Voici un guide complet sur les punaises de lit que j’ai pris soin de préparer en me plongeant notamment dans le rapport que l’ANSES leur a consacré. Je me suis aussi fait aider par le Dr Anne-Catherine Mailleux une spécialiste des punaises de lit. Tu l’as compris dans cette vidéo je te dis tout : comment les reconnaitre, comment t’en protéger et comment t’en débarrasser si elles sont déjà arrivées chez toi. Allé on ne perd pas de temps j’ai une tonne de choses à te partager. La punaise de lit est un insecte qui se nourrit de sang, on la dit hématophage. Elle est incapable de voler ou de sauter, en revanche elle court très vite. Elle mesure 5mm environ, dort le jour et se déplace la nuit. Alors que moustiques et papillons ont un cycle de développement au cours duquel ils se métamorphosent complètement, pour passer de l’œuf, à la larve puis à la nymphe avant d’atteindre la forme adulte, la larve de la punaise de lit, elle émerge de l’œuf et ressemble déjà à l’adulte. Juste en plus petit. On parle d’insectes hémimétaboles. Les œufs sont collés sur une surface par la femelle. La larve est translucide à la naissance puis acquière sa couleur rouge après un premier repas sanguin. Les insectes étant enfermés dans une peau dure, qu’on appelle la cuticule, la punaise doit s’en débarrasser pour grandir, c’est ce qu’on appelle la mue. Il arrive donc qu’on retrouve des anciennes peaux près du lit, j’y reviens plus tard. La punaise a besoin de boire du sang pour muer. Et vu qu’elle va muer 5 fois avant d’avoir sa taille adulte, elle a donc besoin de 5 repas sanguins au cours de sa vie. De l’œuf à la mort de l’adulte, la punaise peut espérer vivre un an si elle trouve le gîte et le couvert. Mais elles peuvent patienter et survivre plusieurs semaines sans se nourrir. Ce sont des insectes grégaires qui vivent bien cachés durant la journée. Elles ne se nourrissent que de sang. Le sang qu’elle préfère c’est celui des humains, mais à défaut elles s’attaquent à nos chiens, nos chats aux rongeurs ou aux oiseaux. Elles se nourrissent la nuit, quand l’hôte ne bouge pas car elles préfèrent quand il fait sombre, calme et sans aucune forme de vibration. Comme les moustiques, la punaise est attirée par ta chaleur et le dioxyde de carbone que tu rejette en expirant. Elle aura tendance à piquer les zones de la peau qui sont dénudées et préfère piquer le visage, le cou, la nuque ou les bras. Quand elle a choisi son restaurant du soir, elle perce la peau de l’hôte à l’aide de son rostre. C’est une sorte de paille qu’elle a à la place du pif, un peu comme les pucerons, dont je te racontais la vie toute pourrie, dans l’une de mes dernières vidéos. Elle boit pendant une 10aine de minutes, et pendant ce temps elle t’injecte dans la peau un cocktail de molécules. Parmi celles-ci il y a des vasodilatatrices, dont le rôle est de dilater tes capillaires sanguins afin d’assurer un débit de sang important ; il y a des anti-coagulants, qui empêchent ton sang de … coaguler, ce qui assure à la punaise un flux liquide ininterrompu et aussi des anesthésiants pour éviter de te réveiller à cause de la douleur. C’est finalement ce que le Dr Mailleux appelle le cocktail vampirique. L’ensemble de molécules que t’injectent à peu près tous les animaux qui boivent du sang, comme les moustiques, les tiques, les chauves-souris vampires, les sangsues ou les lamproies. Une fois son repas terminé, elle retourne se cacher dans son abris de jour. Et les ennuis commencent seulement pour toi, car ton corps va réagir au cocktail vampirique : un gonflement rouge se forme sur ta peau. Les spécialistes parlent de papule dermatologique. Elle ne contient pas de pus et disparaitra en quelques jours. Mais si les piqures sont nombreuses et que la personne est sensible au cocktail injecté, les choses peuvent se compliquer et il est alors nécessaire de consulter un médecin. Certaines personnes réagiront fortement aux piqures, d’autres moyennement et environ 20% des personnes ont la chance de ne pas réagir du tout. Certains réagiront rapidement, dans les 10 minutes. D’autres réagiront après plusieurs heures. Car à un moment donné, les produits anesthésiques que la punaise t’a