Le raton laveur arrive certainement près de chez toi ! J’ai rassemblé tout ce qu’il faut savoir à son sujet dans cet article. Car il a beau avoir une tête de peluche adorable, c’est un animal très intelligent avec lequel la cohabitation peut vite tourner au cauchemar. Le raton laveur vandalise tes poubelles, rentre dans ta maison et pille tes réserves de nourriture. Il grimpe sur les toits, s’incruste dans les greniers et fait tellement de bruit la nuit qu’il réveillera toute ta famille. Ah ! Et s’il peut te refiler des parasites, à toi, tes enfants ou tes animaux, eh bien il n’hésitera pas. Au programme : comment le reconnaître, où l’observe-t-on et quand prévoit-il de poser ses bagages chez toi ? Ce qu’il mange, pourquoi on l’appelle LAVEUR, et surtout comment gérer sa présence autour de ton habitation. Accroche-toi, voici des infos solides qui pourraient bien t’être utiles, aujourd’hui ou très bientôt. Le raton laveur provient d’Amérique du Nord, ce qui nous change des espèces invasives d’origine asiatique dont je te parlais récemment. Les tout premiers individus sont arrivés chez nous dans les années 30, en Allemagne d’abord, dans le cadre du développement d’élevages destinés à récupérer sa fourrure. Mais son installation a sans doute été causée par ceux qui en ont ramené pour en faire des animaux de compagnie. Cela s’est particulièrement produit dans les bases de l’OTAN, qui ont éclos un peu partout en Europe après la Seconde Guerre mondiale. C’est vrai que les petits ratons sont assez facilement apprivoisés et, aux États-Unis, il n’est pas rare que les gens les utilisent comme animaux de compagnie. Malheureusement, à l’âge adulte, ces ratons laveurs vivant autour des fermes d’élevage ou dans ces bases de l’OTAN se sont rapidement évadés, poussés par leur instinct de vie sauvage. Selon la région où tu habites, ils sont peut-être déjà nombreux autour de chez toi, ou peut-être qu’ils vont bientôt arriver. Voici la carte actuelle de la répartition du raton laveur dans le monde. Son aire d’origine est en orange, et recouvre notamment les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Nord. En Europe, la bête est omniprésente en Allemagne et se propage rapidement sur les territoires belges et français. Il faut dire qu’à en croire ces chercheurs, le climat européen actuel, comme futur, lui plaît beaucoup. En France, les premières introductions datent des années 60. Des ratons laveurs qui étaient détenus comme animaux de compagnie ont été relâchés par des troupes américaines et canadiennes basées dans l’Aisne. Cette population a considérablement grossi pour se répandre sur les départements limitrophes et, de proche en proche, vers l’est, le nord de la France ainsi que vers l’ouest, en direction de la région parisienne. Cette population semble désormais en contact avec la population belge, qui elle, est probablement issue des toutes premières introductions ayant eu lieu en Allemagne. En Belgique, d’ailleurs, le raton est observé pour la première fois dans les années 80. Aujourd’hui, il est partout en Wallonie et remonte rapidement vers la Flandre. Un deuxième foyer français est apparu en Auvergne, et une troisième population s’est ensuite installée en Gironde en 2007. En dehors de ces foyers, on en observe régulièrement sur l’ensemble du territoire. Ce sont soit des individus échappés de parcs zoologiques, soit des abandons intentionnels de particuliers qui les détiennent illégalement, vu que ces animaux deviennent imprévisibles et agressifs une fois adultes. Peut-être vis-tu dans une des zones que je viens de citer et pourtant, tu n’en as jamais croisé un ? Et c’est normal, car le raton laveur a ses préférences, notamment pour les bords de cours d’eau et les forêts de feuillus parcourues par des ruisseaux. Ça ne veut pas dire qu’on ne le retrouve jamais en milieu urbain, car le bougre s’adapte très rapidement. Et puis, si tu ne l’as encore jamais vu, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas là. Ta poubelle renversée, ce n’était peut-être pas un chat. Des indices à proximité pourraient te renseigner, comme les traces de ses pattes, où l’on distingue clairement ses cinq longs doigts munis de longues griffes et étalés à la manière des doigts d’une main. Le risque de confusion est possible avec les empreintes du rat musqué, mais celles-ci sont plus petites et souvent associées à une traînée laissée par la queue. Il laisse aussi des traces de sa présence comme des tiges rompues dans les champs de maïs ou des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau. Si tu en croises un, tu peux rendre service en signalant sa présence. En France, tu peux utiliser l’application INPN Espèces, INPN pour Inventaire National du Patrimoine Naturel. Il suffit de prendre une photo, de renseigner le lieu d’observation de l’animal, et c’est envoyé aux experts qui peuvent ainsi mieux agir. En Belgique, tu peux rapporter leur présence sur le site Observations Biodiversité. Le raton laveur est un mammifère gris de la taille d’un gros chat. Son visage est blanc mais porte une bande noire sur le nez ainsi que de larges taches noires autour des yeux qui lui donnent cette forme de masque. Sa queue épaisse porte cinq à sept anneaux noirs. Tu ne le confondras pas avec le putois, beaucoup plus élancé et dont la queue ne présente pas d’anneaux, ni avec le blaireau, qui n’a pas de masque sur le visage, qui est plutôt zébré de noir et de blanc et dont la queue est courte et non annelée. Finalement, il ressemble surtout au chien viverrin, qui est une autre espèce invasive dont le visage masqué et la taille sont proches du raton. Mais son pelage est plutôt gris que brun. Et c’est un Canidé, cousin de nos chiens donc, avec une queue courte et non annelée, et des doigts plus courts. Les ratons laveurs, eux, font partie d’une autre petite famille de mammifères carnivores qu’on appelle les Procyonidés, et qui inclut aussi les Coatis, qu’on ne retrouve qu’en Amérique centrale et en Amérique du Sud, comme le coati roux. Difficile de ne pas voir un petit air de famille avec le raton. Le raton laveur est un ramasseur-cueilleur… opportuniste et omnivore. Il se nourrit principalement de végétaux (fruits et céréales) et d’invertébrés comme les insectes, les vers ou les mollusques. Grâce à sa fourrure, il est protégé contre les piqûres et donc, il s’attaque par exemple aux colonies d’abeilles. Mais il chasse également des amphibiens, des poissons, des œufs et des poussins d’oiseaux ainsi que des micromammifères. Il est plutôt un collecteur-cueilleur qu’un véritable prédateur. Il consomme en fait la ressource la plus disponible et la plus accessible. S’il vit près de l’eau, il mangera avec plaisir des palourdes d’eau douce ou des batraciens. En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Et ce dégoûtant peut aussi manger des charognes. À la fin de l’été et en automne, il emmagasine des réserves de graisse pour se préparer à la saison froide et peut ainsi atteindre jusqu’à deux fois son poids d’origine. En hiver, le raton laveur n’hiberne pas, mais entre dans une période d’inactivité et de dormance, sauf dans les régions du Sud où l’animal continue d’être actif. On l’appelle raton laveur, non pas parce qu’il lave précautionneusement ta voiture pendant la nuit, mais parce qu’il a l’habitude de tremper son aliment dans l’eau et de le frotter entre ses mains comme pour le pétrir. Il peut ainsi déterminer si ce qu’il a trouvé est comestible. Et s’il n’y a pas d’eau, il frotte son futur repas précautionneusement dans ses petites mains. Avec son visage masqué et ses habitudes nocturnes, on aurait pu se douter qu’il avait tout du parfait petit brigand. Il est très anthropophile, ce qui signifie qu’il aime vivre à proximité des humains. Et il cause bien des ennuis. Par exemple, c’est un expert en ouverture de poubelles. Si tu pensais que tes déchets étaient en sécurité dans une poubelle verrouillée, détrompe-toi. Rien ne l’arrête : poignées ou couvercles lourds, il a tout vu et tout ouvert. Il en va de même pour ton poulailler, même fermé par une porte. Pas de problème, il se dresse sur ses pattes et tourne la poignée avec ses mains agiles. Et hop, l’insolent rentre et se sauve avec un œuf, quand il ne donne pas carrément un coup de griffe mortel à l’une de tes poules. Et ne parlons pas de sa capacité à s’inviter chez toi. Tu te dis que laisser une fenêtre légèrement ouverte en été, c’est parfait pour faire entrer une petite brise fraîche. Eh bien, pour un raton laveur, c’est une invitation VIP à entrer et à fouiller dans ton frigo. Surtout s’ils sont nombreux dehors et qu’ils ont faim. Ainsi, tu te réveilles le matin et tu te demandes pourquoi il y a des empreintes boueuses sur ton canapé, un pot de confiture vide sur le sol et les gamelles du chien et du chat vidées. Surprise ! C’est ton nouvel ami masqué qui s’est servi pendant que tu dormais. Le raton laveur est aussi un expert en escalade. Oui, s’il peut grimper aux arbres, il peut aussi gravir les murs de ta maison si ça lui chante. Il est agile et descend aisément d’un tronc la tête la première, en tournant ses pattes arrière à 180 degrés. Tu pensais que ton grenier était un endroit sûr pour stocker tes affaires ? C’est une erreur ! Le raton laveur y voit une chambre d’hôtel de luxe avec vue sur ton jardin. Tu t’en rendras vite compte, car ils ne sont pas du genre silencieux une fois la nuit tombée. Et s'il a envie d'un bain, il pourrait bien faire un plongeon dans ta piscine. S'il a longtemps été considéré comme inoffensif pour la faune européenne, de plus en plus d'études montrent que ce prédateur opportuniste peut constituer une menace sérieuse pour de nombreuses espèces menacées en Europe, je pense à certaines espèces d’oiseaux, de chauves-souris ou de reptiles. C’est particulièrement vrai dans les environnements où ces proies ne sont pas habituées à un prédateur comme le raton laveur. Mais le raton entre aussi en compétition avec les espèces locales, comme la martre, qui consomment la même nourriture que lui ou qui utilisent les mêmes abris pour la nuit. Aujourd’hui, le raton laveur est considéré comme une menace pour la biodiversité et a été classé par le Conseil de l'Europe comme espèce invasive dont l’éradication est conseillée en raison de son impact sur la faune locale. Il joue aussi un rôle de réservoir de maladies en transmettant des parasites aux animaux qui subissent son arrivée. Et en parlant de parasites, tu es aussi concerné. Parce que le raton laveur, c’est un peu comme ta fille de 14 ans quand elle te dit « je t’aime mon petit papa », avec ses yeux attendrissants, pour te demander sans aucune subtilité un nouveau smartphone 10 minutes plus tard. Le raton, lui, te fait les yeux doux, avec son visage adorable. Toi, tu succombes à son charme, tu baisses ta garde, tu t’en approches, tu as envie de lui faire une petite caresse sur sa petite bouille adorable. Et en deux secondes, tu te retrouves mordu et griffé, et tu n’as pas assez de doigts pour compter le nombre de germes infectieux qu’il t’a injectés dans le sang. Car oui, le raton laveur peut te transmettre le virus de la rage, mais aussi de dangereux parasites. Donc si tu croises un raton laveur au bord d’un chemin, fais sérieusement attention, car il pourrait être porteur de ces maladies. Par exemple, depuis plusieurs années, les ratons laveurs situés en Allemagne sont porteurs de la baylisascariose, des vers parasites intestinaux. Les premiers cas ont aussi été rapportés en 2024 en Belgique. Les œufs de ce nématode parasite se retrouvent dans les déjections de l’animal, sur son pelage et dans son environnement direct. L’infection n’est pas mortelle pour les ratons laveurs mais peut se transmettre à l’être humain par l’ingestion accidentelle de terre ou d’autres matériaux souillés par les matières fécales des ratons contaminés. Ça arrive plus vite que tu ne le penses, par exemple si tes enfants jouent dans leur bac à sable, par où est passé le raton pendant la nuit. Les infections humaines peuvent se révéler très dangereuses : les larves ingérées traversent la paroi du système digestif et se répandent dans tout le corps via les vaisseaux sanguins. Elles touchent alors surtout les muscles, mais aussi le système nerveux et le cerveau, générant des dégâts irréversibles aux organes atteints. S’il est partout aux États-Unis et au Canada, il n’y pullule pas autant puisqu’il est régulé. Ses populations sont en équilibre avec des espèces de plus grands prédateurs comme le puma, le loup, le lynx ou la martre. Des animaux tout à fait respectables pour le coup. Ce n’est pas le cas en Europe de l’Ouest. Résultat : le raton laveur y est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union. Cela signifie que cette espèce ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce, nulle part dans l’Union européenne. Pour éviter tous les désagréments liés aux ratons laveurs, mieux vaut adopter quelques gestes simples. Premier conseil : ne succombe pas à son charme ! Ne t’approche pas d’un raton, ne le nourris pas et SURTOUT ne le touche pas ! Il y a plusieurs petits aménagements que tu peux mettre en place autour de chez toi s’il y a des ratons dans le coin. Enferme les poules à clé pour la nuit (ça les protégera du renard aussi), élague les branches des arbres situées contre la maison pour maintenir un écart de plus d’un mètre, limite l'ouverture des fenêtres en utilisant l’oscillo-battant et installe un dispositif pour empêcher l'escalade par les gouttières et l'accès au grenier. Pour l’empêcher d’accéder aux nichoirs, tu peux installer sur le tronc un dispositif l’empêchant d'y grimper. Les chatières doivent être bloquées durant la nuit, tout comme tes poubelles, que tu peux attacher au mur pour éviter qu’ils ne les renversent. Ne laisse pas de nourriture pour oiseaux ou animaux domestiques accessible à l'extérieur de la maison durant la nuit. Ferme à clé le bac à sable quand il n’est pas utilisé et surveille les enfants en journée pour qu’ils ne mettent pas de sable ou de terre en bouche. Pendant une balade, ne cueille pas de baies sauvages à moins qu’elles ne paraissent inaccessibles, c’est-à-dire sur tige à plus de 50 centimètres du sol. Lave systématiquement les fruits et les légumes, et cuis ceux qui proviennent du potager, des champs, des forêts ou des jardins potentiellement accessibles aux ratons laveurs. Les chiens doivent également garder leurs distances. Ce sont sans doute les meilleurs prédateurs du raton laveur, mais il faut toujours les tenir en laisse pendant tes balades dans les milieux forestiers, et vérifie que ton chien a bien reçu son traitement vermifuge. J’espère que tu n’auras jamais à faire face aux ratons laveurs, et si c’est le cas, n’hésite pas à revenir sur cette vidéo ci-dessous pour te rappeler les gestes à appliquer.
