On va découvrir ensemble 3 espèces animales qui ont inventé l’agriculture et l’élevage bien avant les humains. Voilà, nous ça fait 10.000 ans, mais eux ça fait sans doute plusieurs millions d’années. Ces animaux font de la sélection variétale, ils défrichent, irriguent, stimulent, protègent leurs plantes ou leur bétail. J’ai épluché la littérature scientifique pour toi, et je te raconte ces découvertes tout de suite ! Et je commence par une découverte étonnante qui date de 2022, réalisée par deux éthologues américains dans l’état de l’Alabama, dans le Sud des Etats-Unis. L’animal étudié c’est le gaufre. Désolé si je t’ai donné faim, mais rien à voir avec la pâtisserie sur laquelle tu répands de la chantilly ou du chocolat fondu. Non le gaufre à poche c’est un rongeur, d’une 20aine de centimètres et qui a l’allure d’un hamster. On l’appelle comme ça car il possède de grandes poches situées de chaque côté de sa bouche, des poches qu'il utilise pour transporter de la nourriture pendant qu’il creuse le sol. Car oui, cette petite bête vit principalement sous terre. Résultat, l’évolution ne lui a laissé que de toutes petites oreilles et de tout petits yeux. Il creuse des réseaux de tunnels relativement complexes grâce à ses pattes et ses très longues incisives, qui ont la particularité de pousser continuellement, pour compenser l’usure. Des tunnels pouvant faire jusqu’à deux mètres de longs. Et selon des chercheurs américains, il s’agirait du premier mammifère non humain à avoir adopté des techniques agricoles. C’est d’ailleurs bon que je rappelle que l’agriculture, nous, on l’a inventée il y a environ 10.000 ans, à peu près simultanément en plusieurs endroits du monde, à une période où on a troqué nos habitudes de chasseurs cueilleurs nomades pour une vie plus sédentaire. On estime que l’agriculture apparait dès l’instant où hommes et femmes plantent en terre, volontairement, les graines des plantes qu’ils souhaitent voir germer. Au Proche-Orient, les humains font pousser l’orge et le blé ; plus tard le maïs apparait au Mexique, alors qu’en Chine débute la culture du millet et du soja. Puis avec le temps nos techniques se perfectionnent, nos outils deviennent de plus en plus volumineux, mais aussi plus efficaces. Je ferme la parenthèse et je reviens à notre rongeur tellurique. Le gaufre est un solitaire, et plutôt casanier, parce qu’il n’aime pas du tout sortir de ses galeries. Mais soucis : dans ses galeries, la nourriture est rare. Et lui il a faim, car remuer et déplacer de la terre demande de gros efforts et donc une alimentation riche et abondante. Il pourrait sortir à la surface et y chercher à manger, disent les scientifiques, qui ont d’ailleurs estimé que creuser une galerie pour rechercher de la nourriture c’est 3000x plus couteux en énergie que de se promener à l’air libre. Alors pourquoi reste-t-il sous terre ? Et comment comble-t-il ses besoins alimentaires ? Il reste sous terre déjà parce que dehors il y a plein de prédateurs qui ne demandent pas mieux que de l’attraper. Mais surtout, parce que le gaufre tire une bonne partie de ses ressources dans l’agriculture. A chaque fois qu’il découvre un nouveau lot de racines à l’allure appétissantes, le rongeur doit prendre la même décision difficile : les consommer directement, ou bien les cultiver pour en tirer -à terme- un repas plus consistant et durable. Il ne choisit pas les racines qu’il cultive au hasard, non, il sélectionne celles qui ont le plus de potentiel ! Ensuite, il passe sa journée à aménager une grande salle de culture tout autour des racines qu’il vient de découvrir. Au lieu d’une galerie étroite, la salle devient suffisamment large que pour permettre au gaufre de se retourner et même de se dresser sur ses pattes. Les racines découvertes finissent par pendre au plafond de cette belle grande salle. Le rongeur se rend ensuite dans les galeries voisines et gratte les parois de celles-ci pour les élargir un peu plus qu’à l’accoutumée, et faire en sorte que la chambre de culture soit bien aérée, ce qui favorise la minéralisation des nutriments et donc croissance de ses précieuses racines. Mais ce n’est pas tout ! Contrairement aux autres rongeurs telluriques qui lui ressemblent, le gaufre lui, ne s’aménage pas de toilettes dans ses galeries. Non, il préfère déposer ses excréments dans sa salle de culture, afin de fertiliser le sol et de doper la croissance de sa culture de racines. Autre pratique étonnante, il prélève régulièrement une petite part de sa production pour sa consommation personnelle. Mais en coupant ainsi de petits morceaux de racines, ce qu’il fait c’est qu’il stimule le développement de nouvelles radicelles et encourage le végétal à lui produire encore plus de nourriture. Bien sûr, sa production n’est pas suffisante pour couvrir l’ensemble de ses besoins nutritionnels. Mais on pourrait dire qu’elle ajoute du beurre à ses épinards et réduit la nécessité de devoir se rendre à la surface pour prélever de quoi manger. Nos deux scientifiques estiment que la production agricole du gaufre couvre de 20% à 60% de ses besoins nutritionnels. Et le reste alors ? Et bien il le prélève en mangeant certaines racines et tubercules très nutritifs, qu’il va chercher près de la surface et qu’il tire vers ses galeries. Les gaufres sont à ce jour, les seuls mammifères non humains connus à pratiquer l’agriculture. Par transparence, je précise que certains scientifiques critiquent cette affirmation, et pensent qu’on ne peut pas vraiment parler d’agriculture, car les gaufres ne sèment pas eux-mêmes leurs graines. Dis-moi en commentaire si tu penses qu’on peut parler d’agriculture dans ce cas-ci. C’était mon premier agriculteur du jour. Ne bouge pas, car les deux suivants valent aussi le coup. A présent, on quitte l’Alabama et on se rend au Texas. Un état où le coton, le blé et le maïs poussent un peu partout. Mais, des milliards d’agriculteurs vivent et pratiquent leur métier sous terre à nouveau ! Il s’agit des fourmis champignonnistes, de l’espèce Atta mexicana. Tout débute par une reine qui s’attèle à la construction d’un ranch souterrain. En début de saison, elle n’a aucun sujet sur qui régner, mais bientôt elle aura sous ses ordres des dizaines de milliers de soldates et d’ouvrières. En attendant elle creuse seule les premières galeries dans le sol, et dépose ses premiers œufs dans une chambre aménagée spécialement pour les accueillir. Sa descendance, la reine devra très bientôt la nourrir. Pour cela, elle mise tout sur le trésor qu’elle conserve dans une poche localisée près de sa bouche. Car en quittant la colonie qui l’a vue naitre, il y a quelques jours à peine, elle a pris soin d’emporter quelques spores d’un champignon à la valeur inestimable, sélectionné depuis des générations par ses ancêtres. Ces « graines » microscopiques nourriront bientôt ses milliers d’enfants, à condition de les cultiver avec soin. La reine des fourmis décide de ne pas manger ces spores, mais plutôt de les déposer dans une salle sous terraine qu’elle a spécialement aménagée au bout d’un couloir pour les accueillir. Pour ne pas laisser dépérir ce trésor vivant, la monarque quitte ses galeries et prend la direction d’un buisson voisin. A l’aide de ses puissantes mandibules, elle y coupe une jeune feuille qu’elle charge sur son dos. La reine tient fermement son