injectés arrêteront de faire de l’effet, et les démangeaisons vont alors commencer pour toi. La piqures démange, on gratte et on infecte la zone de la piqure, ce qui conduit à des lésions. Les punaises piquent parfois en ligne, mais ce n’est pas un indice fiable de leur présence, car les puces ou les moustiques peuvent aussi piquer en ligne. Non le seul moyen de diagnostiquer la présence de punaise, c’est de les trouver et de les faire identifier par un spécialiste. Fait rassurant : on n’a jamais prouvé que la punaise de lit transmet une maladie via sa piqure. Ce n’est donc pas un vecteur de virus, de bactérie ou de mycose. Ouf. Par contre, l’impact des piqûres est fortement psychologique. Ton lit, c’est l’endroit où tu te reposes, où tu te sens bien et surtout en sécurité. Le lit c’est l’intimité, c’est là que tu te reconstruits. Alors quand tu ne t’y sens plus en sécurité, l’impact sur ton mental peut être énorme, bien plus important que les démangeaisons. La punaise de lit devient un problème de santé publique de plus en plus important, notamment car nous voyageons plus et transportons donc plus de punaises dans nos bagages. Mais aussi parce que les populations urbaines grandissent. Les villes sont devenues plus denses ce qui favorise la dispersion des punaises de logement en logement. Et enfin nous échangeons de plus en plus de vêtements, de rideaux et d’objets de secondes mains lors de brocantes et vides greniers, qui deviennent ainsi des sources d’infestation importante. Alors on fait quoi ? On peut d’abord chercher à ne pas en ramener chez soi. Et je brise un mythe tout de suite : contrairement aux cafards, les infestations de punaises ce n’est aucunement un problème de propreté ou d’hygiène. Les 2 principales sources d’infestation sont les voyages de courtes durées et des proches qui sont infestés. Il est aussi possible d’être infestés par ses voisins si tu habites un appartement en mauvais état, des contaminations résultantes du passage des punaises d’un appartement à l’autre est tout à fait possible. Pour éviter de les ramener il faut donc prendre quelques habitudes quand on revient de voyage. Pendant une nuit à l’hôtel, elles auront vite fait de se cacher dans tes bagages. Il suffit d’une seule femelle fécondée pour infester ta maison. En trois mois elle aura engendré une descendance de 10.000 punaises. Et le cauchemar commence. Quand tu arrives à l’hôtel, ne dépose pas ta valise sur le lit, mais plutôt dans la salle de bain s’il y a la place. Cherche sur le sommier et le matelas la présence éventuelle de petites taches sombres qui pourraient être leurs excréments séchés. Ou des taches rougeâtres sur le matelas, qui sont leurs excréments, contenant du sang digéré de celui qui a dormi là avant toi. Et préviens rapidement le responsable de l’hôtel. Quand tu reviens de voyage, tu laves TOUT le linge, même celui que tu n’as pas porté. Tu n’introduits pas tes bagages dans ta chambre, et tu les isole pendant quelques semaines. Mieux, si tu as un grand congélateur de type bahu, tu les y places pendant 2 jours. Quelques aménagements de ta chambre réduiront le bienêtre des punaises et donc leur installation comme éviter le papier peint aux murs, passer régulièrement l’aspirateur partout, sceller les fissures avec du silicone. Et enfin, fais attention à ce que tu ramènes chez toi et qui proviendrait d’un vide grenier, ou d’un achat de seconde main. Et quand tu suspecte la présence de punaise de lit, tu dois rechercher et démontrer leur présence. Ce qui n’est pas facile à faire du tout. Même pour les spécialistes. On l’a dit elles ne bougent que la nuit, le reste du temps elles se cachent. Et grâce à son corps aplati, la punaise s’insère dans de minuscules crevasses, aussi fines qu’un cure-dent. Elles se rassemblent en agrégats dans les matelas, les sommiers à ressorts, les cadres et les têtes de lit. Donc cherches les dans les draps, les coutures, les replis du matelas, le sommier, le cadre de lit et la tête de lit, surtout s’ils sont en bois. Les trous de vis sont aussi des cachettes courantes. Cherche-les dans des objets tels que des peluches ou des jouets placés à proximité du lit. Et pour compliquer