite l’établissement de la confiance et le sentiment de sécurité, qui permettent ensuite au patient de s'ouvrir plus rapidement et de bénéficier davantage de sa thérapie. C’est prouvé, les petits patients coopèrent mieux durant les conversations avec le thérapeute, après quelques minutes seulement passées en compagnie du chien. Aux Etats-Unis, l'Université de Yale a décidé de recruter des maitres-chiens qui avaient pour mission d’aller à la rencontre des étudiants pendant la semaine d’examens et a pu démontrer leur efficacité à réduire leur anxiété. Le simple fait de laisser les étudiants caresser les chiens semblaient avoir les effets désirés, ceux-ci témoignant que cela leur avait fait du bien et qu’ils se sentaient moins stressés. Depuis, cette démarche a été répliquée un peu partout aux états unis et en dehors. Les chiens ont été tellement efficaces qu’une autre Université américaine, localisée dans le Wisconsin, est devenue en 2014 la première université aux États-Unis à adopter un chien de thérapie à plein temps sur son campus. Comme mon Baloo, il s’agissait d’un golden retriever comme Zoey, qui était initialement formé pour interagir avec les gens dans les maisons de retraite, les hôpitaux, et dans les situations d'intervention en cas de catastrophe. L’université a même ensuite adopté un deuxième chien, nommé Sage. Voilà la liste des travaux est longue mais démontre très souvent que la présence d’un chien dans un environnement stressant aide à apaiser le patient et améliore la qualité des soins reçus. Tous ces travaux ont adopté une approche globale : je veux dire que les chercheurs ont démontré l’amélioration de l’humeur des personnes avait été amélioré par rapport à ce qu’il était avant d’avoir passé du temps avec le chien. Mais on ne savait finalement pas si toutes les activités réalisées avec le chien étaient aussi bénéfique que les autres. Vaut-il mieux que le patient caresse le chien, joue avec lui, le promène, lui fasse la toilette ou simplement des calins? On ne savait finalement pas ce qui était le plus efficace. Et bien ça, c’était l’objet de la dernière étude dont je veux te parler, celle menée récemment par des chercheurs coréens de l’Université de Konkuk. Eux, ils ont enregistré les réactions qu’a notre cerveau en fonction des diverses interactions qu’on a avec notre chien, comme quand on le caresse ou quand on l’emmène en balade. Pour mieux comprendre comment ces différentes activités affectent notre cerveau, les chercheurs ont recruté 30 participants adultes. Chacun des 30 volontaires s’est vu proposé de passer du temps avec un chien, un chien qui avait été dressé et qui était donc le même pour tous les participants. Ils étaient invités à réaliser différentes interactions avec ce chien : il y avait d’abord la rencontre, puis 7 activités étaient proposées: jouer avec un objet qu’il fallait tenir en main, donner des friandises au chien, prendre des photos avec lui, caresser le chien, lui prodiguer des soins basiques, l’emmener en promenade et enfin lui faire des câlins. Pendant que les participants réalisaient ces différentes activités, ils devaient porter des électrodes d'électroencéphalographie afin d’enregistrer l'activité électrique de leur cerveau. Après chaque activité, les chercheurs posaient quelques questions pour tenter d’évaluer leur état émotionnel, tel que le participant la décrivait : par exemple je me sens détendu, je suis excité, je suis optimiste … Les chercheurs pouvaient donc mettre en relation ce que décrivait le participant et ce que leur électroencéphalographe enregistrait. Les scientifiques ont montré que les participants qui jouaient avec le chien ou qui le promenaient, étaient dans un état d'éveil détendu. Leur cerveau se plaçait en mode relaxation. Un état que certains thérapeutes recherchent chez leur patient. Par contre les chercheurs notent que l’impact du chien sur le cerveau n’est pas le même pendant le toilettage, pendant des séances de caresses ou de jeu. L’appareil démontrait que ces patients-là étaient très concentrés. un état qui augmentait leur attention et améliorait leur performance à réaliser une tâche particulière. Ces participants ont aussi déclaré se sentir beaucoup moins fatigués, moins déprimés et moins stressés après chacune des huit activités liées aux chiens. Ces résultats étaient quasi-unanimes pour tous les participants. Cette étude est vraiment chouette, mais je vais me permettre tout de même une petite critique. Tous les participants sont des volontaires non rémunérés qui ont répondu à l’appel lancé par les scientifiques. Donc de base, s’ils se sont porté candidat à ce type de test, bein on peut imaginer qu’ils aiment les animaux. Aucun de ces participants ne craint les chiens, et ça et bien ça a probablement biaisé un peu les résultats. Car en effet, tout le monde n’est pas à l’aise avec les chiens. Tout le monde n’est pas à l’aise avec les chiens je disais, on peut facilement imaginer qu’i l existe des personnes chez qui ces bien faits ne seraient pas observés, des personnes qui auraient donc conduit à des résultats tout différents. Tous ces travaux sont précieux. Ils vont permettre par exemple de mieux éduquer les chiens d’assistance afin de renforcer les comportements qui aident au mieux les humains qui en ont besoin. Attention cependant, l’utilisation de chiens thérapeutiques doit se faire avec précautions pour respecter l'hygiène, les allergies, la sécurité des participants, mais aussi le bien-être des chiens. La formation tant du chien que de son maitre est essentielle et l’intervention du chien doit être consentie et encadrée légalement. Mais ce qui est certain c’est qu’avec ces résultats, les chercheurs espèrent que des soins thérapeutiques plus ciblés puissent être mis en œuvre pour favoriser la relaxation des patients, aider à leur stabilité émotionnelle, à accroitre leur concentration, leur créativité, ou leur volonté de travailler à leur rééducation. |
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AuteurFrançois Verheggen, Professeur de Zoologie, Université de Liège Archives
Juillet 2024
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