butin en bouche, et se dirige en direction de l’entrée de son futur royaume. Son voyage retour est un peu plus lent que le trajet aller car le végétal qu’elle transporte pèse près de vingt fois son propre poids ! Elle retourne dans la salle de culture, elle découpe la feuille en plus petits morceaux, qu’elle dépose délicatement sur les spores du champignon. Et il n’y a plus qu’à attendre. Car bientôt, le champignon décomposera le végétal, en fera une bouillie riche en tous les nutriments dont la fourmi raffole. Mais à condition d’en prendre soin ! Il ne faudrait pas qu’une bactérie vienne infecter ce précieux champignon. Ce basidiomycète a beau avoir été domestiqué il y a fort longtemps par ses ancêtres pour son rendement et sa résistance aux maladies, la jeune reine ne souhaite prendre aucun risque. Si elle le perd, c’en est fini de ses rêves de grandeur et de monarchie. Alors elle fabrique et dépose ses propres substances antibiotiques qu’elle répand sur sa culture, la protégeant ainsi des infections. En quelques semaines, l’exploitation agricole des champignonnistes atteint une échelle industrielle ! La colonie compte des milliers d’individus. Des ouvrières collecteuses arpentent les buissons du voisinage pour découper les feuilles nécessaires à la culture fongique. Chargée des feuilles, elles pénètrent dans la colonie, sous l’œil attentif des soldates qui gardent l’entrée. Les collecteuses confient les feuilles aux cultivatrices, une caste de petites fourmis qui ne quittent jamais les salles obscures de cultures de champignons. Des salles qui sont d’ailleurs entretenue par d’autres ouvrières, des maçonnes, grâce auxquelles ces salles sont sophistiquées et climatisées, afin d’offrir un milieu de croissance idéal au champignon, le protégeant du chaud, du froid de l’humidité et des bactéries infectieuses. Malheureusement, cette activité agricole génère également de nombreux déchets. Ceux-ci sont donc pris en charge par des ouvrières plus âgées, qui les déversent au sein d’une décharge à ordures, installée à proximité de la colonie. Là-bas, les fourmis recycleuses sont chargées de mélanger constamment le tas de détritus afin d’accélérer leur décomposition. On a donc une espèce de fourmi qui a sélectionné une souche de champignon depuis des millénaires. Qui le fait pousser en lui offrant des fertilisants, qui maitrise les conditions de cultures et qui gère les déchets liés à la production. C’est pas mal non ? Je n’ai pas encore parlé d’animaux qui élèvent d’autres animaux pour en tirer des ressources, exactement comme on élève des vaches pour leur lait. Alors les amis voici un 3ème exemple d’espèce animale, qui pratique donc l’élevage. Si vous êtes fidèles à la chaine vous n’allez pas être surpris de la découvrir. Il s’agit d’une autre espèce de fourmi nommée fourmi de feu. Elle, on la retrouve à la surface installée sur un plant de coton. Car sur le plan de coton se développe de manière complètement anarchique une colonie de pucerons du coton ! Ces petits insectes boivent la sève qui coule dans les tiges et feuilles de la plante, pour collecter les nutriments précieux qui s’y trouvent et dont ils ont besoin. Ces gloutons produisent des tonnes de déjections qu’on appelle du miellat, un liquide très riche en sucres. Et les fourmis de feu raffolent de ces sucres. Si bien qu’au lieu de manger les pucerons (qu’elles raffolent aussi), elles préfèrent en faire l’élevage. Elles les protègent contre leurs prédateurs, comme les coccinelles. Elles entretiennent la propreté dans leur élevage de pucerons. Qui sont des gros dégueulasses. Et dans cette étude qui date de 2021, les chercheurs ont démontré que les fourmis produisent une phéromone -une odeur si tu veux- qui est perçue par les antennes des pucerons. Et lorsqu’ils sentent cette odeur de fourmis, les pucerons se déplacent beaucoup moins. Déjà qu’ils ne bougent pas beaucoup, mais là c’est une immobilité encore plus immobile. Ce qui fait l’affaire des fourmis, car un troupeau qui se disperse moins, c’est un troupeau plus facile à protéger. En plus, cette odeur pousse les pucerons à se reproduire encore plus rapidement qu’à l’accoutumée. Un bétail qui fait plus de bébé quand l’éleveur est dans le coin, que demander de plus ? Nos fourmis éleveuse collectent le miellat que leur bétail produit directement à la source, donc … à leur anus. Elles viennent tapoter sur le derrière des pucerons qui en réponse leur défèquent dans la bouche. Les fourmis stockent alors ce miellat dans leur système digestif et le ramènent à la colonie, pour nourrir toutes leurs sœurs qui y sont restées pour s’occuper des petits ou des tâches ménagères. Avec les gaufres à poches et ces deux espèces de fourmis, on vient de découvrir des animaux qui ont développé il y a des millions d’années, des techniques agricoles sophistiquées, et ce, bien avant la sédentarisation de l’Homme.
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La démocratie aurait-elle été inventée par les humains il y a 2500 ans ? Et bien non. Car pour certaines espèces animales, consulter l’avis des autres membres du groupe avant de prendre une décision importante, c’est non seulement naturel, mais aussi très efficace. On va découvrir ensemble des communautés animales organisées comme des dictatures, mais d’autres aussi qui fonctionnent comme des démocraties. On verra que pour certaines, les groupes sont dirigés par des despotes, qui se font tout de même conseiller avant de prendre leur décision. Pour d’autres animaux, les décisions sont prises collectivement via l’organisation d’un scrutin. Et que chez certaines espèces il existe des influenceurs, qui mènent campagne afin d’impacter l’opinion et le vote de leurs congénères. Je parlais à l’instant de despotisme. Un système despotique impliquerait un groupe dans lequel un ou quelques dominants seraient les seuls à décider de tout. Cela ne fonctionnerait pas car les autres membres du groupe finiraient par quitter. Sauf bien sûr s’il y a des punitions ou des châtiments infligés aux individus dissidents. Et c’est exactement ce qui se passe dans une colonie de rat-taupe nus. Le rat-taupe nu (Heterocephalus glaber) est un animal fascinant qui vit dans les régions arides de l'Afrique de l'Est, principalement en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. Ce petit mammifère fouisseur a une apparence peu conventionnelle, car il vit sous terre dans de vastes réseaux de tunnels qu’il creuse avec ses dents puissantes. Sa peau presque translucide et dépourvue de poils lui a valu son nom singulier. Le rat-taupe nu se nourrit principalement de tubercules et de racines, qu'il trouve en creusant dans le sol. L’une des particularités les plus remarquables de cet animal est l’organisation de sa colonie, qui fonctionne de manière similaire à celle des insectes sociaux comme les abeilles ou les fourmis. La colonie est dirigée par une seule femelle reproductrice, la reine, qui est la seule à se reproduire. Tous les autres membres de la colonie sont répartis en castes, avec des ouvriers qui s’occupent des tâches quotidiennes, et des soldats chargés de défendre la colonie. Ce système hiérarchisé strict et centré autour de la reine est un parfait exemple de despotisme animal, où un individu domine tous les autres. La reine maintient sa domination de plusieurs manières. Par la force