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Voici un guide complet sur les punaises de lit que j’ai pris soin de préparer en me plongeant notamment dans le rapport que l’ANSES leur a consacré. Je me suis aussi fait aider par le Dr Anne-Catherine Mailleux une spécialiste des punaises de lit. Tu l’as compris dans cette vidéo je te dis tout : comment les reconnaitre, comment t’en protéger et comment t’en débarrasser si elles sont déjà arrivées chez toi. Allé on ne perd pas de temps j’ai une tonne de choses à te partager. La punaise de lit est un insecte qui se nourrit de sang, on la dit hématophage. Elle est incapable de voler ou de sauter, en revanche elle court très vite. Elle mesure 5mm environ, dort le jour et se déplace la nuit. Alors que moustiques et papillons ont un cycle de développement au cours duquel ils se métamorphosent complètement, pour passer de l’œuf, à la larve puis à la nymphe avant d’atteindre la forme adulte, la larve de la punaise de lit, elle émerge de l’œuf et ressemble déjà à l’adulte. Juste en plus petit. On parle d’insectes hémimétaboles. Les œufs sont collés sur une surface par la femelle. La larve est translucide à la naissance puis acquière sa couleur rouge après un premier repas sanguin. Les insectes étant enfermés dans une peau dure, qu’on appelle la cuticule, la punaise doit s’en débarrasser pour grandir, c’est ce qu’on appelle la mue. Il arrive donc qu’on retrouve des anciennes peaux près du lit, j’y reviens plus tard. La punaise a besoin de boire du sang pour muer. Et vu qu’elle va muer 5 fois avant d’avoir sa taille adulte, elle a donc besoin de 5 repas sanguins au cours de sa vie. De l’œuf à la mort de l’adulte, la punaise peut espérer vivre un an si elle trouve le gîte et le couvert. Mais elles peuvent patienter et survivre plusieurs semaines sans se nourrir. Ce sont des insectes grégaires qui vivent bien cachés durant la journée. Elles ne se nourrissent que de sang. Le sang qu’elle préfère c’est celui des humains, mais à défaut elles s’attaquent à nos chiens, nos chats aux rongeurs ou aux oiseaux. Elles se nourrissent la nuit, quand l’hôte ne bouge pas car elles préfèrent quand il fait sombre, calme et sans aucune forme de vibration. Comme les moustiques, la punaise est attirée par ta chaleur et le dioxyde de carbone que tu rejette en expirant. Elle aura tendance à piquer les zones de la peau qui sont dénudées et préfère piquer le visage, le cou, la nuque ou les bras. Quand elle a choisi son restaurant du soir, elle perce la peau de l’hôte à l’aide de son rostre. C’est une sorte de paille qu’elle a à la place du pif, un peu comme les pucerons, dont je te racontais la vie toute pourrie, dans l’une de mes dernières vidéos. Elle boit pendant une 10aine de minutes, et pendant ce temps elle t’injecte dans la peau un cocktail de molécules. Parmi celles-ci il y a des vasodilatatrices, dont le rôle est de dilater tes capillaires sanguins afin d’assurer un débit de sang important ; il y a des anti-coagulants, qui empêchent ton sang de … coaguler, ce qui assure à la punaise un flux liquide ininterrompu et aussi des anesthésiants pour éviter de te réveiller à cause de la douleur. C’est finalement ce que le Dr Mailleux appelle le cocktail vampirique. L’ensemble de molécules que t’injectent à peu près tous les animaux qui boivent du sang, comme les moustiques, les tiques, les chauves-souris vampires, les sangsues ou les lamproies. Une fois son repas terminé, elle retourne se cacher dans son abris de jour. Et les ennuis commencent seulement pour toi, car ton corps va réagir au cocktail vampirique : un gonflement rouge se forme sur ta peau. Les spécialistes parlent de papule dermatologique. Elle ne contient pas de pus et disparaitra en quelques jours. Mais si les piqures sont nombreuses et que la personne est sensible au cocktail injecté, les choses peuvent se compliquer et il est alors nécessaire de consulter un médecin. Certaines personnes réagiront fortement aux piqures, d’autres moyennement et environ 20% des personnes ont la chance de ne pas réagir du tout. Certains réagiront rapidement, dans les 10 minutes. D’autres réagiront après plusieurs heures. Car à un moment donné, les produits anesthésiques que la punaise t’a injectés arrêteront de faire de l’effet, et les démangeaisons vont alors commencer pour toi. La piqures démange, on gratte et on infecte la zone de la piqure, ce qui conduit à des lésions. Les punaises piquent parfois en ligne, mais ce n’est pas un indice fiable de leur présence, car les puces ou les moustiques peuvent aussi piquer en ligne. Non le seul moyen de diagnostiquer la présence de punaise, c’est de les trouver et de les faire identifier par un spécialiste. Fait rassurant : on n’a jamais prouvé que la punaise de lit transmet une maladie via sa piqure. Ce n’est donc pas un vecteur de virus, de bactérie ou de mycose. Ouf. Par contre, l’impact des piqûres est fortement psychologique. Ton lit, c’est l’endroit où tu te reposes, où tu te sens bien et surtout en sécurité. Le lit c’est l’intimité, c’est là que tu te reconstruits. Alors quand tu ne t’y sens plus en sécurité, l’impact sur ton mental peut être énorme, bien plus important que les démangeaisons. La punaise de lit devient un problème de santé publique de plus en plus important, notamment car nous voyageons plus et transportons donc plus de punaises dans nos bagages. Mais aussi parce que les populations urbaines grandissent. Les villes sont devenues plus denses ce qui favorise la dispersion des punaises de logement en logement. Et enfin nous échangeons de plus en plus de vêtements, de rideaux et d’objets de secondes mains lors de brocantes et vides greniers, qui deviennent ainsi des sources d’infestation importante. Alors on fait quoi ? On peut d’abord chercher à ne pas en ramener chez soi. Et je brise un mythe tout de suite : contrairement aux cafards, les infestations de punaises ce n’est aucunement un problème de propreté ou d’hygiène. Les 2 principales sources d’infestation sont les voyages de courtes durées et des proches qui sont infestés. Il est aussi possible d’être infestés par ses voisins si tu habites un appartement en mauvais état, des contaminations résultantes du passage des punaises d’un appartement à l’autre est tout à fait possible. Pour éviter de les ramener il faut donc prendre quelques habitudes quand on revient de voyage. Pendant une nuit à l’hôtel, elles auront vite fait de se cacher dans tes bagages. Il suffit d’une seule femelle fécondée pour infester ta maison. En trois mois elle aura engendré une descendance de 10.000 punaises. Et le cauchemar commence. Quand tu arrives à l’hôtel, ne dépose pas ta valise sur le lit, mais plutôt dans la salle de bain s’il y a la place. Cherche sur le sommier et le matelas la présence éventuelle de petites taches sombres qui pourraient être leurs excréments séchés. Ou des taches rougeâtres sur le matelas, qui sont leurs excréments, contenant du sang digéré de celui qui a dormi là avant toi. Et préviens rapidement le responsable de l’hôtel. Quand tu reviens de voyage, tu laves TOUT le linge, même celui que tu n’as pas porté. Tu n’introduits pas tes bagages dans ta chambre, et tu les isole pendant quelques semaines. Mieux, si tu as un grand congélateur de type bahu, tu les y places pendant 2 jours. Quelques aménagements de ta chambre réduiront le bienêtre des punaises et donc leur installation comme éviter le papier peint aux murs, passer régulièrement l’aspirateur partout, sceller les fissures avec du silicone. Et enfin, fais attention à ce que tu ramènes chez toi et qui proviendrait d’un vide grenier, ou d’un achat de seconde main. Et quand tu suspecte la présence de punaise de lit, tu dois rechercher et démontrer leur présence. Ce qui n’est pas facile à faire du tout. Même pour les spécialistes. On l’a dit elles ne bougent que la nuit, le reste du temps elles se cachent. Et grâce à son corps aplati, la punaise s’insère dans de minuscules crevasses, aussi fines qu’un cure-dent. Elles se rassemblent en agrégats dans les matelas, les sommiers à ressorts, les cadres et les têtes de lit. Donc cherches les dans les draps, les coutures, les replis du matelas, le sommier, le cadre de lit et la tête de lit, surtout s’ils sont en bois. Les trous de vis sont aussi des cachettes courantes. Cherche-les dans des objets tels que des peluches ou des jouets placés à proximité du lit. Et pour compliquer les choses, s’il n’y a pas de cachette, elle peut parcourir plusieurs mètres de distance pour aller jusqu’à ton lit. Donc regardes derrières les cadres fixés aux murs, dans les rideaux, les luminaires, la table de nuit et même autour des prises électriques. Si tu dors à côté du salon, elles peuvent même aller dormir dans un canapé. Je te conseille de rechercher les tâches dont je te parlais plus tôt à l’aide d’une lampe de poche lors de tes recherches, et une loupe si tu en as une. Tu l’as compris trouver les punaises peut être très compliqué, c’est pourquoi il existe sur le marché des pièges à punaise de lit. Tu devrais éviter les pièges qui utilisent des produits toxiques, car tu ne veux pas respirer ces produits pendant ton sommeil. Certains ne contiennent que de la glue pour les capturer, mais s’ils sont mal conçus, ces pièges ne retiennent pas suffisamment les punaises qui se dépêtrent en tirant leurs pattes hors de la colle. Donc à choisir, privilégie des pièges qui leur collent le dos et les pattes. On peut aussi faire appel à des sociétés spécialisées, qui pourraient alors se faire assister par des chiens dressés à la détection des punaises de lit. Encore une fois crois moi, on ne peut pas se fier aux piqures pour affirmer leur présence. Et si tu n’as pas passé 30 minutes à les chercher dans ta chambre, alors tu n’y as pas passé assez de temps. Si tu devais les trouver visuellement ou à l’aide de pièges, il existe quantité de produits et de techniques pour t’en débarrasser. Toutes ces solutions ne sont pas aussi efficaces les que les autres, je vais tenter de te guider, mais garde en tête que le combat ne sera pas simple et qu’il faudra sans doute te faire aider par un professionnel si l’infestation est importante. Premièrement il faut évaluer la taille de l’infestation. Si les punaises sont a priori peu nombreuses et limitée à ta chambre à coucher, alors fais un vide sanitaire complet. Ne les sous-estime pas ! Dès le début il faut être radical. En journée, toutes les armoires sont inspectées et vidées. Place chaque objet de la chambre dans un sac et évacue les. Lampe de chevet, tableau, jouet, livre, s’ils sont petits je te conseille de les placer au congélateur pendant 2 ou 3 jours. Sinon de les traiter comme on va le voir dans un instant. Tous les tissus (vêtements, draps, tentures) sont envoyés directement au lave-linge pour un lavage à 60°C. Et si tu as un sèche-linge il complètera bien le travail. Une fois la pièce vide, tu passes l’aspirateur dans tous les coins ainsi qu’à l’extérieur et l’intérieur des meubles. A la fin de la séance tu ne gardes pas le sac de l’aspirateur ! Tu le brule, tu le place au congélateur ou tu le stock à l’extérieur en attendant le passage des éboueurs. Tu rebouches aussi les fissures dans les murs. Tu inspectes ton lit sous tous les angles, le matelas est dressé contre un mur et inspecté minutieusement. Tu démonte la tête de lit, le cadre, les lattes du sommiers et tu inspectes les coutures. Tu inspectes et aspire les plinthes, que tu retireras au besoin. Dans toutes ces cachettes potentielles, tu peux y appliquer de la terre de diatomée. C’est une poudre faite d’algues microscopiques fossilisées et broyées pour donner une poudre blanche et surtout très abrasive qui va créer des blessures aux punaises et entrainer leur mort. Utilise-la avec précaution pour ne pas te blesser les yeux. Tu peux aussi en aspirer un peu pour tuer les punaises présentes dans ton sac d’aspirateur. Les objets qui ont été évacués sont soit laissés hors de la maison pendant plusieurs mois, soit traités. Tu peux faire usage de chaleur pour les traiter. Soit, tu fais appel à un professionnel, soit tu les places toi-même dans des tentes ou des caissons chauffants, qu’il est possible de louer. Le professionnel fera peut-être usage d’un nettoyeur à vapeur sèche. C’est aussi un matériel que tu peux louer. Dès qu’un objet, petit ou grand, a été traité, il faut empêcher d’éventuelles punaises de le réinfester. Donc un objet ou un meuble, il faut l’emballer hermétiquement. C’est un gros travail, je le reconnais mais super important. Il se peut que des objets soient irrécupérables, comme des matelas pouvant présenter des trous dans les coutures. Dans ce cas débarrasse toi d’eux rapidement en les amenant à la déchèterie, parce qu’on n’en peut pas s’assurer qu’ils n’abritent pas encore des punaises. Si ton matelas n’est pas trop vieux, alors emballe le avec une housse de lit. Il y a des solutions qui n’en sont pas, parce qu’elles ne fonctionnent pas vraiment ! Les répulsifs tu oublies, mêmes ceux à base d’huile essentielle. Les punaises seront peut-être repoussées au début, mais ensuite elles mourront de faim et viendront te retrouver malgré l’odeur. Même constat pour la lumière que tu pourrais être tenté de laisser pendant ta nuit. Elles n’aiment pas, mais si elles ont trop faim, elles sortiront sous les projecteurs. N’utilise pas d’insecticide dans ta chambre, fais-le pour ta santé, mais aussi parce que les punaises de lit sont super résistantes aux insecticides. Et je te rappelle qu’en cas de forte infestation, ne les combat pas seul, fais appel à un professionnel. Ce professionnel aura peut-être recours à des insecticides. Il sera certainement porteur d’un accréditation qui lui permettra d’utiliser des produits plus concentrés ou plus efficaces que ceux que toi tu peux acheter dans le commerce. Ces produits agissent sur les larves et les adultes, mais généralement pas sur les œufs. Raison pour laquelle il devra faire deux ou trois traitements, espacés d’une 10aine de jour, afin de laisser le temps aux œufs d’éclore. Mais même pour ces professionnels, l’efficacité n’est pas garantie, car tu es peut-être infesté d’une population de punaise particulièrement résistante aux insecticides, ou parce que