les choses, s’il n’y a pas de cachette, elle peut parcourir plusieurs mètres de distance pour aller jusqu’à ton lit. Donc regardes derrières les cadres fixés aux murs, dans les rideaux, les luminaires, la table de nuit et même autour des prises électriques. Si tu dors à côté du salon, elles peuvent même aller dormir dans un canapé. Je te conseille de rechercher les tâches dont je te parlais plus tôt à l’aide d’une lampe de poche lors de tes recherches, et une loupe si tu en as une. Tu l’as compris trouver les punaises peut être très compliqué, c’est pourquoi il existe sur le marché des pièges à punaise de lit. Tu devrais éviter les pièges qui utilisent des produits toxiques, car tu ne veux pas respirer ces produits pendant ton sommeil. Certains ne contiennent que de la glue pour les capturer, mais s’ils sont mal conçus, ces pièges ne retiennent pas suffisamment les punaises qui se dépêtrent en tirant leurs pattes hors de la colle. Donc à choisir, privilégie des pièges qui leur collent le dos et les pattes. On peut aussi faire appel à des sociétés spécialisées, qui pourraient alors se faire assister par des chiens dressés à la détection des punaises de lit. Encore une fois crois moi, on ne peut pas se fier aux piqures pour affirmer leur présence. Et si tu n’as pas passé 30 minutes à les chercher dans ta chambre, alors tu n’y as pas passé assez de temps. Si tu devais les trouver visuellement ou à l’aide de pièges, il existe quantité de produits et de techniques pour t’en débarrasser. Toutes ces solutions ne sont pas aussi efficaces les que les autres, je vais tenter de te guider, mais garde en tête que le combat ne sera pas simple et qu’il faudra sans doute te faire aider par un professionnel si l’infestation est importante. Premièrement il faut évaluer la taille de l’infestation. Si les punaises sont a priori peu nombreuses et limitée à ta chambre à coucher, alors fais un vide sanitaire complet. Ne les sous-estime pas ! Dès le début il faut être radical. En journée, toutes les armoires sont inspectées et vidées. Place chaque objet de la chambre dans un sac et évacue les. Lampe de chevet, tableau, jouet, livre, s’ils sont petits je te conseille de les placer au congélateur pendant 2 ou 3 jours. Sinon de les traiter comme on va le voir dans un instant. Tous les tissus (vêtements, draps, tentures) sont envoyés directement au lave-linge pour un lavage à 60°C. Et si tu as un sèche-linge il complètera bien le travail. Une fois la pièce vide, tu passes l’aspirateur dans tous les coins ainsi qu’à l’extérieur et l’intérieur des meubles. A la fin de la séance tu ne gardes pas le sac de l’aspirateur ! Tu le brule, tu le place au congélateur ou tu le stock à l’extérieur en attendant le passage des éboueurs. Tu rebouches aussi les fissures dans les murs. Tu inspectes ton lit sous tous les angles, le matelas est dressé contre un mur et inspecté minutieusement. Tu démonte la tête de lit, le cadre, les lattes du sommiers et tu inspectes les coutures. Tu inspectes et aspire les plinthes, que tu retireras au besoin. Dans toutes ces cachettes potentielles, tu peux y appliquer de la terre de diatomée. C’est une poudre faite d’algues microscopiques fossilisées et broyées pour donner une poudre blanche et surtout très abrasive qui va créer des blessures aux punaises et entrainer leur mort. Utilise-la avec précaution pour ne pas te blesser les yeux. Tu peux aussi en aspirer un peu pour tuer les punaises présentes dans ton sac d’aspirateur. Les objets qui ont été évacués sont soit laissés hors de la maison pendant plusieurs mois, soit traités. Tu peux faire usage de chaleur pour les traiter. Soit, tu fais appel à un professionnel, soit tu les places toi-même dans des tentes ou des caissons chauffants, qu’il est possible de louer. Le professionnel fera peut-être usage d’un nettoyeur à vapeur sèche. C’est aussi un matériel que tu peux louer. Dès qu’un objet, petit ou grand, a été traité, il faut empêcher d’éventuelles punaises de le réinfester. Donc un objet ou un meuble, il faut l’emballer hermétiquement. C’est un gros travail, je le reconnais mais super important. Il se peut que des objets soient irrécupérables, comme des matelas