physique tout d’abord, puisqu’elle se montre agressive envers les autres membres de la colonie, qu'elle bouscule et mord pour réaffirmer sa position dominante. Mais selon les chercheurs, elle est plus douce envers les membres de sa famille, ou envers les membres de sa colonie qui travaillent dur. Ensuite elle émet des phéromones, des substances chimiques odorantes qui inhibent la reproduction des autres femelles. En d'autres termes, tant qu'une femelle reste exposée aux phéromones de la reine, elle ne peut pas se reproduire. Cela garantit que seule la reine a des descendants. Les ouvriers et les soldats sont donc majoritairement ses descendants et lui sont plus fidèles. Mais dans certains groupes d’animaux, on peut retrouver de meilleurs leaders, qui écoutent l’avis des autres. Des leaders qui en quelques sortes s’entourent d’un groupe restreint de conseillers qu’ils se choisissent. C’est le cas des gorilles, chez qui la structure sociale repose en grande partie sur un leadership centralisé incarné par le dos argenté. Il s’agit d’un mâle qui dispose d’une bande argentée sur son dos à mesure qu'il vieillit, un signe de maturité et de statut élevé. Le dos argenté joue un rôle central dans la vie du groupe, car il décide quand et où le groupe se déplace pour chercher de la nourriture, se reposer ou se protéger. Les autres membres du groupe suivent. Le pouvoir ne va pas sans des responsabilités, si bien que ce grand mâle est le principal défenseur du groupe. Si des menaces extérieures, comme des prédateurs ou d'autres groupes de gorilles, s'approchent, c'est lui qui décide de la réaction du groupe, et qui se retrouve aux premières lignes du combat. Et enfin il est chargé d’apaiser les tensions qui apparaissent parfois entre membres. Bien que le dos argenté soit l'autorité principale, les comportements de déplacements du groupe sont décidés après consultation d’un groupe de femelles adultes qui peuvent parfois influencer ses décisions. Les chercheurs ont démontré que le dos argenté adapte ses décisions de leader en fonction des grognements formulés par ces femelles. A côté de ces systèmes despotiques on retrouve plusieurs espèces animales qui organisent fort bien leur décisions collectives sans avoir besoin d’aucun leader. Mais ça ne veut pas toujours dire que c’est optimal ni que ce serait efficace pour toutes les espèces animales. Prenons l’exemple des harengs (Clupea harengus). Les harengs forment d'immenses bancs, parfois composés de milliers voire de millions d'individus. Lorsqu'ils se déplacent en groupe, ils ne suivent pas un leader. Au lieu de cela, chaque poisson ajuste son comportement en fonction des poissons qui l'entourent. Ce processus est guidé par trois règles simples : (1) Chaque poisson reste proche de ses voisins immédiats ; (2) Les harengs ajustent constamment leur direction en fonction de la moyenne des orientations des poissons autour d'eux. Ce qui donne l'impression d'un mouvement fluide et synchronisé.et (3) les harengs font en sorte d’éviter les collisions en gardant toujours une petite distance avec le voisin. Résultat, une auto organisation qui aident ces poissons à se protéger contre leurs prédateurs, parfois impressionnés par le nombre, mais aussi qui réduit l’énergie dépensée pour se déplacer car les poissons profitent de l'effet de réduction de la résistance de l'eau générée par les mouvements des autres poissons. Mais ce serait mentir que de parler d’un système démocratique chez ces poissons. Pourtant des groupes d’animaux où les membres expriment constamment leur opinion et impacte la décision collective, il y en a plein ! Les éthologues ont notamment observé cela chez les cygnes, les lycaons, les macaques, les zèbres ou encore les bisons. Avec, à chaque fois, des méthodologies spécifiques d’expression des opinions. Mais chez toutes ces espèces il y a un point commun : pour prendre une décision collective il faut atteindre un quorum, un seuil qui varie selon la taille du groupe et le nombre de choix existants. On va donc découvrir ensemble les systèmes démocratiques mis en place par certains animaux : Comment votent-ils ? Quel quorum doivent-ils atteindre ? Et quel est le rôle joué par les influenceurs ? On a longtemps cru que la démocratie était l’apanage de l’espèce humaine. De grands penseurs de la Grèce antique ont formalisé les premières ébauches de démocratie pour nos sociétés il y a plus de 2500 ans. Résultats, aujourd’hui nos décisions collectives sont souvent prises selon un système démocratique où chacun exprime son avis qui est pris en compte par la collective. Qu’il s’agisse d’élire le président de la République ou de choisir un restaurant pour un dîner entre amis. Pourtant il apparait clair pour les spécialistes du comportement animal que des processus semblables existaient bien avant cette époque pour plusieurs autres espèces animales. On n’était clairement pas les premier à inventer le vote démocratique, qui n’est donc pas la démonstration de notre très haut degré de civilisation. Il s’agirait plutôt d’une tendance naturelle, voire animale ! Il faut dire que pour les animaux sociaux, rester groupés est une question de survie. On l’a vu plus tôt, être nombreux présente l’avantage de diminuer nettement le risque de prédation. Même si cela comporte aussi quelques inconvénients, comme la transmission des maladies ou la compétition pour les ressources. Agir seul, à part du groupe, sans tenir compte des avis des autres, c’est s’exposer à de nombreux risques. Dans les sociétés libérales humaines aussi, les individus ont le droit de faire leurs propres choix concernant leur vie, tant qu'ils ne nuisent pas aux autres. L’enjeu individuel, dans la vie en société, c’est de réussir à répondre à ses propres besoins tout en bénéficiant de la présence des autres et des avantages qu’offre la structure du groupe. Et la tentation est forte, pour les humains comme pour les autres animaux, à faire bande à part. Selon les éthologues, les rebelles qui tenteraient de ne pas suivre la tendance générale ont plus à perdre qu’à gagner. Si bien que le mot d’ordre est de rester soudés. Et le meilleur moyen d’y parvenir, c’est la satisfaction de la majorité des individus. La base précisément du principe du système de vote démocratique. Les cygnes chanteurs sont selon moi l’un des plus magnifique exemple de système démocratique (Publication Cygnes). Imagine la scène : un étang sur lequel atterrissent bruyamment une 50 aine de ces cygnes (Cygnus cygnus L.). Leurs cris s’atténuent progressivement. Chacun des oiseaux débute sa recherche de nourriture. Certains filtrent l’eau à l’aide de leur bec jaune et noir alors que d’autres préfèrent plonger jusqu’au fond de la mare pour en arracher des plantes aquatiques. La communauté compte de nombreuses petites familles, composés des parents et de leurs jeunes. Mais arrive un moment où certains individus ne trouvent plus aussi facilement de nourriture qu’en arrivant. Ils commencent à crier son envie de quitter les lieux. Il s’approche alors d’une petite famille, s’assure d’avoir leur attention puis clarifie ses intentions en balançant la tête. Les témoins s’accumulent autour de la scène. Ils écoutent ce qu’il a à dire. Un message, que l’on pourrait traduire par : « Chers amis, je ne trouve plus suffisamment de quoi manger dans cet étang, je suggère donc que notre groupe décolle et s’envole en direction d’une zone plus riche en nourriture ». Certains individus se laissent aisément convaincre par le beau parleur, et exhortent à leur tour les cygnes voisins de mouvements de tête identiques. De plus en plus de cygnes agitent la tête certains désapprouvent et décide de ne pas remuer la tête. Les opinions s’échangent et, parfois, se modifient. Chacun semble peser le pour et le contre, en fonction de son état d’affamement, des risques encourus, du choix opéré par ses proches, ou de ses propres souvenirs du dernier décollage collectif. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Mais lorsque le nombre de suffrages en faveur d’un départ semble s’approcher de la majorité, les premières ailes frappent la surface de l’eau. Et même les cygnes ayant voté contre cette partance se joignent au mouvement. Il est hors de question de rester seuls, c’est beaucoup trop risqué ! Avant d’aller plus loin, sache que cette histoire comme tout ce que je te raconte sur cette chaine, est tirée de travaux scientifique sérieux. Et d’ailleurs la question de la démocratie chez les animaux, je l’aborde dans mon dernier livre « La cigale et le Zombie : ces comportements que l’on pensait propres à l’Homme ». Je te mets un lien dans la description si tu veux le découvrir. Il n’y a pas que les cygnes qui votent. Les lycaons expriment leurs opinions et leurs envie en éternuant. Les abeilles votent en dansant, et oui il y a différentes danses, certaines étant plus ou moins convaincantes. Les gorilles ont l’a vu c’est par des grognements, alors que les cerfs votent en levant leurs bois. Les décisions collectives se prennent souvent à la majorité, même si les chercheurs l’affirment, cette majorité n’est pas toujours atteinte et une décision est parfois prise avec seulement 40% des individus qui y sont favorables. Cela s’explique par la présence d’influenceurs, qui mènent campagnes pour faire connaitre leurs idées et rallier les autres. Ces « campagnes politiques » s’observent particulièrement chez les espèces dont les individus ont les relations de parenté, des liens affiliatifs ou les dominances existantes au sein du groupe. À l’instar des faiseurs d’opinions, certains individus, de par leur comportement ou leurs caractéristiques, vont avoir plus de poids que les autres lors des débats et du vote final. Ces leaders d’opinion influencent leurs congénères. Chez les girafes, les orques ou les éléphants, ce sont les femelles âgées qui jouent ce rôle, du fait de leur expérience et de leur connaissance de l’environnement. Mais la personnalité des individus joue aussi, les plus audacieux initiant plus de déplacements que les autres. Il arrive que des décisions de groupe ne plaisent pas à un grand nombre d’individus, c’est le cas quand deux influenceurs s’opposent, chacun ralliant sa communauté autour de lui. Das ces cas-là, le groupe peut se scinder temporairement le temps de résoudre leurs divergences d’opinion sans pour autant rompre définitivement la cohésion sociale de la communauté. C’est par exemple le cas des gnous, qui n'ont pas de leader fixe lors de leurs migrations, si bien que les mouvements du troupeau sont dictés par des signaux collectifs et instinctifs. Lorsque des sous-groupes de gnous perçoivent différentes trajectoires comme plus avantageuses (par exemple, un groupe suit une piste humide tandis qu'un autre suit un cours d'eau), alors ils peuvent temporairement se scinder avant de se rejoindre plus tard. On observe la même chose chez les éléphants d’Afrique. Ces animaux sont très sociaux t vivent en groupes matrilinéaires, généralement composés de femelles apparentées et de leurs petits. Cependant, il y a parfois des divergences d'intérêts entre deux matriarches, comme lorsque l’une d’elle veut se diriger vers une source d'eau alors qu’une autre préfère rester dans une zone de pâturage, alors le groupe peut temporairement se séparer en sous-groupes. L’organisation et l’exercice du pouvoir sont indissociables des sociétés complexes. Si les sociétés de certaines espèces peuvent aisément se comparer à des formes de dictature, tant leur dirigeante unique et autoproclamée concentre tous les pouvoirs de décision, d’autres choisissent des alternatives « politiques » plus démocratiques. La démocratie n’est donc pas le fruit d’une culture sophistiquée que seul l‘humain peut se targuer d’avoir atteint. Non. La démocratie, c’est une pratique… toute naturelle. Oublie tout ce que tu penses savoir sur le loup ! Aujourd’hui j’avais envie de reprendre les 7 principales fausses idées auxquelles presque tout le monde croit sur les loups et de les confronter à ce que la littérature scientifique démontre. Et je pense que je vais réussir à te surprendre plus d’une fois. Depuis quelques années les loups sont protégés en Europe mais certains entretiennent leur mauvaise réputation, à l’instar de la présidente de la Commission européenne qui a proposé de réautoriser sous conditions la chasse de cet animal protégé. Pourtant le loup a été pourchassé et abattu à travers le territoire de l’Europe pendant des décennies. Des mesures de protection ont permis son retour dans plusieurs pays européen, dont la France ou la Belgique. On va voir ensemble pourquoi la préservation des loups est importante et je vais rétablir quelques vérités à propos de leurs comportements, le tout avec la marque de fabrique de cette chaine : des informations basées sur la science. On commence avec le premier mythe ! Il est commun de dire que les chiens descendent des loups et que cette domestication aurait eu lieu en Asie. Mais les choses sont un peu plus compliquées que cela. C'est le loup aurait été le tout premier animal à avoir été apprivoisé et domestiqué. On retrouve des restes canins associés à une présence humaine il y a 26.000 ans en République tchèque, et 30.000 ans en Sibérie ! Difficile de dire si ce sont encore des loups apprivoisés ou déjà des chiens ? Le débat n'est pas tranché. Certains avancent même la date de 40.000 ans pour marquer le début de la domestication. Il n’y a pas de consensus. Par contre tout le monde semble d’accord pour dire que les loups ont été domestiqués pour la chasse. Les premiers loups se sont sans doute rapprochés des Hommes pour se nourrir et, petit à petit, ont été totalement apprivoisés. Sur un site archéologique situé en Jordanie, on a retrouvé de très nombreux ossements d'animaux, dont une grande proportion marquée par des traces d’usure, qui témoignent d'un passage dans un tube digestif. Des os trop gros pour avoir été avalés par l'Homme et donc, concluent les auteurs, digérés par des chiens/loups. Les chiens sont donc l’une des rares espèces animale à avoir été domestiquées pour une autre raison que l’agriculture. Oui même ton chat il a été domestiqué pour protéger les grains des rongeurs. Dans une étude très sérieuse publiée dans le journal Science de 2016, des chercheurs ont analysé l’ADN de centaines de chiens appartenant à des races différentes et ont retracé leur origine. Tordant le cou à quelques idées fausses au passage. Premièrement ils affirment que « le chien n’est pas un descendant du loup actuel. Les chiens ont été domestiqués à partir d’une espèce apparentée au loup que nous connaissons, mais aujourd’hui éteinte, et qui était génétiquement plus diversifiée que