ta maison est pleine de cachettes pour les punaises. Le Scarabée japonais frappe littéralement aux portes de la France, et parvient même occasionnellement à franchir les frontières. Je suis entomologiste, mon métier c’est l’étude des insectes et, sur demande d’un ministère, je me suis penché pendant deux ans sur ce scarabée nommé Popillia japonica, afin d’évaluer les risques qu’il représente pour la France et les autres pays européens. La conclusion de ces années de travail est qu’il va réussir très bientôt à s’installer en France, comme l’ont fait avant lui le moustique tigre ou le frelon asiatique. Cette fois ce sont les plantes de nos jardins, nos vignobles ou encore nos arbres fruitiers qui vont souffrir. Mais nous ne serons pas épargnés. Avec cet article, je souhaite te présenter cet insecte exotique envahissant, et ce qui nous attends dans les mois ou années à venir. Et ce n’est pas bon du tout. Le Scarabée japonais, en latin Popillia japonica, appartient à l'ordre des Coléoptères et à la famille des Scarabaeidae. Il n’est pas grand, un centimètre de long environ, pour un demi-centimètre de large. Il a un corps de forme ovale et présente une coloration magnifique c’est vrai, aux couleurs métalliques caractéristiques : le thorax et la tête sont d'un vert émeraude brillant, tandis que les élytres, ses ailes antérieures rigides, sont d'un brun cuivré. Les bords de l'abdomen arborent des touffes de poils blancs, formant cinq petites taches de chaque côté et deux à l'extrémité arrière. Cette combinaison de couleurs vives et de motifs distinctifs doit nous aider à ne pas le confondre avec d’autres coléoptères qui lui ressemblent. C’est le cas par exemple du hanneton des jardins, qui n’a pas ces touffes de poils blancs qui dépassent quand tu le regarde de haut ; ou encore l’espèce Anomala dubia, qui a une forme un peu différente et surtout encore une fois qui n’a pas non plus les touffes de poils. Comme beaucoup d’insectes, le scarabée japonais est dit Holométabole, c’est-à-dire qu’il ne nait pas dans sa forme adulte, mais au contraire il va se métamorphoser au cours de sa vie, pour passer du stade œuf, au stade larve, puis nymphe et enfin adulte. C’est exactement ce que font aussi les papillons ou encore les abeilles. La larve de notre Scarabée japonais diffère donc radicalement de l'adulte car elle est dépourvue d'ailes et ne fait que grandir, sans changer de forme. Au dernier stade larvaire, elle s'immobilise et se protège en général, c'est le stade nymphe, qui est l’étape de la métamorphose en adulte. Comme lorsqu’une chenille devient papillon dans la chrysalide, notre insecte se transforme pour acquérir des ailes, une cuticule épaisse, et ses jolies couleurs. Le fait de se métamorphoser complètement permet à l’insecte de vivre deux périodes très contrastées, avec des lieux de vie et des habitudes complètement différentes. Ainsi les larves évoluent à quelques centimètres de profondeur dans le sol. Elles y dévorent les racines de plantes. Une fois adulte, elles vivent en surface et se posent sur les tiges et feuilles qu’elles dévorent alors. Et l’un des problèmes les plus important lié à cet insecte, c’est qu’il a un énorme appétit. En mangeant les racines, les larves empêchent la plante de prélèvement dans le sol l’eau et les nutriments dont elle a besoin. Rapidement en surface, elle s’assèche, on l’impression qu’elle a juste soif, alors que le problème vient de ses racines, maltraitées. Une fois sorti de terre, les adultes laissent une marque beaucoup plus claire de leur présence. Ils mangent les feuilles en laissant soigneusement de côté les nervures, ce qui résulte en un aspect typique de feuille en dentelle. Alors, problème majeur posé par cet insecte, et pas le moindre, c’est qu’il mange de tout, ou presque. On appelle cela la polyphagie, et ce n’est pas toujours le cas chez les insectes phytophages. Prends par exemple le cas de la mouche du brou du noyer, un autre insecte qui a colonisé la France il y a quelques années, les asticots de cette mouche ne mangent que du brou de noix, c’est-à-dire la chaire qui entoure la noix. Et rien d’autre. Donc cette mouche quand elle est arrivée en France, elle n’a fait des dégâts que sur les noyers. Et c’est déjà pas mal. Alors imagine, le Scarabée japonais, on lui a identifié 131 espèces de plantes dont il aime faire son repas. Elles appartiennent à une quarantaine de familles botaniques différentes ce qui montre à quel point ce scarabée peut faire des dégâts partout ! Les rosiers de ton jardin, les arbres fruitiers, les plantes ornementales, les vignes, les tomates, le maïs, le houblon, et même ton gazon. Donc toutes les zones de France sont susceptibles d’offrir à manger à cet insecte, puisque comme tu peux le voir sur cette carte, chaque département offre abrite plusieurs dizaines de ces plantes, d’autant que certaines plantes hôtes sont hyper abondantes, comme les trèfles, les ronces ou les fougères. S’il arrive en France, il ne manquera de rien. D’autant que le Climat Français lui convient très bien. Le Scarabée japonais est originaire … du Japon. Il n’y est pas considéré comme une menace car il est là-bas fort bien régulé par ses ennemis naturels. Mais au début du 20ème siècle, il est parvenu à envahir l’Est de l’Amérique du Nord, avant de migrer en quelques années vers l’Ouest, pour aujourd’hui occuper les deux tiers des États-Unis. Et son invasion impacte la vente et l’exportation de plantes en pépinière. Il crée des dommages au gazon, aux fleurs et aux arbres et engendrent des coûts économiques importants pour les parcs, les terrains de golf, les cultures et les plantes potagères. Résultat, la présence de scarabées japonais exige des investissements importants en pesticides. Et donc cela impacte la santé des gens. En Europe, Popillia japonica a été détecté la première fois en Italie en 2014 dans le parc naturel de la vallée du Tessin sur des plantes sauvages. En 2017, un signalement a lieu en Suisse dans le canton du Tessin, proche de l’Italie. En juillet 2020, des adultes de P. japonica ont été signalés sur des plants de vigne alors que des adultes sont piégés dans la province de Parme. En 2021, c’est dans la ville de Bâle que des adultes sont capturés, et la même année, aussi dans la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau, dans le sud-ouest de l'Allemagne ? L’insecte se promène et se tape donc régulièrement l’incruste en Europe, de manière passagère ou comme en Italie et en Suisse, de manière permanente. Aucun doute donc que le climat Français soit parfaitement adapté à l’établissement de population de Scarabée japonais, comme en témoigne les modélisations climatiques réalisées par certains scientifiques. Il va vite pour coloniser l’Europe, et cela grâce aux- multiples moyens de transports dont il fait usage, avec en tête sa propre capacité de vol, mais aussi les plantes qui sont échangées entre pays Européens, et qui sont susceptibles d’héberger des larves sur leurs racines, ou des adultes sur leur feuillage. L’insecte a aussi la fâcheuse tendance à faire de l’autostoppe. Littéralement. Il monte dans des véhicules comme des trains ou des voitures et se fait transporter. On capture d’ailleurs souvent des insectes à proximité de gare ou d’aéroport. C’est ainsi qu’il a réussi à se disséminer rapidement en Italie, dans les régions du Piémont et de Lombardie, qui n’était touchée que très localement il y a moins de 10 ans. Là-bas, le problème est pris très au sérieux, vu les dégâts causés. Des sommes folles sont dépensées pour empêcher la propagation de l’insecte vers d’autres régions ou d’autres pays d’Europe mais aussi pour détruire un maximum d’individus dans les zones infestées. Résultats les cas rapportés de dégâts importants sont relativement rare, pour le moment. Les Italiens rapportent des pertes significatives dans certains en vergers ou vignobles. En Suisse, la situation « reste gérable », pour citer un collègue Suisse. Pas de perte de rendement très importants. Les plus gros couts sont en fait indirects, liés aux méthodes de lutte et de prévention que le pays met en place. Des terrains de football à Bâle on ainsi par exemple été retourné et la terre broyée. En Europe cette lutte est obligatoire, imposée par la réglementation européenne, qui a placé Popillia japonica dans son top 20 des espèces exotiques de quarantaine, dont la présence serait dommageable pour les plantes du continent. Mais bien que ces efforts soient appréciables et obligatoires, il faut se rendre à l’évidence, ce scarabée ne cesse de s’étendre en Europe finira par arriver chez nous. Alors attend toi à voir fleurir ici aussi ce genre de pancarte, mis en place par les autorités pour t’avertir d’y faire attention et de ne pas lui faciliter la vie en l’emmenant avec toi dans le coffre de ta voiture, dans tes bagages ou sur les plantes que tu transporte. Les laboratoires universitaires travaillent actuellement au développement de méthodes biologiques et respectueuse de l’environnement. Car actuellement, les insecticides restent les plus efficaces, mais occasionnent tu le sais des désagréments pour la santé humaine et celle de l’environnement. Ainsi par exemple on recherche des variétés résistantes, on teste des insecticides naturels, on évalue l’impact du travail du sol, de la fauche ou de l’irrigation sur le développement des larves. Les autorités font beaucoup de surveillance aussi dans les zones situées à proximité des régions infestées. Ils utilisent des pièges spécialement conçus pour attraper ces scarabées. On y introduit la phéromone de l’insecte, qui est un parfum très attractif, et qui augmente la portée des pièges. Toujours dans ces régions touchées par l’insectes, les autorités déploient des efforts pour expliquer aux gens la situation et sensibiliser à l’importance de la détection précoce. Et donc si tu veux aider empêcher l’insecte de s’installer chez nous en Europe, tu peux prévenir les autorités si tu devais en identifier un dans ton jardin ou lors de l’une de tes balades. Des outils précieux sont mis en place par des chercheurs soutenu par l’Europe. Je te recommande le site www.popillia.eu si tu veux en savoir plus. En France tu peux encoder tes observations sur determinobs.fr, ou utiliser l’application INPN espèces, INPN pour inventaire national du patrimoine naturel. En Belgique sur observations.be et en Suisse sur infospecies.ch. Fais aussi en sorte de ne pas les ramener dans tes bagages, par exemple en ramenant des fruits de pays exotiques. Ce qui par ailleurs est souvent interdit et pourrait t’attirer des ennuis. Et si on devait un jour t’informer de leur présence dans ta région, alors aide les autorités en respectant leurs instructions. Les moustiques sont de retour dès que les beaux jours reviennent ! Et ils peuvent rapidement nous rendre dingue. Mais pas de panique, voilà 20 ans que j’étudie les insectes et dans cet article, extrait de ma dernière vidéo YouTube, je t’ai rassemblé toutes mes astuces pratiques et quelques conseils efficaces pour ne plus jamais subir leurs piqures. Les moustiques sont des insectes qui appartiennent à l’ordre des Diptères, ils n’ont que deux ailes, et sont donc plus proches des mouches que des papillons ou des guêpes. Ils appartiennent à la famille des Culicidae et sont présents sur tous les continents. Un moustique adulte mesure généralement entre 3 et 6 mm et possède des ailes fines et de longues pattes. Tu ne les confondras pas avec les tipules qui sont beaucoup plus grandes, ne sifflent pas en volant et surtout, ne veulent pas de ton sang. Madame moustique se distingue de monsieur moustique par le fait qu’elle pique. Pour cela, elle a un proboscis allongé (une trompe, quoi !), utilisé pour piquer et prélever du sang, qui est nécessaire à la maturation de ses œufs. Les moustiques passent par quatre stades de développement : œuf, larve, nymphe et adulte. Les larves se développent dans l'eau stagnante avant de devenir des adultes volants. Et ça, garde le bien en tête parce que c’est fondamental pour t’en protéger ! J’y reviens dans un instant. Les moustiques sont responsables de la transmission de nombreuses maladies graves à travers le monde, comme le paludisme, la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Chaque année, ces maladies causent plus de 700 000 décès, principalement dans les régions tropicales. Ce qui fait de cet insecte l'animal le plus dangereux au monde. Fort heureusement, en France et en Belgique, les moustiques indigènes ne sont généralement pas vecteurs de maladies graves, mais leur présence peut provoquer des irritations et des allergies chez certaines personnes. Car je ne t’apprends rien, une piqûre de moustique gratte et cela est causé par la salive que le moustique t’injecte en te piquant. Cette salive provoque une réaction allergique dans ta peau, qui libère de l'histamine. C’est à cause de cette molécule que tu as les démangeaisons et gonflements autour de la piqûre. On dit souvent qu’il y a des peaux qui attirent plus les moustiques. Et c’est vrai. Pour te localiser, le moustique femelle utilise le CO2 que tu émets en expirant, mais ensuite il utilise ta chaleur corporelle, puis les odeurs émises par ta peau, parmi lesquelles celle liées à l’acide lactique. Et ces odeurs sont différentes d’une personne à l’autre et dépendent de plein de paramètres : les bactéries que tu héberges, ton alimentation, la date de ta dernière douche. Oui, plus tu es sale et transpirant, plus il y a de bactéries actives sur ta peau susceptible d’attirer les moustiques. Ta génétique joue aussi un rôle, car à en croire cette recherche, le fait d’être plus piqué qu’un autre t’a sans doute été légué par tes parents. Les femmes enceintes émettent plus de CO2 et donc sont préférées par les moustiques. La peau des nourrissons les attire plus et, comique, il semble qu’un homme ayant bu de la bière soit plus attractif pour le moustique qu’un homme sobre. En revanche l’idée reçue que certaines personnes ont une peau sucrée, ça n’a absolument aucun sens. Un petit mot sur Aedes albopictus, que toi tu connais surement mieux sous le nom commun de moustique tigre. Il s’agit d’une espèce invasive originaire d'Asie du Sud-Est. C’est un moustique noir d'une taille