pouvant présenter des trous dans les coutures. Dans ce cas débarrasse toi d’eux rapidement en les amenant à la déchèterie, parce qu’on n’en peut pas s’assurer qu’ils n’abritent pas encore des punaises. Si ton matelas n’est pas trop vieux, alors emballe le avec une housse de lit. Il y a des solutions qui n’en sont pas, parce qu’elles ne fonctionnent pas vraiment ! Les répulsifs tu oublies, mêmes ceux à base d’huile essentielle. Les punaises seront peut-être repoussées au début, mais ensuite elles mourront de faim et viendront te retrouver malgré l’odeur. Même constat pour la lumière que tu pourrais être tenté de laisser pendant ta nuit. Elles n’aiment pas, mais si elles ont trop faim, elles sortiront sous les projecteurs. N’utilise pas d’insecticide dans ta chambre, fais-le pour ta santé, mais aussi parce que les punaises de lit sont super résistantes aux insecticides. Et je te rappelle qu’en cas de forte infestation, ne les combat pas seul, fais appel à un professionnel. Ce professionnel aura peut-être recours à des insecticides. Il sera certainement porteur d’un accréditation qui lui permettra d’utiliser des produits plus concentrés ou plus efficaces que ceux que toi tu peux acheter dans le commerce. Ces produits agissent sur les larves et les adultes, mais généralement pas sur les œufs. Raison pour laquelle il devra faire deux ou trois traitements, espacés d’une 10aine de jour, afin de laisser le temps aux œufs d’éclore. Mais même pour ces professionnels, l’efficacité n’est pas garantie, car tu es peut-être infesté d’une population de punaise particulièrement résistante aux insecticides, ou parce que ta maison est pleine de cachettes pour les punaises.
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Le Scarabée japonais frappe littéralement aux portes de la France, et parvient même occasionnellement à franchir les frontières. Je suis entomologiste, mon métier c’est l’étude des insectes et, sur demande d’un ministère, je me suis penché pendant deux ans sur ce scarabée nommé Popillia japonica, afin d’évaluer les risques qu’il représente pour la France et les autres pays européens. La conclusion de ces années de travail est qu’il va réussir très bientôt à s’installer en France, comme l’ont fait avant lui le moustique tigre ou le frelon asiatique. Cette fois ce sont les plantes de nos jardins, nos vignobles ou encore nos arbres fruitiers qui vont souffrir. Mais nous ne serons pas épargnés. Avec cet article, je souhaite te présenter cet insecte exotique envahissant, et ce qui nous attends dans les mois ou années à venir. Et ce n’est pas bon du tout. Le Scarabée japonais, en latin Popillia japonica, appartient à l'ordre des Coléoptères et à la famille des Scarabaeidae. Il n’est pas grand, un centimètre de long environ, pour un demi-centimètre de large. Il a un corps de forme ovale et présente une coloration magnifique c’est vrai, aux couleurs métalliques caractéristiques : le thorax et la tête sont d'un vert émeraude brillant, tandis que les élytres, ses ailes antérieures rigides, sont d'un brun cuivré. Les bords de l'abdomen arborent des touffes de poils blancs, formant cinq petites taches de chaque côté et deux à l'extrémité arrière. Cette combinaison de couleurs vives et de motifs distinctifs doit nous aider à ne pas le confondre avec d’autres coléoptères qui lui ressemblent. C’est le cas par exemple du hanneton des jardins, qui n’a pas ces touffes de poils blancs qui dépassent quand tu le regarde de haut ; ou encore l’espèce Anomala dubia, qui a une forme un peu différente et surtout encore une fois qui n’a pas non plus les touffes de poils. Comme beaucoup d’insectes, le scarabée japonais est dit Holométabole, c’est-à-dire qu’il ne nait pas dans sa forme adulte, mais au contraire il va se métamorphoser au cours de sa vie, pour passer du stade œuf, au stade larve, puis nymphe et enfin adulte. C’est exactement ce que font aussi les papillons ou encore les abeilles. La larve de notre Scarabée japonais diffère donc radicalement de l'adulte car elle est dépourvue d'ailes et ne fait que grandir, sans changer de forme. Au dernier stade larvaire, elle s'immobilise et se protège en général, c'est le stade