les populations de loups actuels. Deuxième conclusion de leur travaux, les chiens peuvent se diviser en deux groupes: des races aux origines asiatiques, et des races aux origines européennes. Mais la question qui demeurait, c’est est-ce que tous ces chiens descendent du même ancêtre ? ou est-ce que les chiens ont été domestiqués deux fois ? La réponse doit être nuancée. Quand les chercheurs décryptent les gènes des chiens du monde entier, au premier regard il ressort qu’ils descendent tous d’une espèce de loup, quelque part autour de -14.000 ans en Asie. Puis auraient été retrouvé en Europe à une période incertaine, entre -14000 et -6400 ans. Mais des preuves archéologiques démontrent que les chiens étaient déjà présents en Europe il y a plus de 15.000 ans. C’est-à-dire plus de 1000 ans avant cette migration des chiens asiatiques vers l’Europe. Sur leur carte, les chercheurs ont placé l’âge des restes de chiens pour les différents sites où ces restes ont été retrouvés. Deux spots rouges sont visibles : un en Europe et l’autre en Asie, qui correspondent aux restes agés de plus de 12.000 ans d’Age. Ces résultats suggèrent donc qu’il y a eu une seconde vague de domestication, en Europe cette fois. Mais les chiens domestiqués en Europe auraient largement disparu lors de l’importation de chiens asiatiques. Il reste des fragments de cette domestication européenne dans les chiens actuels, mais la toute grande majorité de ceux-ci peuvent tracer la plus grande partie de leur ADN ancestral jusqu’en Asie. En conclusion, on peut dire que deux lignées ancestrales de loups, aujourd’hui éteintes, ont conduit à la domestication des chiens. Mais je précise que des études sur ce thème sortent très régulièrement et que ces conclusions peuvent encore subir des adaptations. Allé on avance, car je dois encore te parler du fameux « mâle alpha », ou du rôle joué par le loup sur la biodiversité et nos paysages. Deuxième mythe à propos du loup, il tue pour le plaisir, pour le jeu, il tue pour s’amuser. Et bien non, le loup n’a pas le même comportement qu’un chat ou qu’un renard. Les renards, comme les chats, s'engagent parfois dans ce qui semble être un jeu avec leur proie avant de la tuer définitivement. Ce comportement peut paraitre absurde mais rempli plusieurs objectifs: (1) Jouer avec sa proie permet d’affiner ses compétences de chasse. Le jeu les aide à améliorer leur coordination, leur timing et leur capacité à maîtriser efficacement des proies vivantes à l'avenir. (2) Ce jeu permet aussi d’épuiser une proie avant de la tuer définitivement. Le renard ou le chat réduit ainsi le risque de blessure, surtout si la proie est capable de se défendre. (3) et enfin chez ces animaux là, ce jeu permet de réduire le stress dans certaines situations, en évacuant le trop plein d'excitation. Bien qu’il appartienne à la famille des canidés comme le renard roux, les loups ne jouent généralement pas avec leurs proies. Ce sont des animaux de meute qui s'appuient sur des techniques de chasse très coordonnées et efficaces pour abattre leur cible. Une fois celle-ci acculée ou épuisée, ils la mettent à mort sans prendre le temps de jouer avec elle. Et il y a plusieurs raisons à cela : (1) Les périodes de chasse des loups sont très organisées et directes. Leur objectif est d'abattre leurs proies le plus rapidement possible pour éviter de se blesser ou de gaspiller de l'énergie, ce qui est crucial pour la survie de la meute. (2) Aussi, contrairement aux deux autres, les loups ont tendance à chasser des animaux plus gros et potentiellement dangereux, pouvant donc les blesser. Adopter un comportement ludique serait non seulement inefficace mais aussi dangereux face à des animaux qui peuvent se défendre. Cela dit, les loups ont des comportements ludiques au sein de leur meute, en particulier entre les plus jeunes. Ce jeu social permet de renforcer les liens, de pratiquer les techniques de chasse et d'établir des hiérarchies, mais il est généralement réservé à l'interaction au sein de la meute plutôt qu'avec les proies. Ce qui m’amène au mythe suivant : si on laisse faire les loups, ils décimeront les troupeaux. Ce mythe est quelque part lié au précédent, car lorsqu’un éleveur retrouve une grosse partie de son troupeau mis à mort par une meute de loups, cela donne l’impression que le prédateur a tué pour le plaisir de jouer. Car oui cela arrive qu’un nombre excessif de bêtes soient mises à mort. La nervosité, les comportements des proies ou une mauvaise compréhension de la situation peuvent conduire une meute à mettre à mort plus d’animaux qu’ils n’en ont besoin. Je rappelle que les loups sont aussi des charognards, donc une meute peut profiter de la présence de plusieurs proies faciles pour constituer des réservoirs de nourriture sur lesquels ils reviendront jour après jour se nourrir. Sauf si entre temps bien sur l’éleveur a démontré qu’il était fâché, en faisant du bruit et en étant fort présent sur la parcelle où a eu lieu l’attaque, les loups auront alors vite fait de comprendre qu’il ne faut plus revenir. Même si les loups préfèrent s’attaquer à des proies sauvages, ils n’hésiteront pas à se rapprocher des humains pour se servir de proies faciles. De plus en plus d'éleveurs et d’éleveuses misent donc sur les mesures préventives, qui fonctionnent ! Ce qui prouve ainsi qu’il est possible de cohabiter avec les loups, moyennant les adaptations nécessaires. Il existe des solutions beaucoup plus efficaces et durables que la chasse des loups pour gérer les conflits entre les loups et le bétail. De nombreux propriétaires de bétail ont fait des efforts pour rendre leurs clôtures plus dissuasives pour les loups. Souvent ils bénéficient de soutien gouvernementaux. Les résultats venant d’Allemagne et de Slovénie prouvent que cette méthode est la meilleure garantie d’une cohabitation apaisée avec les loups. Ces mesures préventives, combinées à des conseils concrets sur leur mise en place et à un entretien régulier des clôtures, garantissent une diminution des dommages. Et cela même lorsque le nombre de loups augmente ! Mythe suivant : LES LOUPS SONT TOUT EN HAUT DE LA CHAINE ALIMENTAIRE Évidemment, je n’inclus pas de l'homme comme prédateur de loups. Et d’ailleurs je reviendrai dans un instant sur le statut de protection dont bénéficie le loups en Europe. Mais en effet tout le monde part toujours du principe que les loups ont le dessus. Mais si c’est en effet le cas en Europe, ce n’est pas toujours le cas aux Etats-Unis. L’état de Washington compte une grande population de Loups estimée à une 40aine de meutes. Mais dans cet état du Nord-Ouest américain, le service public de la faune a documenté la mise à mort de plusieurs loups, représentant 30 % des morts naturelles de loups dans l’État tout de même. Les chercheurs ont cherché le coupable en utilisant les colliers GPS dont de nombreux loups sont équipés. Ce sont des colliers radios qui avaient été placés sur les loups et qui permettent de mieux comprendre leur déplacements et autres comportements. Mais quand un animal ne bouge pas pendant huit heures d’affilée, son collier envoie un signal aux scientifiques, qui se démènent alors pour récupérer le collier et pour reconstituer le fil des événements. Cadavre du loup dissimulé, deux trous dans le crâne, et les scientifiques peuvent ainsi soupçonner le puma