de 5 mm environ et qui présente des marques blanches. Ce moustique-tigre se reconnait par la présence d'une ligne longitudinale d'écailles blanches au centre de son thorax noir, visible à l'œil nu, mais aussi à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes. Mais on va être honnête les uns avec les autres, c’est compliqué de l’identifier quand on n’a pas l’habitude. Ce moustique est particulièrement préoccupant en raison de sa capacité à transmettre des maladies. On me demande souvent à quoi ça sert un moustique ? C’est une question que je n’aime pas de base, car elle sous-entend que chaque être vivant doit avoir une fonction, et souvent les gens estiment que cette fonction doit être tournée vers l’Humain. Mais pour répondre à la question je dirais les moustiques sont très importants car ils constituent la source de nourriture de nombreux prédateurs. Par exemple, les larves de moustiques servent de nourriture aux poissons, aux batraciens, et aux libellules. Les moustiques adultes sont également consommés par les oiseaux, les araignées, les chauves-souris et les lézards. Mais ils ne sont pas là que pour être mangé, puisque figures toi que les moustiques sont aussi des pollinisateurs ! Les adultes se nourrissent du nectar des fleurs, tout comme les papillons et les abeilles. Pour être honnête c’est vrai qu’en Europe ils participent moins à la pollinisation que d’autres insectes mais dans les tropiques, des moustiques sont les seuls à polliniser certaines orchidées et assurent donc à eux seuls la reproduction de ces plantes. Et enfin les larves de moustiques jouent aussi un rôle dans l'épuration des eaux, puisqu’elles se nourrissent de déchets organiques, contribuant ainsi à la qualité de l'eau. Les moustiques sont casaniers ! Bien qu’ils soient ailés, ils ne voyagent jamais loin du lieu de leur naissance. Quelques dizaines de mètres typiquement. Selon moi l’une des meilleures stratégies pour éviter les pullulations consiste à empêcher les moustiques de se développer autour de chez toi. Si tu as la chance de vivre à la campagne, alors il est essentiel d'éliminer tous les endroits où l'eau peut stagner, car c'est là que les larves vont se développer. Après avoir piqué, les femelles pondent dans cette eau stagnante et les larves s’y développent. Pas d’eau, pas de larve, pas de larve, pas de moustiques, pas de moustique pas de piqure. Pas de piqure, … pas de piqure. Il est donc important de vérifier régulièrement et de vider les soucoupes sous les pots de fleurs, les bains d'oiseaux, les jeux pour enfants, les vieux pneus et tout autre récipient pouvant contenir de l'eau. Assure-toi que les réservoirs d'eau de pluie sont bien couverts et que tes gouttières ne sont pas bouchées. Même de petites quantités d'eau peuvent suffire à la reproduction des moustiques. Mais bien sûr il faut que le voisinage fasse l’effort aussi. Surtout, ne pulvérise pas d’insecticide dans ton jardin pour tuer les moustiques adultes ou les larves. Déjà parce que les moustiques figurent parmi les insectes les plus résistants au monde (et cela car ils ont fait l’objet de lutte par insecticides depuis des décennies). Mais aussi parce ces produits nuisent à la biodiversité en tuant tous les insectes sans distinction. La seconde meilleure méthode qui existe pour t’éviter d’être piqué, c’est la barrière physique. Les vêtements longues manches et pantalons amples de préférence de couleur claire, car le sombre capte la chaleur et attire donc les moustiques. Les moustiquaires sont une autre forme de barrière physique, et placés au niveau des portes et fenêtres ils sont des moyens très efficaces et respectueux de ta santé. Pour dormir, c’est la même chose, le moustiquaire suspendu est la meilleure solution pour t’éviter d’être piqué. Tu peux tendre un fil au-dessus de ton lit et pour quelques dizaines d’euros tu places le moustiquaire pendant la période estivale. Moi je fais cela systématiquement quand je pars dans un pays chaud. J’y reviens après. Si vraiment tu ne veux pas du moustiquaire (mais tu devrais vraiment en utiliser un, nuits saines garanties) alors tu peux dormir avec un ventilateur. Les moustiques n’aiment pas le vent et sont de mauvais voiliers, donc le ventilateur réduira les risques de piqures. Les petites plaquettes bleues insecticides ou les fioles contenant un liquide que tu connecte à la prise électrique : c’est NON ! Est-ce que tu te rends compte de ce que c’est ? Tu disperses dans l’air que tu respires toute la nuit une molécule toxique. Et je ne vais pas te faire un historique détaillé de tous les insecticides et répulsifs qu’on a finalement décidé de retirer de la vente à cause des découvertes faite a posteriori sur leur toxicité pour l’Homme. Non crois moi tu ne veux pas dormir avec un produit toxique dans les narines. Et encore moins pour les enfants ! Il existe des lampes anti-moustiques qui émettent de la lumière ultraviolette attractive pour ces insectes qui viennent s’y bruler. Ça peut fonctionner, mais cela dépend des modèles et du type de lumière produite et puis tu n’as sans doute pas envie de dormir avec ça près de ton lit. J’en profite pour tordre le cou à un vieux mythe : les moustiques ne sont pas attirés par la lumière de tes ampoules. Les moustiques ils n’ont pas intérêt en fait à être attirés par la lumière visible, mets-toi à leur place ça n’a pas de sens, eux ils veulent piquer un animal. Par contre ils sont attirés par le dioxyde de carbone que tous les animaux expirent. Et que se passe-t-il lorsque tu vas dans ta chambre, fenêtre ouverte, en été ? Tu mets de la lumière c’est vrai, mais surtout tu respires. Et le moustique qui est à l’extérieur, il est capable de sentir que s’échappe par ta fenêtre une grosse dose de CO2. Ce n’est pas la lumière qui l’attire mais bien ta respiration. Et la croyance s’est installée, parce qu’il y a de la lumière, là où on se trouve. Si les moustiques sont attirés par le CO2, il y a des odeurs qu’ils n’aiment pas. Le cas de la citronnelle est … compliqué, car j’ai pu parcourir des études qui démontrent que son effet répulsif est en fait très faible et de très courte durée (une heure à tout casser). Tu peux utiliser des bougies en extérieur sur ta terrasse ou ton balcon, mais l’efficacité est mal prouvée. Et sois attentif à ce qu’elles ne contiennent pas aussi du géraniol, qui lui peut provoquer une réaction allergique cutanée. Et ne t’endors pas avec une bougie, ce n’est pas un bon plan. Si l’option de porter des vêtements amples et bien couvrants n’est pas possible, alors tu peux protéger ta peau avec des spray que tu trouveras en pharmacie. Certains contiennent des huiles essentielles. L’eucalyptus ça fonctionne bien et quelques gouttes sur un mouchoir devraient aussi te permettre de passer une meilleure nuit, même si la protection ne sera jamais aussi bonne qu’avec un moustiquaire. Il y a des plantes qui peuvent te protéger si elles sont placées aux fenêtres par exemple, comme la lavande, la menthe poivrée ou le romarin. Mais garde en tête que leur action n’est valable qu’à courte distance, donc si elles sont présentes au jardin, elle ne protégeront pas ta chambre à coucher. Et si comme moi, tu pars régulièrement à l’étranger dans un pays chaud où les moustiques sont particulièrement actifs et vecteurs de maladies, alors j’ai deux conseils importants à te donner : le moustiquaire pour dormir et pour la journée des sprays à base de DEET. Oui je sais ce n’est pas génial, c’est un produit chimique, mais je préfère 1000x cette solution au palu ou au chikungunya. Les huiles essentielles ne sont pas assez efficaces pour te protéger des moustiques tropicaux. Tu dois absolument être attentif à la dose de DEET contenue dans ton spray. Si tu es un adulte en zone tropicale, il faut 50% de DEET. Et tu en réappliqueras deux à trois fois par jour, en suivant scrupuleusement les instructions et en gardant en tête que si tu transpire fort, ça va réduire son efficacité. Pour les grands enfants il faut des doses plus faibles en DEET dans ton spray. Et pour les tout petits on ne peut pas utiliser ce type de produit. L'ornithorynque est un mammifère australien reconnaissable à sa queue de castor et son corps de loutre. Il a un bec de canard. Mais à la différence du canard, son bec à lui est caoutchouteux et flexible. Ce bec lui sert à détecter ses proies sous l'eau. Lui ce qu’il adore, c’est les vers, les larves d'insectes et les crustacés qui vivent dans les cours d'eau. Il pourrait ouvrir ses yeux pour les voir passer et les attraper ? Mais non, il préfère garder les yeux clos et détecter les champs électriques produits naturellement par les animaux. Il a littéralement un sixième sens pour détecter l'énergie dégagée par ses proies. On appelle cela l'électroperception, et les monotrèmes sont les seuls mammifères à en être dotés. Quand il détecte une proie, il plonge et l’attrape avec son bec. Et là que ferait n’importe quel autre mammifère ? Il la macherait ! SAUF, que l'ornithorynque, il n’a pas de dents. Je veux dire, tous les autres mammifères ont inventé la dentition, sauf lui. Il pourrait avaler sa proie tout entière, comme le ferait un pélican. Mais non, il a besoin de la macher. Sans dents. Pour parvenir à broyer sa proie il stocke des petits cailloux dans sa bouche, et grâce aux muscles de sa mâchoire, il malaxe les cailloux et finit par broyer sa proie. Ses victimes, il ne les digère pas comme les autres, car contrairement à toi, à moi, au loup, ou au dauphin, et bien l'ornithorynque n'a pas d'estomac. Tout son repas passe directement de l’œsophage à l’intestin. Le stockage et la digestion chimique à base d'acides gastriques et d'enzymes, non, très peu pour lui. Il ne chasse pas au sol, il s’y déplace d’ailleurs un peu à la manière d’un lézard, ce qui n’est pas surprenant car il a les pattes situées sur les côtés du corps au lieu d'être en dessous comme chez les autres mammifères. Il préfère la nage, et donc la nature lui a logiquement offert des pattes palmées. Et là tu penses surement que sa queue doit être bien utile pour le propulser dans l’eau. Non. Sa queue ne lui sert pas à se propulser, elle lui permet essentiellement de stocker de la graisse. C’est une sorte de réserve de nourriture, utilisée comme source d'énergie pendant les périodes de pénurie, notamment en hiver. Sa queue joue un deuxième rôle intéressant : celui de réchauffer ses œufs. Oui. L'ornithorynque pond des œufs, comme un reptile, un poisson ou un oiseau. Je vous le dis, moi, que la nature s’est entrainée sur l'ornithorynque … Ses bébés ne se développent pas dans un utérus, et ne naissent pas bien formés comme c’est le cas chez les autres mammifères. Non, ils se développent d’abord dans l’œuf. Et là tu te dis, c’est un mammifère, a minima le bébé qui sort de l’œuf il va aller téter le lait de maman? Et bien non, maman elle produit bien du lait, mais elle n'a pas de mamelles. Et comment va-t-elle offrir son lait à son petit ? Et bien elle sue du lait. Comme toi quand tu te retrouves dans le métro parisien, en plein été, en période de jeux olympique, et la clim est en panne. Maman transpire du lait, qui s'accumule en gouttelettes le long de ses poils, et le bébé ornithorynque n’a plus qu’à lécher sa mère. Là ce que tu vois, c’est des ornithorynques en plein ébats. Et on continue de faire avancer le compteur de bug, parce que madame ornithorynque n'a pas de vagin. Comme les oiseaux, elle a un cloaque, une sorte d’orifice unique qui lui permet d'uriner, de déféquer et de pondre ses œufs. La pauvre femelle elle n’a tellement pas de bol qu’elle a bien deux ovaires, mais celui situé à droite ne fonctionne jamais. L’ornithorynque femelle est défectueux dès le départ, et sans garantie. Mais attend le mâle aussi porte son lot de bizarreries. Son pénis est composé de non pas un, mais quatre glands. Qu’il doit insérer dans le cloaque de la femelle. Ha ! Et ses testicules, on ne les voit pas. Mais je te rassure, il en a, elles sont juste internes et pas externes comme chez les autres mammifères. Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits. Ce qui n’est pas un bug pour le coup. Ils ont l'air mignons, on en ferait bien une peluche, mais non méfie-toi car les mâles sont venimeux. Tu me diras que ça non plus ça ne vaut pas un bug, parce qu’il existe quelques autres mammifères qui possèdent du venin, comme des chauve-souris vampires ou les Solénodons. Mais ceux-là produisent du venin dans leur salive alors que l'ornithorynque mâle possède un dard ! Oui, comme une guêpe, c’est un aiguillon long de 15 millimètres et localisé au niveau des chevilles. Chaque aiguillon est relié à une glande située dans la cuisse, appelée glande crurale. Son venin contient un cocktail complexe de protéines, certaines étant parfaitement inconnues ailleurs dans le règne animal. Ce venin n'est pas mortel pour les humains, mais provoque des douleurs qui peuvent durer plusieurs mois. Il peut même te paralyser les jambes pendant plusieurs heures. Et on ne connaît pas d'antidote. Ce venin servirait principalement aux mâles pour affirmer leur dominance sur les autres mâles. On continue : l’ornithorynque n’a pas deux chromosomes X et Y comme tout le monde pour déterminer le sexe de l’individu, mais cinq paires de chromosomes sexuels. En plus, les chromosomes du début de la chaîne ont des gènes communs avec les mammifères, tandis que ceux de la fin de la chaine partagent des gènes avec les oiseaux. Une équipe internationale a séquencé son génome et a publié son analyse dans la revue Nature. Ce travail confirme que ses gènes renferment des caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère. L'ornithorynque a donc conservé l'état ancestral de certains caractères physiques, qui ont été également conservés chez les reptiles ou les oiseaux, alors que ces mêmes caractères ont évolué chez les autres mammifères. Einstein disait de Dieu qu'il ne jouait pas aux dés bon bah là clairement il a mélangé tous les animaux existants. Oui, c'est bon, on a compris, il est bizarre cet animal. Mais attend, je n’ai pas tout à fait fini. Récemment, on a découvert que l'ornithorynque est fluorescent, ce qui lui permettrait de se rendre invisible la nuit aux yeux de certains prédateurs, brouillant leur