nymphe, qui est l’étape de la métamorphose en adulte. Comme lorsqu’une chenille devient papillon dans la chrysalide, notre insecte se transforme pour acquérir des ailes, une cuticule épaisse, et ses jolies couleurs. Le fait de se métamorphoser complètement permet à l’insecte de vivre deux périodes très contrastées, avec des lieux de vie et des habitudes complètement différentes. Ainsi les larves évoluent à quelques centimètres de profondeur dans le sol. Elles y dévorent les racines de plantes. Une fois adulte, elles vivent en surface et se posent sur les tiges et feuilles qu’elles dévorent alors. Et l’un des problèmes les plus important lié à cet insecte, c’est qu’il a un énorme appétit. En mangeant les racines, les larves empêchent la plante de prélèvement dans le sol l’eau et les nutriments dont elle a besoin. Rapidement en surface, elle s’assèche, on l’impression qu’elle a juste soif, alors que le problème vient de ses racines, maltraitées. Une fois sorti de terre, les adultes laissent une marque beaucoup plus claire de leur présence. Ils mangent les feuilles en laissant soigneusement de côté les nervures, ce qui résulte en un aspect typique de feuille en dentelle. Alors, problème majeur posé par cet insecte, et pas le moindre, c’est qu’il mange de tout, ou presque. On appelle cela la polyphagie, et ce n’est pas toujours le cas chez les insectes phytophages. Prends par exemple le cas de la mouche du brou du noyer, un autre insecte qui a colonisé la France il y a quelques années, les asticots de cette mouche ne mangent que du brou de noix, c’est-à-dire la chaire qui entoure la noix. Et rien d’autre. Donc cette mouche quand elle est arrivée en France, elle n’a fait des dégâts que sur les noyers. Et c’est déjà pas mal. Alors imagine, le Scarabée japonais, on lui a identifié 131 espèces de plantes dont il aime faire son repas. Elles appartiennent à une quarantaine de familles botaniques différentes ce qui montre à quel point ce scarabée peut faire des dégâts partout ! Les rosiers de ton jardin, les arbres fruitiers, les plantes ornementales, les vignes, les tomates, le maïs, le houblon, et même ton gazon. Donc toutes les zones de France sont susceptibles d’offrir à manger à cet insecte, puisque comme tu peux le voir sur cette carte, chaque département offre abrite plusieurs dizaines de ces plantes, d’autant que certaines plantes hôtes sont hyper abondantes, comme les trèfles, les ronces ou les fougères. S’il arrive en France, il ne manquera de rien. D’autant que le Climat Français lui convient très bien. Le Scarabée japonais est originaire … du Japon. Il n’y est pas considéré comme une menace car il est là-bas fort bien régulé par ses ennemis naturels. Mais au début du 20ème siècle, il est parvenu à envahir l’Est de l’Amérique du Nord, avant de migrer en quelques années vers l’Ouest, pour aujourd’hui occuper les deux tiers des États-Unis. Et son invasion impacte la vente et l’exportation de plantes en pépinière. Il crée des dommages au gazon, aux fleurs et aux arbres et engendrent des coûts économiques importants pour les parcs, les terrains de golf, les cultures et les plantes potagères. Résultat, la présence de scarabées japonais exige des investissements importants en pesticides. Et donc cela impacte la santé des gens. En Europe, Popillia japonica a été détecté la première fois en Italie en 2014 dans le parc naturel de la vallée du Tessin sur des plantes sauvages. En 2017, un signalement a lieu en Suisse dans le canton du Tessin, proche de l’Italie. En juillet 2020, des adultes de P. japonica ont été signalés sur des plants de vigne alors que des adultes sont piégés dans la province de Parme. En 2021, c’est dans la ville de Bâle que des adultes sont capturés, et la même année, aussi dans la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau, dans le sud-ouest de l'Allemagne ? L’insecte se promène et se tape donc régulièrement l’incruste en Europe, de manière passagère ou comme en Italie et en Suisse, de manière permanente. Aucun doute donc que le climat Français soit parfaitement adapté à l’établissement de population de Scarabée japonais, comme en témoigne les modélisations climatiques réalisées par