comme coupable. Puisqu’il s’agit de la technique couramment employée par ce grand félin américain. Mais c’est de bonne guerre, car comme le disent ces chercheurs, les loups s’attaquent parfois aux petits des pumas. Mais finalement bonne nouvelle pour les deux prédateurs, car là où les loups ont été réintroduits, les populations de pumas et de loups ont globalement augmentées. On continue avec ce mythe célèbre : LES MALES ALPHA CHEZ LES LOUPS Le loup alpha c’est une figure qui occupe une place importante dans notre imaginaire. L’idée d’un chef de meute suprême qui s’est battu pour dominer les autres loups de sa meute. Un gros mâle qui se réserve ainsi l’accès à la reproduction et à la nourriture, alors que les autres membres doivent le suivre, se soumettre et lui obéir. Et bien tout ceci est FAUX ! Mais si vous y croyez, alors vous êtes pardonné, parce que ce sont les scientifiques eux-mêmes qui sont à la base de cette croyance. En 1947, Rudolf Schenkel de l'Université Suisse de Bâle réalise des observations sur les comportements de loups gris en captivité. Et il conclue pour la première fois que les meutes de loups se composeraient d'individus rivalisant entre eux pour la domination, les loups dominants étant appelés mâle et femelle « alpha », puis les seconds sont les « bêta » … je ne ferai aucun jeu de mot nul sur ceci. Il décrit de violents combats entre mâles qui mèneraient à l'élection d'un « mâle alpha », seul autorisé à se reproduire avec la « femelle alpha », et tous deux conservaient leur place par l'intimidation agressive des autres membres de la meute. L’un des problèmes majeurs des études de Schenkel sur les loups est qu’elles n’impliquent aucun loups dans la nature. Cette notion de « loup alpha » a été ensuite renforcée, en grande partie, par un livre à succès du biologiste David Mech sorti en 1970 et intitulé Le loup, écologie et comportement d’un espèce menacée. Il y a tellement de bêtises dedans que son auteur s’est battu des années pour empêcher l’éditeur de continuer d’en imprimer et d’en vendre. Durant les années suivantes, les chercheurs vont révéler que la meute est en réalité une famille !! Une famille composée d'un couple fondateur et de sa progéniture des 1 à 3 années précédentes. Parce que vers l’âge de 2 ans les loups quittent la meute pour s’en créer une. Les prétendus « alpha » sont en réalité les parents du reste de la meute, et l'agressivité avait essentiellement un rôle pédagogique, les parents s'arrogeant la primeur des proies. Le concept de mâle alpha chez les loups a cependant connu un tel succès auprès du public, qu'il s'est largement exporté, et en particulier hors du champ de la zoologie et notamment ceux de la politique et de la sociologie. Et les mythes perdurent puisque vous avez peut-être déjà ce genre d’image où on voit des loups marcher l’un derrière l’autre. Je fais une parenthèse : on dit qu’ils marchent à la queue leu-leu. Leu veut dire loups en vieux français. Ils marchent donc à la queue loup loup. Sur cette image très populaire sur les réseaux sociaux on a dit mille et une bêtises : Le dernier loup de la file serait le mâle alpha, le leader qui s'assure qu’aucun membre ne soit laissé derrière. Les trois à l'avant seraient les vieux et les malades, qui marchent en avant pour régler le rythme du groupe de sorte qu'ils ne restent pas derrière. Les prochaines sont les plus forts, les dominants, ils sont chargés de protéger les devants en cas d'attaque. Les cinq du fond sont forts et chargés de protéger l'arrière en cas d'attaque. Ce sont que des bêtises. Retenons donc que le concept de mâle alpha n’a aucun sens chez les loups. LES LOUPS ATTAQUENT LES HUMAINS Dans les films pour enfants comme La Reine des Neiges, le petit chaperon rouge ou La Belle et la Bête, les loups sont un danger pour les humains. Pourtant l’espèce a fait son retour en Allemagne depuis plus de 20 ans et il n’y a jamais eu d’attaque sur l’humain, alors qu’on estime qu’il y a plus de 1 500 individus dans le pays. Il y a des exceptions, je ne vais pas le nier, comme au mois de Juillet dans la Région d’Utrecht aux Pays-Bas, où une fillette a été mordue par un gros chien, qui s’est avéré être un loup après des tests ADN. La vérité c’est que les loups sont plutôt craintifs et fuient les humains. Ils vous entendent et vous sentent bien avant qu’ils ne soient à portée de votre vue et sont si méfiants que la plupart des gens ne les voient pas. Il y a des facteurs qui aggravent le risque évidemment, un enfant en promenade seul dans les hautes Fagnes la nuit sera vu par une meute comme une proie facile. Ce que je veux dire avec cet exemple absurde, c’est qu’il est essentiel de réapprendre à vivre avec les loups et donc d'adopter une attitude responsable et prudente. Les rares cas d'attaques se sont produits dans des circonstances particulières, par exemple si un loup est malade ou affamé, ou s'il a perdu une partie de sa peur des humains à cause d'une trop grande proximité avec eux (comme cela peut arriver avec des loups nourris par l'homme, volontairement ou non). Dernier mythe : LES LOUPS SAUVENT DES ÉCOSYSTÈMES Alors, oui et non. Le oui tout d’abord : si le loup a été réintroduit et est protégé en France, en Belgique et dans toute l’Union, c’est parce qu’il il a de magnifiques fonctions de régulateur de nos écosystèmes. Les proies de prédilection du loup sont les sangliers, les chevreuils ou encore les cerfs. En de nombreux endroits en Europe, il y a une forte densité d’herbivores, ce qui a un impact sur la régénération forestière. La présence du loup modifie le comportement de ses proies, il les force à se déplacer davantage ou à éviter certaines zones. Cela permet alors à la forêt de se régénérer plus facilement. Les loups agissent comme des régulateurs naturels des populations de petits prédateurs, comme les martres, les renards et les ratons laveurs qui sont donc régulé. En régulant ces populations, le loups permet indirectement d’aider d’autres petits animaux à prospérer, comme les tétras lyres. En plus les herbivores plus faibles, comme les animaux malades, se laissent aussi plus facilement attraper par le loup qui joue donc un rôle sanitaire important dans l’écosystème, puisque des scientifiques ont montré qu’il limite la transmission de maladies chez certaines espèces dont l’homme ! Et enfin puisqu’ils laissent leurs proies sur place, cela crée une source de nourriture pour d'autres animaux, ce qui favorise la biodiversité. Par exemple, plusieurs espèces de petits passereaux viennent picorer les restes de graisse ; une aide non négligeable pendant l’hiver. Mais il y a aussi les abus de langage. Vous avez peut-être déjà vu le joli film « Wolves change rivers » ou lu des textes à propos de cette réintroduction des loups dans le Parc de Yellostone aux États-Unis, qui aurait été suivi par un chamboulement énorme sur la régénération forestière, les populations de mammifères herbivores, les oiseaux, les carnivores et finalement les loups auraient changé le cours des rivières du parc. C’est un exemple classique de ce que l’on nomme les cascades trophiques, on touche à un maillon de la chaine, et cela impacte tous les autres maillons. La présence des loups, modifie le comportements des grands herbivores, qui exercent moins de pression sur la régénération des forêts, qui se développent et font