vision UV. Et aussi, comme les autres mammifère c’est un animal homéotherme, sa température corporelle est constante, mais il est très froid ! Alors qu’en général, la température moyenne chez l’Homme et les autres mammifères placentaires avoisine les 37 °C, celle de l'ornithorynque est d’environ 31 °C. Pour comprendre comment on en est arrivé à un animal aussi bugé, il faut revenir en arrière de 200 millions d’années : tous les mammifères, et donc les humains aussi, descendent sans doute de ça: un thérapside, une sorte de créature qui ressemble à un mélange entre un chien et un lézard. D’ailleurs on les nomme souvent les reptiles mammaliens et ils ont évolués en 200 millions d’années pour donner tous les mammifères, comme les primates, les cétacés, ou encore les rongeurs. Sauf qu’un petit groupe de Thérapsides s’est rapidement séparé des autres, et ont donné les monotrèmes dont font partie nos ornithorynques. Et comme on vient de le voir ils ont payé cher leur envie de faire bande à part, puisqu’ils sont littéralement restés des mammifères préhistoriques. Les deux seuls qui existent encore c'est les ornithorynques et les échidnés, qui pondent donc des œufs comme leurs ancêtres. Ils ont réussi à faire bande à part et à survivre jusqu’à aujourd’hui grâce à l’isolement, puisqu’on ne les retrouve qu’en Australie. Mais plus pour très longtemps, car les ornithorynques sont en voie d’extinction, et bientôt les mammifères placentaires régneront, comme uniques descendants des Thérapsides. Pour les humains, laisser sortir un petit gaz peut soit être un véritable soulagement, soit être un incident très gênant, ou bien encore être l’occasion d’une blague bien grasse. Mais pour de nombreuses créatures du Règne animal, laisser échapper un pet ne prête absolument pas à rire. Le pet bien préparé, celui qui provient du fond des boyaux d’un animal, peut-être un outil d’intimidation, un stratagème de défense, voire une arme nauséabonde destinée à tuer. Même s’ils ne sont pas tous mortels, on verra que certains peuvent ruiner la vie des voisins. Et je commence tout de suite par le pet mortel de la chrysope perlée, un minuscule insecte aux ailes poilues dont les flatulences sont aussi silencieuses que funestes, c’est en tout cas la conclusion que je tire de cet article publié dans la très sérieuse revue Nature. On peut y lire que maman chrysope vient déposer des œufs à proximité d’une colonie de termites. Que les larves qui sortent de ces œufs ont tellement la dalle qu’elles se ruent vers les couloirs obscurs de la termitières. Elles repèrent des termites et, je cite les auteurs de cette très sérieuse étude : « Les larves se montrent très agressives envers les termites, s’avancent vers elles puis reculent, finissent par orienter leur derrière en direction de la tête de l’une d’elle et lâchent des grosses caisses. En quelques minutes la proie est paralysée, alors qu’elle n’a jamais essayé de s’enfuir ». Les chercheurs ont par la suite démontré qu’un seul pet peut immobiliser simultanément 6 termites pendant trois heures. Ces pets toxiques donnent le temps à la larve de chrysope perlée de dévorer ses proies, pourtant bien plus grosses qu’elle. Et ces travaux ont aussi révélé que l’odeur n’avait aucun effet sur les mouches, les cloportes ou toutes autres bêtes qu’on pourrait retrouver dans les couloirs d’un nid de termites. Autrement dit, cette arme chimique n’a été développée que pour atteindre les termites. Du tout grand art. Est-ce que le pet de chrysope perlé est le pire pet du Règne animal ? Vous allez être surpris par ce qui suit. Continuous donc d’explorer la question du prout. Déjà parce que le prout, c’est rigolo. Mais aussi parce que cela peut être un sujet très sérieux ! On l’a compris les humains sont loin d’être les seuls à avoir des flatulences. Les chiens en ont. Les mille-pattes en ont aussi. Les dinosaures en avaient. Les moules petent peut-être, alors que les crabes ne pètent pas… semble-t-il. Il y a quelques années les scientifiques ont entrepris de répertorier toutes les espèces qui pètent. Ainsi, des spécialistes du prout animal avaient même créé un espace de partage d’information, afin que leurs collègues du monde entier puissent faire savoir si l’animal dont ils sont les experts pètent ou non. C’était très sérieux, les chercheurs devaient inscrire le nom de l’espèce animale, dire à leur connaissance ils petaient, et apporter des preuves scientifiques. Ces petits rigolos avaient même baptisé leur fichier de partage « Does it Fart ? », que l’on pourrait rigoureusement traduire par « Est-ce qu’il lâche des grosses caisses ? ». Le projet a tellement fait rire les scientifiques du monde entier que les auteurs ont décidé d’en écrire un livre. Dans ce bouquin tu y découvriras que dans la team des adeptes de flatulences on retrouve le blaireau, le cafard, le lion, la moufette, le paresseux, le rat, le wombat, le lièvre, le lémurien, la girafe ... D’ailleurs j’aime bien la remarque du chercheur qui écrit « Oh bon sang oui la girafe pète, et généralement à hauteur du nez d’un humain moyen ». Celui du python molure serait je cite « silencieux mais mortel ». Certains avancent que les lynx auraient les pires pets du monde. Mais ça c’est faux j’ai vérifié je vais te le présenter dans un instant le pire pet du monde. Figure-toi que les mouches pètent aussi. Et donc oui c’est techniquement possible qu’une mouche pète puisqu’elle possède comme tous les insectes un système digestif avec au bout un anus, et donc elles font le plus naturellement du monde des mini-pets heureusement inaudibles à l’oreille humaine. Je précise que globalement les insectes ont à peu près tous des flatulences, il y a même des chercheurs qui les ont étudiés chez 110 espèces. Je dis chapeau pour ce beau boulot les gars. Il a les animaux qu’on pensait innocents … mais finalement pas du tout : et parmi ceux-là il y a des vers marins, les moules et les huitres. Cette étude montre d’ailleurs que les flatulences de ces animaux seraient responsables de 10% des émissions de gaz à effets de serre en mer baltique. Des pets constitués de méthane et de protoxyde d’azote. Un cocktail explosif, si je peux me permettre. Il y a des animaux pour lesquels les chercheurs ne sont pas très surs s’ils petent, comme les araignées, les salamandres ou les rotifères. Mais je vais vous dire, pour moi, ce n’est pas si grave si on décide de ne pas financer les recherches sur ce thème. Et donc jusqu’à ce que l’on démontre le contraire, certains animaux ne peteraient pas du tout : comme les poulpes, les coraux, les crabes ou les anémones de mer. Avant qu’un petit malin ne me dise en commentaire que ce sont en fait toutes les bêtes qui vivent dans les océans, je précise que les requins et les baleines, ils laissent de grosses bulles malodorantes derrière eux. Les oiseaux non plus n’auraient pas de gaz. Ils ont pourtant un système digestif complet, finalement pas si éloigné de celui des mammifères, mais ils ne trimbalent pas les mêmes bactéries et donc ne libèrent pas … de gaz. Sauf quand ils sont malades … apparemment … Bon maintenant que j’ai rétabli la vérité sur qui a des flatulences et qui n’en a pas, on va pouvoir continuer de répondre à la question de départ, les pires pets du règne animal ! Pour certains animaux, se retenir de péter peut s’avérer mortel. Ce petit poisson est un Cyprinodon, que l’on retrouve dans des eaux peu profondes au Mexique, où il se nourrit principalement d’algues et de petits organismes qu’il fourrage dans les sédiments. Soucis, c’est qu’en été ces algues émettent de petites bulles de gaz qui sont avalées par le Cyprinodon pendant qu’il s’alimente. Ce qui fait gonfler son ventre. En grossissant, cette petite chambre à air pousse le poisson vers la surface, ce qui en fait une proie facile pour ses prédateurs. Dans certains cas, l’accumulation de gaz peut être mortelle, car elle comprime les organes jusqu’à les faire éclater. C’est ainsi que des chercheurs ont trouvé des bancs de cyprinodon morts faute de n’avoir pas réussi à péter suffisamment fort et suffisamment vite que pour sauver leur vie. On continue avec des pets inoffensifs bien que particulièrement nauséabonds. Les suivants ce sont sans doute les pets les plus dégueulasses. Pour les sentir ceux-là, il faut se rendre près des côtes localisées au Nord de l’Océan Pacifique. Les lions de mer sont connus pour leur pets nauséabonds causés par leur régime alimentaire. Quand ils ne trainent pas leurs corps lourd sur le bord de l’eau, ils chassent des poissons et des mollusques. Alors ok c’est du poisson bien frais, mais ce sont surtout des proies qui contiennent du soufre en très grande concentration. Et le soufre et bien c’est l’élément chimique que tu retrouves en masse dans tout ce qui sent vraiment mauvais. Par exemple le sulfure d’hydrogène est caractéristique de l’odeur d’œuf pourri, ou encore le dimethyl disulfide émis dans l’air par un cadavre en décomposition. Pendant que nos lions de mer digèrent leur poisson, les bactéries qui vivent dans leur système digestif décomposent les protéines et acides aminés contenant du soufre et libèrent du disulfure d’hydrogène. Ce gaz s’accumule dans le tractus digestif ce qui donne des coliques au lion de mer. L’animal finit donc par expulser ces gaz, libérant de fortes odeurs nauséabondes. Certains experts n’hésitent pas à parler des pets les plus dégoutants. Si les lions de mer, eux, ne contrôlent pas vraiment leurs flatulences, d’autres maitrisent l’art du lâché de gaz, et coordonnent leur pets … intelligemment. Plusieurs espèces de serpents usent d’une tactique connue sous le nom de « cloacal popping » [souffle du cloaque]. Le cloaque c’est l’organe de ces animaux chez lesquels le système digestif fini dans la même poche que le système reproducteur ou le système excréteur. Et bien ces serpents absorbent de l’air dans ce cloaque, et l’expulsent ensuite très bruyamment. Ces chercheurs-ci ont étudié les pets de serpent dans le détail. Et ont démontré que le bruit est si impressionnant qu’il fait fuir les prédateurs éventuels. J’ai lu l’article il est passionnant, je vous assure. Ils ont produit des sonogrammes pour déterminer la fréquence du son produit par les prouts de serpents, leur durée moyenne … ils ont même fait des photos du *** des serpents en question. C’est passionnant. J’ai encore envie de vous livrer quelques anecdotes, notamment vous parler des pets des paresseux et des harengs, je vais le faire dans un instant, mais avant je vais arrêter de vous faire languir et vous annoncer quel est l’animal dont les pets provoquent des tempêtes. C’est un pet dangereux, le plus dangereux sans doute. Cette flatulence vient d’un mammifère anodin que l’on croise très fréquemment, particulièrement si on vit à la campagne. J’ai nommé la vache. Alors déjà un chiffre qui m’a étonné quand j’ai préparé cet article : selon la FAO, il y aurait un milliard de vaches sur notre planète, élevées pour leur lait ou leur viande. Comme les chèvres ou les girafes, ce sont des ruminants. Et c’est une des raisons de la dangerosité de leur pets. La vache a trois préestomacs plus l’estomac à proprement parlé et qui sécrète les sucs gastriques. Ensemble ils sont chargés de la rumination et de la digestion grâce à des bactéries. Ruminer est un processus qui permet aux ruminants d’extraire un maximum de nutriments de leur diète, mais il est aussi à l’origine d’une grande production de gaz. Comme pour d’autres animaux que l’on a vu dans cet article, les vaches émettent quantité de méthane, l’un des principaux gaz à effet de serre qui causent le réchauffement climatique. Un kilo de méthane séquestre des dizaines de fois plus de chaleur dans l’atmosphère qu’un kilo de dioxyde de carbone. Étant donné qu’une vache libère jusqu’à 100 kg de méthane par an, et qu’elles sont donc, on l’a vu, très nombreuses, et bien ces animaux sont devenus malgré eux une des plus grandes causes des changements climatiques, contribuant pour 5 à 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Les changements climatiques, ce n’est pas simplement un réchauffement global de la planète, mais c’est aussi des évènements extrêmes plus fréquents, comme des périodes de sècheresse, des pluies diluviennes, ou … des tempêtes anormalement violentes. Donc les pets des vaches, provoquent des tempêtes. C’est pourquoi je pense que même si certains animaux ont des pets plus bruyants, plus nauséabonds ou plus toxiques, les flatulences des vaches sont pour moi les plus dangereux. Mais on va finir sur deux dernières histoires de prout plus comiques :
🐘 Les éléphants se donnent des prénoms 🐘