certains scientifiques. Il va vite pour coloniser l’Europe, et cela grâce aux- multiples moyens de transports dont il fait usage, avec en tête sa propre capacité de vol, mais aussi les plantes qui sont échangées entre pays Européens, et qui sont susceptibles d’héberger des larves sur leurs racines, ou des adultes sur leur feuillage. L’insecte a aussi la fâcheuse tendance à faire de l’autostoppe. Littéralement. Il monte dans des véhicules comme des trains ou des voitures et se fait transporter. On capture d’ailleurs souvent des insectes à proximité de gare ou d’aéroport. C’est ainsi qu’il a réussi à se disséminer rapidement en Italie, dans les régions du Piémont et de Lombardie, qui n’était touchée que très localement il y a moins de 10 ans. Là-bas, le problème est pris très au sérieux, vu les dégâts causés. Des sommes folles sont dépensées pour empêcher la propagation de l’insecte vers d’autres régions ou d’autres pays d’Europe mais aussi pour détruire un maximum d’individus dans les zones infestées. Résultats les cas rapportés de dégâts importants sont relativement rare, pour le moment. Les Italiens rapportent des pertes significatives dans certains en vergers ou vignobles. En Suisse, la situation « reste gérable », pour citer un collègue Suisse. Pas de perte de rendement très importants. Les plus gros couts sont en fait indirects, liés aux méthodes de lutte et de prévention que le pays met en place. Des terrains de football à Bâle on ainsi par exemple été retourné et la terre broyée. En Europe cette lutte est obligatoire, imposée par la réglementation européenne, qui a placé Popillia japonica dans son top 20 des espèces exotiques de quarantaine, dont la présence serait dommageable pour les plantes du continent. Mais bien que ces efforts soient appréciables et obligatoires, il faut se rendre à l’évidence, ce scarabée ne cesse de s’étendre en Europe finira par arriver chez nous. Alors attend toi à voir fleurir ici aussi ce genre de pancarte, mis en place par les autorités pour t’avertir d’y faire attention et de ne pas lui faciliter la vie en l’emmenant avec toi dans le coffre de ta voiture, dans tes bagages ou sur les plantes que tu transporte. Les laboratoires universitaires travaillent actuellement au développement de méthodes biologiques et respectueuse de l’environnement. Car actuellement, les insecticides restent les plus efficaces, mais occasionnent tu le sais des désagréments pour la santé humaine et celle de l’environnement. Ainsi par exemple on recherche des variétés résistantes, on teste des insecticides naturels, on évalue l’impact du travail du sol, de la fauche ou de l’irrigation sur le développement des larves. Les autorités font beaucoup de surveillance aussi dans les zones situées à proximité des régions infestées. Ils utilisent des pièges spécialement conçus pour attraper ces scarabées. On y introduit la phéromone de l’insecte, qui est un parfum très attractif, et qui augmente la portée des pièges. Toujours dans ces régions touchées par l’insectes, les autorités déploient des efforts pour expliquer aux gens la situation et sensibiliser à l’importance de la détection précoce. Et donc si tu veux aider empêcher l’insecte de s’installer chez nous en Europe, tu peux prévenir les autorités si tu devais en identifier un dans ton jardin ou lors de l’une de tes balades. Des outils précieux sont mis en place par des chercheurs soutenu par l’Europe. Je te recommande le site www.popillia.eu si tu veux en savoir plus. En France tu peux encoder tes observations sur determinobs.fr, ou utiliser l’application INPN espèces, INPN pour inventaire national du patrimoine naturel. En Belgique sur observations.be et en Suisse sur infospecies.ch. Fais aussi en sorte de ne pas les ramener dans tes bagages, par exemple en ramenant des fruits de pays exotiques. Ce qui par ailleurs est souvent interdit et pourrait t’attirer des ennuis. Et si on devait un jour t’informer de leur présence dans ta région, alors aide les autorités en respectant leurs instructions. |
Details
AuteurFrançois Verheggen, Professeur de Zoologie, Université de Liège Archives
Septembre 2024
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