revenir les oiseaux, etc etc. Dans le cas de Yellowstone, les loups ont certes joué un rôle important dans la régénération du paysage, mais ils ne sont pas les seuls responsables, et la réalité est comme souvent beaucoup plus complexe. Je vous explique tout cela plus en détail dans mon premier livre « Un Tanguy chez les hyènes : 30 comportements surprenants des animaux ». Fin 2023, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé, comme d’autres chef d’états, d’abaisser le statut de protection du loup en Europe. Le prétexte ? La cohabitation avec les élevages, qui peut s’avérer être un défi. Pourtant, l’Asie vit bien avec le tigre, l’Afrique avec le lion, et l’Amérique du Sud avec le jaguar. Et d’où nous nous trouvons, personne n’accepterait que l’on décide d’éradiquer ces magnifiques animaux, sous prétexte qu’ils peuvent représenter un danger pour les éleveurs. Au-delà des considérations éthiques d’éliminer un animal dès qu’il pose problème, il y a aussi la question écologique, on vient de le voir, le loup est un prédateur qui a de nombreuses fonctions bénéfiques au sein de son écosystème. Je l’ai dit plus tôt, mais la clé elle réside à réapprendre à vivre ensemble avec les loups, ce qui passe par des mesures de soutien aux éleveurs. Car le fait de faire passer le loup d’un statut de « strictement protégé » à simplement un statut d’« espèce protégée », impliquerait que la chasse aux loups dans l’UE deviendrait plus accessible légalement. Et je pense que la protection des loups en Europe n'est pas seulement une question d'importance écologique, c’est aussi le reflet de notre engagement en faveur de la biodiversité. Le raton laveur arrive certainement près de chez toi ! J’ai rassemblé tout ce qu’il faut savoir à son sujet dans cet article. Car il a beau avoir une tête de peluche adorable, c’est un animal très intelligent avec lequel la cohabitation peut vite tourner au cauchemar. Le raton laveur vandalise tes poubelles, rentre dans ta maison et pille tes réserves de nourriture. Il grimpe sur les toits, s’incruste dans les greniers et fait tellement de bruit la nuit qu’il réveillera toute ta famille. Ah ! Et s’il peut te refiler des parasites, à toi, tes enfants ou tes animaux, eh bien il n’hésitera pas. Au programme : comment le reconnaître, où l’observe-t-on et quand prévoit-il de poser ses bagages chez toi ? Ce qu’il mange, pourquoi on l’appelle LAVEUR, et surtout comment gérer sa présence autour de ton habitation. Accroche-toi, voici des infos solides qui pourraient bien t’être utiles, aujourd’hui ou très bientôt. Le raton laveur provient d’Amérique du Nord, ce qui nous change des espèces invasives d’origine asiatique dont je te parlais récemment. Les tout premiers individus sont arrivés chez nous dans les années 30, en Allemagne d’abord, dans le cadre du développement d’élevages destinés à récupérer sa fourrure. Mais son installation a sans doute été causée par ceux qui en ont ramené pour en faire des animaux de compagnie. Cela s’est particulièrement produit dans les bases de l’OTAN, qui ont éclos un peu partout en Europe après la Seconde Guerre mondiale. C’est vrai que les petits ratons sont assez facilement apprivoisés et, aux États-Unis, il n’est pas rare que les gens les utilisent comme animaux de compagnie. Malheureusement, à l’âge adulte, ces ratons laveurs vivant autour des fermes d’élevage ou dans ces bases de l’OTAN se sont rapidement évadés, poussés par leur instinct de vie sauvage. Selon la région où tu habites, ils sont peut-être déjà nombreux autour de chez toi, ou peut-être qu’ils vont bientôt arriver. Voici la carte actuelle de la répartition du raton laveur dans le monde. Son aire d’origine est en orange, et recouvre notamment les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Nord. En Europe, la bête est omniprésente en Allemagne et se propage rapidement sur les territoires belges et français. Il faut dire qu’à en croire ces chercheurs, le climat européen actuel, comme futur, lui plaît beaucoup. En France, les premières introductions datent des années 60. Des ratons laveurs qui étaient détenus comme animaux de compagnie ont été relâchés par des troupes américaines et canadiennes basées dans l’Aisne. Cette population a considérablement grossi pour se répandre sur les départements limitrophes et, de proche en proche, vers l’est, le nord de la France ainsi que vers l’ouest, en direction de la région parisienne. Cette population semble désormais en contact avec la population belge, qui elle, est probablement issue des toutes premières introductions ayant eu lieu en Allemagne. En Belgique, d’ailleurs, le raton est observé pour la première fois dans les années 80. Aujourd’hui, il est partout en Wallonie et remonte rapidement vers la Flandre. Un deuxième foyer français est apparu en Auvergne, et une troisième population s’est ensuite installée en Gironde en 2007. En dehors de ces foyers, on en observe régulièrement sur l’ensemble du territoire. Ce sont soit des individus échappés de parcs zoologiques, soit des abandons intentionnels de particuliers qui les détiennent illégalement, vu que ces animaux deviennent imprévisibles et agressifs une fois adultes. Peut-être vis-tu dans une des zones que je viens de citer et pourtant, tu n’en as jamais croisé un ? Et c’est normal, car le raton laveur a ses préférences, notamment pour les bords de cours d’eau et les forêts de feuillus parcourues par des ruisseaux. Ça ne veut pas dire qu’on ne le retrouve jamais en milieu urbain, car le bougre s’adapte très rapidement. Et puis, si tu ne l’as encore jamais vu, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas là. Ta poubelle renversée, ce n’était peut-être pas un chat. Des indices à proximité pourraient te renseigner, comme les traces de ses pattes, où l’on distingue clairement ses cinq longs doigts munis de longues griffes et étalés à la manière des doigts d’une main. Le risque de confusion est possible avec les empreintes du rat musqué, mais celles-ci sont plus petites et souvent associées à une traînée laissée par la queue. Il laisse aussi des traces de sa présence comme des tiges rompues dans les champs de maïs ou des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau. Si tu en croises un, tu peux rendre service en signalant sa présence. En France, tu peux utiliser l’application INPN Espèces, INPN pour Inventaire National du Patrimoine Naturel. Il suffit de prendre une photo, de renseigner le lieu d’observation de l’animal, et c’est envoyé aux experts qui peuvent ainsi mieux agir. En Belgique, tu peux rapporter leur présence sur le site Observations Biodiversité. Le raton laveur est un mammifère gris de la taille d’un gros chat. Son visage est blanc mais porte une bande noire sur le nez ainsi que de larges taches noires autour des yeux qui lui donnent cette forme de masque. Sa queue épaisse porte cinq à sept anneaux noirs. Tu ne le confondras pas avec le putois, beaucoup plus élancé et dont la queue ne présente pas d’anneaux, ni avec le blaireau, qui n’a pas de masque sur le visage, qui est plutôt zébré de noir et de blanc et dont la queue est courte et non annelée. Finalement, il ressemble surtout au chien viverrin, qui est une autre espèce invasive dont le visage masqué et la taille sont proches du raton. Mais son pelage est plutôt gris que brun. Et c’est un Canidé, cousin de