C'est en substance les résultats de cette étonnante étude publiée début de semaine dans Nature Ecology & Evolution. Mais pourquoi est-ce si surprenant et important? 🐒 De nombreux animaux produisent des cris ou des sons afin de faire référence à de la nourriture ou des prédateurs, mais la production de ces appels est généralement innée, et donc stéréotypée (identique pour tous les individus). Les éléphants font partie des rares mammifères capables d’apprendre par l’imitation de nouveaux sons. Les humains vont encore plus loin puisqu’une des caractéristiques du langage humain parlé est l’utilisation d’étiquettes vocales : des sons appris qui font référence à un objet ou à un individu. 🙋♂️ Mais des chercheurs américains ont découvert que, comme les humains, les éléphants de savane d'Afrique appellent leurs amis avec des barrissements individuels. Le destinataire d’un appel pouvait d'ailleurs être prédit par les chercheurs à partir de la lecture acoustique de l’appel. 😳 Pouvoir "donner un nom" à un autre individu, ça parait bête mais ça ne l’est pas du tout. Ça demande des capacité cognitives développées: - pour disposer d’un langage complexe, - pour pouvoir faire la distinction entre un individu et un autre, - pour inventer un nom, - pour l’apprendre et le retenir, - pour associer le nom inventé à un individu. 🐘 Cette découverte montre que les éléphants utilisent des vocalisations spécifiques pour chaque individu, mais qu'ils reconnaissent et réagissent à un appel qui leur est adressé, tout en ignorant les appels provenant d'individus avec lesquels ils sont peu apparentés. Les éléphants offrent un traitement particulier et individualisé à leurs congénères selon la place qu’ils occupent dans leur vie. Ce travail est important pour comprendre les origines (multiples) du langage chez les animaux, car cette espèce d'éléphants a divergé des lignées de primates et de cétacés il y a environ 90 à 100 millions d'années. Cela offre une opportunité d'étudier l'évolution convergente d'un mode de communication très sophistiquée. Source: https://lnkd.in/eH4T4uRe Ton chat lève le derrière quand tu le caresse ? Il te mordille la main ? Il miaule devant la porte mais finalement décide de ne pas sortir ? Oui, ton chat a parfois des comportements vraiment bizarres. Mais, je te rassure c’est un animal très intelligent, il existe donc des explications logiques à ses petites habitudes … excentriques. Dans cet article, je vais te présenter 10 comportements des chats parmi les plus étranges et je vais bien sur t’aider à en comprendre la signification. Donc si toi aussi tu te poses mille questions sur les comportements de ton chat, saches que tu es au bon endroit. Et pour commencer : Pourquoi ton chat te lèche puis te mord ? S’il est occupé à te lécher puis te mord à l’improviste, tu pourrais alors être en présence d’une morsure d’affection ou une morsure de jeu. Donc une première raison pour laquelle les chats lèchent puis mordent est qu’ils veulent simplement jouer. Même si parfois ils ont l’air détendus, désintéressés voire mystérieux, les chats restent des chats et peuvent à tout moment devenir joueurs et un peu idiots. Si ses oreilles sont pointées vers l’avant, sa queue relevée et ses pupilles légèrement dilatées, alors ton chat a de fortes chances d’être heureux et prêt à jouer. Une autre raison qui explique la petite morsure de ton chat, c’est qu’il veut te montrer son attachement, et cela passe par des grignotages doux et contrôlés. Le chat peut ainsi te mordre dans le cadre de son comportement de toilettage. Lorsque les félins se nettoient, ils se lèchent et se mordillent pour se garantir une hygiène parfaite. Il est donc tout à fait normal que nos chats nous mordent un peu lors de leur toilette. Mais n’oublies pas que si tu caresse ton chat et qu’au lieu de te lécher il te mordille gentiment, il se peut qu’il en ait tout simplement assez de tes gestes et qu’il se sente juste trop stimulé. Ca semble normal qu’après un certain temps, une caresse agréable devienne désagréable. La morsure douce est l’une des seules solutions qu’il ait pour te le faire savoir. Bon encore une fois soyons clair, une morsure de chat peut également indiquer une agression. Juste tu as peut-être pas compris dès le début tous les signes qui sont souvent évidents. Une morsure agressive s'accompagne souvent de sifflements, d’une queue énergique, d'un langage corporel rigide et de pupilles bien dilatées. Pourquoi les chats lèvent-ils les fesses lorsque tu le caresse ? Les chats aiment les caresses, mais pas de n’importe qui, ni n’importe quand. Lorsqu’il est en confiance avec quelqu’un et qu’il souhaite recevoir des caresses il va s’approcher lentement, les oreilles dressées vers l’avant, sa queue relevée vers le ciel et légèrement tournée vers la personne. Ses muscles sont relâchés et il peut miauler et se frotter aux jambes. Il est donc prêt à recevoir des caresses. Caresse le bien dans le sens du poil, car l’inverse, il n’apprécie pas. Il aura le réflexe de relever le derrière lorsque ta main arrivera à son derrière pour profiter un maximum de ce contact physique. Et si certains chats font vite confiance aux étrangers, d’autres sont plus méfiants. En relevant l’arrière train, ton chat essaie aussi sans doute de te communiquer toute la confiance qu’il a envers toi. Je m’explique : les chats présentent leur derrière, en levant donc la queue et en levant les fesses, avec comme intention de te saluer, dans un esprit de convivialité. C’est donc un comportement que l’on peut assimiler à un salut amical, mais aussi comme un moyen d'échanger des intentions et des informations. D’ailleurs deux chats qui se croisent et qui s’entendent bien l’un avec l’autre se reniflent le derrière en guise de salutation. Ce faisant ils collectent les odeurs émises par leurs glandes anales et donc quantité d’informations pertinentes sur leur congénère. Les chattes adoptent une posture proche lorsqu’elles sont en chaleur ou prêtes à s’accoupler. Bien qu’elles ne se dressent pas sur leurs pattes postérieures, elles relève régulièrement le derrière. Elles font cela pour communiquer avec les mâles et leur dire qu'elles sont en chaleur et réceptive à l'accouplement. Bon on retiendra aussi que la base de la queue est sensible, donc même si quelques caresses douces peuvent être plaisantes au début pour ton chat, des caresses excessives dans cette zone peuvent être douloureuses. Et ton chat risque d’avoir une attitude plus agressive. Pourquoi les chats dorment-ils tout le temps ? Les chats dorment beaucoup, j’imagine que cette information ne te surprend pas. Cela varie avec l’âge, un chaton va dormir quasiment toute la journée, et son sommeil est juste entre-coupé de repas et de quelques séances de jeu très intenses et donc gourmandes en énergie. Un chat adulte dort en moyenne de 12 à 18 heures par jour, mais en vieillissant, le chat sénior aura moins d’énergie et donc aura tendance à dormir un peu plus. Contrairement aux plus jeunes chats, les adultes vont préférer dormir chaque jour aux mêmes heures. Les chats, comme tous les félins d’ailleurs, dorment beaucoup pour diverses raisons que tu te doutes ancrées dans l’évolution de leurs ancêtres. Ceux-ci étaient déjà des chasseurs crépusculaires. Et aujourd’hui, les chats sont toujours plus actifs à l'aube et au crépuscule. Leur chasse nécessite des dépenses d’énergie courtes mais intenses. Et pour s’assurer d’avoir l’énergie nécessaire à ces parties de chasse, ils doivent recharger leurs batteries fréquemment. Leurs habitudes de sommeil le reflètent, car ils ont tendance à dormir pendant la journée et un peu au milieu de la nuit. Et si tu vis dans une zone chaude, et bien tu sais que dormir beaucoup pendant la journée permet d’économiser de l’énergie et d’éviter la surchauffe. Les chats aussi le savent. Avant de passer au comportement suivant je fais une parenthèse pour rappeler que les chats sont responsables de pertes importante de biodiversité, puisque ces chasseurs s’en prennent aux oiseaux ou aux petits mammifères. Si tu empêches ton chat de chasser (en lui interdisant par exemple de sortir) et bien attends toi à ce qu’il applique ses instincts de chasseurs sur d’autres objets qui bougent, comme tes pieds nus le soir quand tu es au calme sur ton fauteuil. On reste dans le thème du sommeil : Pourquoi les chats se couvrent-ils le visage lorsqu'ils dorment ? Ce n’est rien de systématique bien sûr. Le plus souvent, les chats se couvrent le visage pendant leur sommeil et certains pensent que c’est pour garder leur museau et leur tête au chaud. Car oui les chats aiment avoir bien chaud, malgré leur pelage, ils préfèrent des températures légèrement supérieures à celles que nous, humains, préférons. C’est la raison pour laquelle certains aiment faire la sieste dans une boite à moitié fermée voire emmitouflé sous une couverture. En se couvrant le visage avec ses pattes ou en se recroquevillant en boule, ton chat peut réduire la quantité de chaleur qu’il perd pendant son sommeil à travers son visage. Les pattes sur le visage permettent aussi aux chats de se couvrir les yeux pour bloquer la lumière. Toi aussi tu préfères dormir dans l’obscurité. Sauf que les chats devant dormir la journée … on vient juste d’en parler … ils doivent souvent dormir quand il fait clair dehors. Soyons de bon compte, la position de ton chat pendant son sommeil peut aussi simplement être le résultat du hasard, l’animal aime se tortiller en dormant et termine parfois les pattes sur le visage de manière accidentelle. Pourquoi ton chat miaule-t-il longuement ? Si tu as un chat qui te parle beaucoup, et bien il y a plusieurs raisons derrière cela. La plupart du temps c’est juste qu’il veut ton attention. Il te fait savoir par exemple qu’il préfèrerait être dehors que dedans, qu’il veut manger ou encore qu’il a vu un copain passer par la fenêtre. Les chats stressés ont tendance à être plus bavards. Le stress vient quasiment toujours d’un changement dans ses petites habitudes : l’arrivée d’un nouvel animal de compagnie, d’un bébé, un déménagement, des changements dans la position des objets ou des meubles, l’absence d’un membre de la famille, une maladie voir un décès, sont autant de raison de stress et donc de bavardage. Les femelles miaulent fort lorsqu'elles sont en chaleur et les mâles font de même lorsqu'ils sentent une femelle en chaleur. Si ton chat est stérilisé, il aura tendance à être moins bruyant. Enfin d'autres raisons peuvent expliquer la vocalisation inhabituelle d'un chat, je pense à l'ennui, la solitude et même l'anxiété d’une séparation qui est survenue récemment. Enfin, gardons bien en tête le fait de miauler beaucoup, comme tous les autres comportements que je présente dans cet article, sont très dépendants du caractère de ton chat, mais aussi de sa race. Les races orientales, comme les chats siamois, sont connues pour être de grands bavards. Pourquoi les chats changent sans cesse de lieu de couchage ? Une étude publiée dans la revue Applied Animal Behavior Science (Image ‘Publication’) et qui a porté sur 1177 chats et a établi qu'en moyenne, les chats avaient cinq endroits préférés pour dormir. Le fait d’avoir plusieurs couches disponibles et d’en changer régulièrement c'est un instinct de survie pour les chats. Les chats sauvages déplacent fréquemment leurs lieu de sommeil et leurs colonies pour éviter d'être détectés par leurs prédateurs. Les chats dorment également dans des endroits différents pour profiter d’un peu d’intimité, pour réguler au mieux leur température corporelle, en passant d’un lieu un peu plus chaud ou un peu plus frais selon les jours et moments de la journée. Le changement de lieu de couchage peut aussi lui permettre d’éviter des évènements stressant, comme un lieu de passage trop fréquenté, des bruits ou des mouvements d’airs. De nombreux chats préfèrent dormir suffisamment loin de la litière et de la nourriture pour éviter les odeurs fortes ou directes. Marquer leur lieu de vie est une autre raison pour laquelle les chats se déplacent fréquemment d'un endroit à l'autre. Les chats marquent de leurs odeurs les endroits où ils vivent. Ils sont donc aussi rassurés de percevoir leurs propres odeurs corporelles dans leurs différents lits. Et s’ils veulent que cette odeurs persiste, ils doivent y séjourner régulièrement, et pour plusieurs heures. Pourquoi ton chat prend ta place ? Si ton chat te pique ton fauteuil ou ton lit, sois rassuré, car cela veut dire qu’il t’aime bien. Il s’y installe car il apprécie l’odeur et la chaleur qu’il y trouve. Et les chats domestiques aiment l'odeur de leur propriétaire, car cela leur permet de se sentir en sécurité et parfaitement à l'aise. Certains chats aurons tendance à sauter directement sur le siège qui vient de se libérer pour déposer leur propre odeur. C'est leur façon de revendiquer la région comme la leur et de la dépouiller des autres animaux. Toi donc. Gardes à l’esprit que les chats ont tendance à passer beaucoup de temps au même endroit pour s’assurer que l’endroit sente comme eux. Bien sûr, ton chat peut aussi voler ta place simplement parce qu’il veut attirer ton attention et espère ainsi se blottir contre toi lorsque tu retourneras à ta place. Pourquoi les chats font du pétrissage avec leurs pattes? Le pétrissage, c'est lorsqu'un chat pousse ses pattes avant alternativement contre une surface, comme s’il la ‘massait’. Les chats commencent à pétrir juste après la naissance. Ils exécutent ce comportement instinctif sur les mamelles de leur mère pour stimuler la production de colostrum et de lait. Bien qu’à l’origine les chats pétrissent pour obtenir du lait, ils continuent à effectuer cette action au-delà de l’âge du sevrage. Le plus souvent, les chats font cela lorsqu’ils se sentent heureux et en sécurité. D’ailleurs à ce moment-là ils ont les yeux mi-clos, ronronnent et ont des mouvements lents, d'autres signes de sentiment de sécurité et de satisfaction. Si ton chat vous pétrit, c'est donc un signe d'amour et d'affection. Il est en bon état émotionnel et se sent à l’aise avec toi. Mais une autre raison pour laquelle les chats pourraient pétrir sur des surfaces aléatoires c’est marquer leur présence. Les chats ont des glandes odoriférantes sur leurs pattes et coussinets. En pétrissant, ils déposent leur odeur sur une zone, faisant savoir aux autres animaux qu'ils étaient présents à cet endroit. Pourquoi les chats ont parfois leurs yeux dilatés ? Les pupilles des chats varient en taille et en forme en fonction de la lumière et des émotions. La nuit, ils dilatent complètement leurs pupilles, ce qui permet à une plus grande quantité de lumière de pénétrer l’œil et atteindre la rétine, qui concentre le peu de lumière disponible pour pouvoir voir dans la pénombre. Pendant la journée, les chats peuvent adapter inconsciemment la dimension de leurs pupilles en fonction de la luminosité. Mais chose intéressante, la taille des pupilles peut également être une indication de l’humeur de votre animal. Si la lumière ambiante est normale, mais que les pupilles de votre chat sont dilatées, cela peut impliquer que votre chat n'est pas détendu ou qu'il est stimulé. Votre chat pourrait être stressé, anxieux, excité par un jeu ou effrayé. Les chats ont aussi souvent les pupilles dilatées pendant leur cycle de chaleur. Dans les situations qui lui procurent du plaisir, comme lorsqu'il vient de manger son aliment préféré, les pupilles d'un chat peuvent être dilatées. Enfin, il est important de se préciser que certains problèmes de santé conduisent à des symptôme tels que des pupilles dilatées. S'il y a suffisamment de lumière ambiante, sans stimuli ni facteurs de stress, mais que les yeux de ton chat sont constamment dilatés, il est temps de consulter un vétérinaire. Pourquoi ton chat aime dormir avec toi ? Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer pourquoi ton chat aime venir se blottir contre toi pendant la nuit. Je l’ai déjà dit, mais les chats aiment des températures plus chaudes que les humains, donc lorsque la température ambiante est un peu fraîche, ton chat cherchera un endroit agréable et chaud pour maintenir sa température, et ton corps est une bonne source de chaleur. Certains chats ont besoin d’être rassuré plus que d’autres, et certains pourraient donc chercher un sentiment de sécurité à tes cotés. Enfin ton chat cherche peut-être aussi simplement à te montrer de l'affection. Les chats ont des comportements affiliatifs on l’a mis en évidence à de multiples reprises dans cet article. Bien que les chats soient des animaux très indépendants, nous leur manquons lorsque nous sommes absents de la maison pendant une longue période. Et certains chats voudront simplement leur dose de câlins à notre retour. Je t’avais promis 10 comportements mais j’en ai un 11ème en bonus. Pourquoi les chats hésitent-ils à rentrer ou à sortir lorsqu’il sont sur le pas de la porte? Mais oui on a tous connu cela, le chat miaule pour réclamer votre attention et exiger que tu lui ouvre cette porte. Sauf qu’une fois que tu t’es levé de ton fauteuil, et que tu lui donne accès à l’extérieur, il pose une patte devant lui, te regarde, miaule, recule, se frotte à ta jambe pour finalement s’assoir voire retourner à l’intérieur. Est-ce qu’il est indécis ton chat ? Non ce n’est pas tout à fait cela. Les chats sont de nature prudente, et cette hésitation est profondément ancrée dans leur instinct. Ils évaluent méticuleusement leur environnement avant de s'aventurer à l'extérieur. Une fois ouverte, la porte dévoile à ses yeux, ses oreilles et ses moustaches quantité d’informations nouvelles. Autant de signaux qui lui indiquent un danger ou simplement qu’il sera moins confortable que prévu de sortir. Des milliards de cigales périodiques s’apprêtent à sortir de terre et à envahir les Etats-Unis. Et la dernière fois que cela s’est produit, c’était en 1803, il y a 220 ans ! Dans cet article je vais te parler de ces cigales, t’expliquer pourquoi ce phénomène est si rare, et je te détaillerai ce qu’auront à subir les Américains d’ici très peu de temps. Je te parlerai aussi de ce parasite étrange qui va infecter certaines de ces cigales et les transformer en zombies. Bien que mortes, les infectées continueront de se déplacer et de transmettre la maladie. Les cigales arrivent et les Américains s’y préparent depuis longtemps. Les experts américains avertissent la population depuis plusieurs mois déjà. L’année 2024 sera une année exceptionnelle, car un ras de marrée de cigales va s’abattre sur les états de l’Est américain. Ces insectes vont surgir de terre par milliards, un phénomène rare que personne ne peut se vanter d’avoir déjà observé dans sa vie. En tout cas pas de cette ampleur. Bien sûr de nombreux américains ont déjà vu des cigales, toi aussi d’ailleurs si tu vis près de la méditerranée ou au Québec. La plupart des cigales poussent la chansonnette une fois par an à la belle saison. Elles sont facilement reconnaissables avec leurs grands yeux rouges et leurs larges ailes. Tu les côtoies donc régulièrement si tu habites les régions proches de la méditerranée. En Europe elles appartiennent principalement aux genres Cicada et Lyristes. Parmi les espèces les plus connues on retrouve la cigale commune et la cigale des montagnes. Les cigales européennes préfèrent les climats chauds et ensoleillés, où elles apprécient surtout les zones boisées et les vergers, mais aussi les parcs et les jardins. Pour bien comprendre ce qui va se passer aux États-Unis, je dois te parler du cycle de vie des cigales. Les cigales européennes ont un cycle de vie similaire à celui des nombreuses espèces cousines retrouvées aux USA et ailleurs. Les adultes vivent généralement moins d’un mois. Les femelles cigales se positionnent tête vers le bas et déposent leurs œufs dans des fissures ou des incisions sur les branches d’arbres ou d’arbustes, de préférence bien secs. Chaque femelle peut déposer des centaines d'œufs, généralement regroupés en grappes. Ceux-ci éclosent après quelques semaines et les larves qui en sortent tombent au sol, où elles s’enfouissent rapidement pour se mettre à la recherche de racines de plantes dont elles vont s'alimenter. Les larves des cigales européennes passent la majeure partie de leur vie sous terre, où elles creusent des galeries et se nourrissent de la sève des racines des plantes . Elles vont ainsi y rester pendant 3 à 4 années ! Mais cela varie d’une espèce à l’autre et aussi en fonction du climat. Lorsqu’elles sont prêtes à devenir des adultes, au printemps ou en été, elles remontent à la surface du sol, laissant derrière elles de larges orifices.
A présent que nous comprenons les bases de la biologie des cigales, nous pouvons retourner à notre évènement américain, où ce n’est pas une cigale qui va sortir de terre, comme sur notre dessin précédent, mais bien des milliards ! En même temps ! Là-bas, on retrouve plusieurs espèces de cigales dont certaines qui ont la particularité de passer non pas 4 ans sous terre, mais 13 ans voire 17 ans. D’ailleurs ces insectes font partie de ceux ayant la plus grande espérance de vie. Elles sont extrêmement bien étudiées par les chercheurs locaux, d’ailleurs pour préparer cet article je me suis aidé d'une publication scientifique qui a été écrite par 4 spécialistes américains. Globalement il faut reconnaitre que ces cigales périodiques figurent parmi les insectes que les Américains connaissent le mieux au monde. Et des espèces d’insectes, je te le rappelle, on en connait plus d’1 million. Ces cigales périodiques, ou Magicicada comme les scientifiques aiment les appeler, sont des sujets de recherche très attrayants. Oui car comme je te le disais en ouverture d'article, les cigales vont sortir par milliards dans plusieurs états américains. Une telle émergence massive ne se produira que cette année, et plus avant longtemps. Laisse-moi t’expliquer : Les cigales qu’on appelle cigales périodiques sortent de terre périodiquement, ça tu l’avais deviné. Elles ne se trouvent que dans l’est de l’Amérique du Nord. Il existe sept espèces de cigales périodiques : quatre avec des cycles de vie de 13 ans et trois avec des cycles de 17 ans. Elles proviennent toutes d’un ancêtre commun, que l’on peut dater à environ 4 millions d’années. Les trois espèces de 17 ans ont généralement une répartition plus au nord, tandis que les quatre espèces de 13 ans sont généralement plutôt localisées au sud et au Midwest. Les différentes populations de cigales Magicicada ont un développement tellement bien synchronisé qu'elles sont presque absentes à l'état adulte durant les 12 ou 16 ans qui séparent deux émergences. Donc quand elles émergent du sol, elles le font toute ensemble, d’où l’effet de nombre. Les cigales ont décidé de vivre de la sorte sans doute guidée par une idée précise, que je pourrais traduire par : « Si nous émergeons les unes après les autres, alors un prédateur pourrait nous manger, les unes après les autres. Alors que si nous émergeons toutes en même temps, alors aucun ennemi ne pourrait toutes nous dévorer». Leur méthode pour lutter contre les prédateurs n'est pas d'avoir une stratégie de défense, elles ne sont pas munies d’un dard à venin, elles ne peuvent pas mordre et sont incapable de cracher de l'acide. Non, leur technique à elles c’est de sortir tellement nombreuses qu'aucune créature ne pourrait toutes les manger, puis patienter 12 ou 16 ans sans manger. Les cigales patientent donc sous-sol et mangent doucement les racines des plantes en attendant leur heure. Enfin, leur année quoi. On n’est toujours pas certain de comprendre comment les larves se font une idée des années qui passent à la surface. La température et l’humidité du sol les renseignent certainement sur la période de l’année, été ou hiver, mais les scientifiques ne peuvent aujourd’hui déterminer si elles sont capables de décompter les années qui défilent. On a presque tous les éléments en mains pour comprendre le phénomène. Pour y parvenir il me reste juste à te préciser cette notion de couvée, que les Américains nomment broods. Bien que presque toutes les cigales périodiques d'une région donnée émergent la même année, les populations de cigales vivant dans différentes régions ne sont pas synchronisées et peuvent émerger au cours d'années différentes. Toutes les cigales périodiques du même durée de cycle de vie qui émergent du sol au cours d'une année donnée sont connues collectivement sous le nom d'une seule « couvée ». Cette notion est plus comptable que biologique. Il y a 12 couvées de cigales de 17 ans, et donc si tu m’as bien suivi, il y a 5 années sans émergence. Il y a de plus trois couvées de cigales de 13 ans (donc il y a 10 années sans émergence de ces cigales). Il est donc possible de trouver des cigales périodiques adultes chaque année à condition de vous rendre dans la zone géographique appropriée. Les couvées périodiques de cigales sont désignées par des chiffres romains. Les chiffres I à XVII correspondent aux couvées de 17 ans, et les chiffres romains supérieurs réservés aux couvées de 13 ans. Les chercheurs américains ont donc pu dresser des prévisions d’émergence pour chaque couvée, un peu comme des prévisions météo. Mais bon pour être complet notons que parfois, des cigales périodiques émergent avec un an d’avance ou de retard sur leur calendrier normal, ce qui complique les prévisions. Maintenant qu’on a tout compris sur la biologie des cigales, on peut revenir au calendrier de prévision des émergence de cigales, où tu pourras lire comme moi qu’en 2024, la couvée XIX et la couvée XIII surgiront de terre simultanément dans 15 États du Sud-Est et du Midwest. Ce qui ne s’était plus produit depuis 1803. Et c’est pour dans quelques jours ou semaines (et cela s’est peut-être déjà produit si tu lis ce texte longtemps après sa sortie). Lorsqu'elles émergeront elles formeront des agrégats beaucoup plus denses que ceux réalisées par la plupart des autres espèces de cigales américaines ou européennes. Et alors ? Qu’est-ce qui va se passer là-bas vers la fin du printemps ? Et bien comme les cigales européennes, les larves remonteront à la surface, et sortiront du sol lorsque les premiers centimètre de terre avoisineront les 18 degrés Celsius, ce qui se produit typiquement autour du mois de mai, un peu plus tôt ou un peu plus tard, selon les états. Mais cette année, l’hiver a été très chaud dans une bonne partie des États-Unis et très froid dans d’autres régions. Je pense donc que les différentes couvées de cigales vont sortir à différents moments de l’année à travers le pays. Les larves sortent en masse du sol et se cherchent un promontoire sur lequel se métamorphoser. L’idée est de se placer en hauteur, là où il y a du vent afin de faciliter le séchage de leur corps, après leur métamorphose, une transformation devant leur permettre d’acquérir quatre ailes, de vives colorations et surtout … des organes reproducteurs. Les premiers frémissements s’observent quelques moments à peine après s’être immobilisées. Brusquement, les cigales adultes s’extirpent de leur ancienne enveloppe corporelle qu’elles abandonnent sur place. Leurs corps mous, équipés de longues ailes et de grands yeux rouges, s’agitent face au vent afin d’accélérer le durcissement de leur peau. Encore quelques instants de patience : elles pourront bientôt actionner leurs muscles et prendre leur premier envol. Les cigales n’ont alors qu’un seul objectif : s’accoupler avant de mourir. Mets-toi à leur place, et imagine que tu es une cigale. Tu as passé 13 ans ou 17 ans sous terre à l’état de nourrisson. Tu vois le monde pour la première fois alors que tu viens d’atteindre l’adolescence. Ton corps est submergé par de puissantes hormones, et justement à ce moment-là, il y a tout autour de toi une grosse soirée, avec des millions d’autres cigales qui chantent, dansent et s’accouplent dans tous les coins. Et là tu te rends compte qu’il y en a plein d’autres comme toi qui se cherchent un partenaire pour passer un bon moment. Tu ferais pareil. Chaque arbre, chaque mur de maison, chaque réverbère est un lieu adapté à la séduction et à l’accouplement. Contrairement aux criquets, aux sauterelles ou grillons, les cigales mâles ne frottent pas deux parties de leur corps l’une sur l’autre pour produire leur mélodie. La cigale, elle chante par cymbalisation : en contractant des muscles, il déforme une membrane qui produit un cliquetis à chaque fois que celle-ci reprend sa forme initiale. Le résultat est stupéfiant par son volume sonore intense : jusqu’à quatre-vingt-dix décibels ont été enregistrés à proximité d’un de ces insectes, soit autant que le cri poussé par un bébé affamé. Subir une invasion de cigales dans son jardin revient à se trouver au milieu d’une crèche remplie de milliers de bambins en pleurs. Jour et nuit. Pendant deux à trois semaines ! Alors comprends bien que les américains prennent l’affaire très au sérieux. On l’a vu il y a quelques minutes, plusieurs espèces de cigales peuvent sortir de terre la même année et au même endroit. Mais chaque espèce possède un chant qui lui est propre, et qui permet aux femelles de ne choisir comme partenaire qu’un mâle de son espèce, et d’éviter ainsi un accouplement stérile et donc inutile. Une femelle séduite par le chant d’un mâle lui signifie son consentement en battant des ailes juste en face de lui. L’accouplement est expéditif … Ce qui est franchement dommage quand on pense aux 17 années d’attente qui ont précédées … Chaque femelle fécondée sélectionne une plante et loge quelques œufs dans sa tige. Ses jeunes larves émergeront en quelques jours. Elles ont la taille et la couleur d’un grain de riz. Il s’agit de la période la plus dangereuse de la vie des cigales : sans défense, les larves deviennent des proies faciles pour leurs nombreux prédateurs, parmi lesquels les oiseaux, les guêpes ou les fourmis. Alors sans attendre, les larves se ruent vers le sol et s’y enfouissent pour ne plus en sortir durant les prochaines années. Tu connais la suite, puisque … on vient …. juste d’en parler ..
Si tu as m’as bien suivi tu as compris que grâce leur stratégie du nombre, les cigales échappent pour beaucoup à leurs prédateurs. Mais elles n’échappent pas aux maladies, et encore moins aux maladies sexuellement transmissibles. Et l’une des maladies des cigales les plus étranges est celle qui les transforme en … zombie. Une maladie qui a très bien été décrite dans cette étude. Un parasite se montre en effet tout aussi patient qu’elle. Il s’agit d’une maladie fongique. Les spores d’un champignon sont posées sur le sol, et attendent patiemment, pendant 13 à 17 ans, qu’une cigale vienne s’y frotter. D’ailleurs le nom de ce champignon est clair : Massospora cicadina, cicadina pour cigales, car ce sont bien elles qui intéressent le champignon. Lorsqu’une larve sort de terre, les spores dormantes du champignon s’y accrochent et pénètre le corps de leur nouvel hôte. Les spores ne tue pas tout de suite la cigale, qui aura le temps de se métamorphoser en adulte. Ce n‘est qu’alors que le champignon va produire ses symptômes surprenants. L’abdomen des cigales malades se décompose, leurs organes génitaux se détachent et tombent au sol. Bizarrement, alors que ces mâles malades sont à présent incapables de se reproduire, leur appétit sexuel est décuplé par leur parasite. Ils chantent comme s’ils étaient en pleine santé, et attirent à eux quantité de femelles séduites par leur énergique mélodie. Malheureusement pour elles, il s’agit d’un chant de sirènes : la cigale séduite par ce chant de sirène est infecté par le champignon dès les premiers contacts intimes. D’autres mâles infectés subissent des symptômes encore plus étonnants et finissent par perdre la tête. Alors qu’ils sont manipulés par leur parasite, ces mâles zombifiés se comportent comme des femelles : ils se dirigent vers un mâle chanteur en pleine santé, agitent leurs ailes comme le ferait une femelle séduite. Lorsque le séducteur se rend compte de la supercherie, il est trop tard, les spores du champignon pénètrent déjà à travers sa cuticule. Rien n’égale la patience de ce champignon : son cycle de développement est parfaitement synchronisé avec celui des cigales. Ses spores s’échappent des cigales infectées, se dispersent dans l’air, tombent au sol et attendent durant dix-sept années, jusqu’à la prochaine génération de cigales. Les insectes peuvent être d’excellents parents ! Si tu es convaincu d’être une bonne mère ou un bon père, et bien attends de voir ce dont ils sont capables. Je vais te démontrer dans cet article que d’excellents parents on en trouve aussi chez les insectes ! Alors comme à la bonne vieille époque de ma thèse de doctorat sur les comportements des insectes, je me suis plongé dans la littérature scientifique pour t’épingler quelques découvertes étonnantes. Si les soins parentaux sont en général très communs chez les animaux, ce n’est pas vraiment le cas des insectes. Ceux qui sont ovipares abandonnent aussitôt leurs œufs dans un coin alors que les vivipares donnent naissance à des petits bien formés mais qui n’ont qu’à tirer leur plan tout seul un fois nés. Ne leur en voulez pas, la pression de sélection naturelle les a forcés à favoriser la stratégie du nombre : c’est-à-dire à produire une grande quantité de descendants, mais à limiter les soins parentaux en espérant que sur les centaines de bébés, l’un ou l’autre parvienne à survivre. Résultat, pour vous dire la vérité, seulement 1 % des espèces d’insectes s’occupent de leurs jeunes. Mais pour ce 1% d'espèces d’insectes là, la stratégie est toute différente. Déjà bien souvent il y a moins de jeunes par parent, mais les parents s’en occupent, un peu, ce qui leur garanti de meilleures chances de survie. C’est ce qui est arrivé aux insectes soumis par exemple à de trop nombreux prédateurs. Produire 1000 œufs et les voir tous se faire dévorer, ça n’avait pas de sens. Donc pour ces insectes, il valait mieux n’en produire que 100 mais les protéger un tout petit peu. Les plus anciennes preuves de parentalité que l’on ait découvert à ce jour date d’il y a 520 millions d’années. D’ailleurs les animaux n’avaient pas encore colonisé la terre ferme. Ces preuves fossiles mettent en scène une créature primitive ressemblant à une grosse crevette qui nageait le long du fond sablonneux d'un océan. Si cette crevette avait été seule, il n’y aurait rien eu de fou à cette découverte, sauf qu’à ses côtés, plusieurs de ses petits ont aussi été fossilisés. Ils suivaient leur parent, père ou mère avant que tout le groupe ne soit enseveli dans des sédiments fins pour l’éternité. Aujourd'hui, ces traces fossiles qui datent donc d’il y a plus d'un demi-milliard d'années nous démontrent que ces tout premiers arthropodes fournissaient des premiers soins parentaux. Au moins protégeaient-ils leurs petits en les accompagnant pendant leurs premières heures de vie. Aujourd’hui cet ancêtre des insectes a donc de nombreux descendants parmi lesquels certains ont aussi cette caractéristique originale de s’occuper de leurs jeunes. C’est le cas des blattes siffleuses de Madagascar, dont le rôle de parent a été découvert il y a une 20aine d’années. Elles, elles se sont sans doute dit un jour qu’elles devaient être de meilleurs parents, et d’assurer au moins le service minimum. Et donc peu de temps après avoir expulsé les œufs, la femelle expulse de son corps une matière blanchâtre et translucide. Ce fluide reste collé à son corps et les larves qui émergent des œufs se jettent illico dessus pour s’en nourrir. Elles fournissent donc le premier repas à leurs bébés. Les perce-oreilles, qu’on appelle aussi les forficules, sont aussi d’excellents parents. Chez certaines espèces, les soins parentaux commencent avant même que les petits ne quittent l’œuf. Après la ponte, les futures mères surveillent les œufs et empêchent les prédateurs de s’en approcher. Elles les lèchent aussi pour les nettoyer, et en particulier pour éliminer les moisissures qui pourraient les faire pourrir. En plus, cette étude a démontré que la salive de cette jeune maman contient des bactéries qui vivent en symbiose avec elle. Alors une fois que les larves sortent des œufs, la maman les lèche à nouveau et ainsi dépose sa salive qui est à la fois antibiotique et antifongique. Résultat, alors que seulement 4 % des œufs de perce-oreilles éclosent lorsqu’ils sont laissés sans surveillance, 77 % des œufs léchés par la mère arrivent à l’éclosion. D’ailleurs les auteurs précisent que chez certaines espèces de perce oreilles, c’est le papa qui se charge du boulot. Chez certaines rares espèces, les parents et leurs enfants vivent même en famille. Et dans ces cas, les deux parents participent en fournissant protection et nourriture. Chez les punaises d'eau c’est le père qui charge les œufs fécondés sur son dos jusqu'à ce qu'ils éclosent. Les chercheurs démontrent que le transport des œufs rend le papa plus lent et plus vulnérable à la prédation. Il doit aussi dépenser plus d’énergie pour se trouver à manger et faire une croix sur tout autre accouplement tant que les petits ne sont pas nés. On vient de voir quelques insectes qui prennent soins de leur petits, mais dans la suite, on va découvrir bien mieux. En Australie, la guêpe Abispa ne se contente pas de nourrir ses petits, puisqu’elle leur fabrique aussi un nid d'argile. Une maison qui pèse -une fois terminée- jusqu’à un demi kilo tout de même, et qui va permettre d’accueillir la descendance, en leur offrant un toit. Les chercheurs de cette étude ont montré que la mère vouait sa vie à l’approvisionnement du nid en nourriture. C’est qu’elle ne chôme pas, des petits voient le monde continuellement. En plus des repas, elle nettoie la maison, fait les réparations, défend le nid contre la venue des prédateurs. Et le papa pendant ce temps-là, hum … il tourne juste autour du nid, et attend de pouvoir s’accoupler à nouveau. Chez les nécrophores, on passe au niveau supérieur. Déjà les œufs sont pondus dans un trou creusé sous terre à côté du cadavre d’un petit animal. Oui ils adorent l’odeur de ce voisinage et pour tout vous dire, la charogne en décomposition c’est ce qu’ils préfèrent manger. On appelle cela des nécrophages. Une fois les larves nées, les parents font des aller-retour entre la charogne et la crypte. Ils vont prendre une bouché de viande en décomposition avant de revenir voir les petits et la leur vomir dans la bouche une potée magique riche en bonnes choses pour leur santé. Et plus les petits supplient leurs parents, plus ceux-ci vomissent. S’il n’y a pas assez de charogne pour tout le monde, les parents éliminent les larves les plus exigeantes. Oui, ça peut paraître dur comme éducation, mais cela garantit la survie des frères et sœurs les moins nécessiteux. Note que les parents restent unis jusqu’à ce que leurs larves atteignent l’âge adulte. Avant de passer aux meilleurs parents de la classe des insectes, j’avais envie de souligner l’inventivité de certaines guêpes Polistes. Alors elles, elles ne savent pas comment on fabrique un nid et en fait elles n’ont absolument pas envie d’essayer, parce qu’elles n’ont aucun instinct maternel … ou paternel. Oui ni les mâles ni les femelles ne savent comment on s’occupe des enfants. Pourtant leur bébés ont besoin de soin, donc il est hors de question de les abandonner à la naissance. Alors un jour une femelle s’est dit: « et si j’allais les abandonner dans la maison des voisins ? ». Et là le futur père il a sans doute répondu « Oui bonne idée, mais comment tu vas rentrer chez eux ? Elles sont nombreuses les guêpes voisines, et leur maison est bien gardée. Tu vas te faire démolir si tu tentes de rentrer dans l’une de leur chambres ? ». On n’est pas très sûrs de ce qu’elle a répondu ce jour-là la femelle, mais ces chercheurs, eux ils ont montré que cette future mère avait choisi de se déguiser chimiquement. Elle fait en sorte d’avoir la même odeur que les guêpes voisines, et donc elle n’est pas identifiée comme un intru. Ainsi elle parvient à pénétrer incognito chez les futurs parents adoptifs, elle dépose quelques œufs et déguerpi rapidement sans se faire repérer. Et enfin le prix de meilleurs parents ‘catégorie insectes’ est remis conjointement à toutes les espèces d’insectes eusociaux : abeilles, fourmis, termites et tous les autres qui peuvent se vanter d’avoir atteint le niveau d’organisation sociale le plus élevé. Même nous les humains on n’a pas atteint ce dernier niveau, c’est vous dire ! Alors en quoi cela consiste-t-il l’eusocialité ? Et bien les espèces animales eusociales ont 3 caractéristiques essentielles : (1) elles vivent en groupe évidemment, un groupe au sein duquel vivent en harmonie jeunes et moins jeunes individus; (2) ces espèces prennent soins de leur petits et ces soins sont coopératifs, ça veut dire qu’ils ne sont pas nécessairement donnés par la maman ou le papa, mais par la communauté toute entière; et enfin (3) sont eusociales les espèces qui en plus de tout cela, divisent leur membre en castes, c’est-à-dire des groupes spécialisés de travailleurs au sein d'une colonie, chacun ayant des rôles spécifiques. Par exemple, dans une colonie de fourmis, il y a des ouvrières chargées de la collecte de nourriture, des soldats pour la défense, et une reine pour la reproduction. C’est ainsi que si on regarde de plus près une colonie d’abeilles, on constate à quel point tout est là pour parler de soins parentaux optimaux ! La reine pond et c’est la seule à le faire, elle est donc la mère de toutes les ouvrières de sa colonie. Mais elle ne s’occupera pas elle-même de ses petits. Chacun de ses enfants a sa propre chambre, puisqu’un œuf unique est pondu dans chacune des cellules en cire construite et façonnée par l’une de ouvrières de la colonie. Après l’éclosion, les larves restent dans leur chambre personnelle et des ouvrières leur apportent à volonté une bonne potée, qu’on appelle la gelée royale et qui est cuisinée par les ouvrières. Une fois un peu plus grande on leur apporte plutôt du miel et du pollen jusqu’à l’âge adulte. A l’âge adulte elles doivent à leur tous s’occuper de leurs petites sœurs, en les nourrissant puis en agrandissant le nid, en l’entretenant le nid ou en le ventilant. Il y a vraiment beaucoup à dire sur les abeilles, mais tu as compris que les soins sont ici aux petits oignons. |
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AuteurFrançois Verheggen, Professeur de Zoologie, Université de Liège Archives
Septembre 2024
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