nos chiens donc, avec une queue courte et non annelée, et des doigts plus courts. Les ratons laveurs, eux, font partie d’une autre petite famille de mammifères carnivores qu’on appelle les Procyonidés, et qui inclut aussi les Coatis, qu’on ne retrouve qu’en Amérique centrale et en Amérique du Sud, comme le coati roux. Difficile de ne pas voir un petit air de famille avec le raton. Le raton laveur est un ramasseur-cueilleur… opportuniste et omnivore. Il se nourrit principalement de végétaux (fruits et céréales) et d’invertébrés comme les insectes, les vers ou les mollusques. Grâce à sa fourrure, il est protégé contre les piqûres et donc, il s’attaque par exemple aux colonies d’abeilles. Mais il chasse également des amphibiens, des poissons, des œufs et des poussins d’oiseaux ainsi que des micromammifères. Il est plutôt un collecteur-cueilleur qu’un véritable prédateur. Il consomme en fait la ressource la plus disponible et la plus accessible. S’il vit près de l’eau, il mangera avec plaisir des palourdes d’eau douce ou des batraciens. En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Et ce dégoûtant peut aussi manger des charognes. À la fin de l’été et en automne, il emmagasine des réserves de graisse pour se préparer à la saison froide et peut ainsi atteindre jusqu’à deux fois son poids d’origine. En hiver, le raton laveur n’hiberne pas, mais entre dans une période d’inactivité et de dormance, sauf dans les régions du Sud où l’animal continue d’être actif. On l’appelle raton laveur, non pas parce qu’il lave précautionneusement ta voiture pendant la nuit, mais parce qu’il a l’habitude de tremper son aliment dans l’eau et de le frotter entre ses mains comme pour le pétrir. Il peut ainsi déterminer si ce qu’il a trouvé est comestible. Et s’il n’y a pas d’eau, il frotte son futur repas précautionneusement dans ses petites mains. Avec son visage masqué et ses habitudes nocturnes, on aurait pu se douter qu’il avait tout du parfait petit brigand. Il est très anthropophile, ce qui signifie qu’il aime vivre à proximité des humains. Et il cause bien des ennuis. Par exemple, c’est un expert en ouverture de poubelles. Si tu pensais que tes déchets étaient en sécurité dans une poubelle verrouillée, détrompe-toi. Rien ne l’arrête : poignées ou couvercles lourds, il a tout vu et tout ouvert. Il en va de même pour ton poulailler, même fermé par une porte. Pas de problème, il se dresse sur ses pattes et tourne la poignée avec ses mains agiles. Et hop, l’insolent rentre et se sauve avec un œuf, quand il ne donne pas carrément un coup de griffe mortel à l’une de tes poules. Et ne parlons pas de sa capacité à s’inviter chez toi. Tu te dis que laisser une fenêtre légèrement ouverte en été, c’est parfait pour faire entrer une petite brise fraîche. Eh bien, pour un raton laveur, c’est une invitation VIP à entrer et à fouiller dans ton frigo. Surtout s’ils sont nombreux dehors et qu’ils ont faim. Ainsi, tu te réveilles le matin et tu te demandes pourquoi il y a des empreintes boueuses sur ton canapé, un pot de confiture vide sur le sol et les gamelles du chien et du chat vidées. Surprise ! C’est ton nouvel ami masqué qui s’est servi pendant que tu dormais. Le raton laveur est aussi un expert en escalade. Oui, s’il peut grimper aux arbres, il peut aussi gravir les murs de ta maison si ça lui chante. Il est agile et descend aisément d’un tronc la tête la première, en tournant ses pattes arrière à 180 degrés. Tu pensais que ton grenier était un endroit sûr pour stocker tes affaires ? C’est une erreur ! Le raton laveur y voit une chambre d’hôtel de luxe avec vue sur ton jardin. Tu t’en rendras vite compte, car ils ne sont pas du genre silencieux une fois la nuit tombée. Et s'il a envie d'un bain, il pourrait bien faire un plongeon dans ta piscine. S'il a longtemps été considéré comme inoffensif pour la faune européenne, de plus en plus d'études montrent que ce prédateur opportuniste peut constituer une menace sérieuse pour de nombreuses espèces menacées en Europe, je pense à certaines espèces d’oiseaux, de chauves-souris ou de reptiles. C’est particulièrement vrai dans les environnements où ces proies ne sont pas habituées à un prédateur comme le raton laveur. Mais le raton entre aussi en compétition avec les espèces locales, comme la martre, qui consomment la même nourriture que lui ou qui utilisent les mêmes abris pour la nuit. Aujourd’hui, le raton laveur est considéré comme une menace pour la biodiversité et a été classé par le Conseil de l'Europe comme espèce invasive dont l’éradication est conseillée en raison de son impact sur la faune locale. Il joue aussi un rôle de réservoir de maladies en transmettant des parasites aux animaux qui subissent son arrivée. Et en parlant de parasites, tu es aussi concerné. Parce que le raton laveur, c’est un peu comme ta fille de 14 ans quand elle te dit « je t’aime mon petit papa », avec ses yeux attendrissants, pour te demander sans aucune subtilité un nouveau smartphone 10 minutes plus tard. Le raton, lui, te fait les yeux doux, avec son visage adorable. Toi, tu succombes à son charme, tu baisses ta garde, tu t’en approches, tu as envie de lui faire une petite caresse sur sa petite bouille adorable. Et en deux secondes, tu te retrouves mordu et griffé, et tu n’as pas assez de doigts pour compter le nombre de germes infectieux qu’il t’a injectés dans le sang. Car oui, le raton laveur peut te transmettre le virus de la rage, mais aussi de dangereux parasites. Donc si tu croises un raton laveur au bord d’un chemin, fais sérieusement attention, car il pourrait être porteur de ces maladies. Par exemple, depuis plusieurs années, les ratons laveurs situés en Allemagne sont porteurs de la baylisascariose, des vers parasites intestinaux. Les premiers cas ont aussi été rapportés en 2024 en Belgique. Les œufs de ce nématode parasite se retrouvent dans les déjections de l’animal, sur son pelage et dans son environnement direct. L’infection n’est pas mortelle pour les ratons laveurs mais peut se transmettre à l’être humain par l’ingestion accidentelle de terre ou d’autres matériaux souillés par les matières fécales des ratons contaminés. Ça arrive plus vite que tu ne le penses, par exemple si tes enfants jouent dans leur bac à sable, par où est passé le raton pendant la nuit. Les infections humaines peuvent se révéler très dangereuses : les larves ingérées traversent la paroi du système digestif et se répandent dans tout le corps via les vaisseaux sanguins. Elles touchent alors surtout les muscles, mais aussi le système nerveux et le cerveau, générant des dégâts irréversibles aux organes atteints. S’il est partout aux États-Unis et au Canada, il n’y pullule pas autant puisqu’il est régulé. Ses populations sont en équilibre avec des espèces de plus grands prédateurs comme le puma, le loup, le lynx ou la martre. Des animaux tout à fait respectables pour le coup. Ce n’est pas le cas en Europe de l’Ouest. Résultat : le raton laveur y est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union. Cela signifie que cette espèce ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce, nulle part dans l’Union européenne. Pour éviter tous les désagréments liés aux ratons laveurs, mieux vaut adopter quelques gestes simples. Premier conseil : ne succombe pas à son charme ! Ne t’approche pas d’un raton, ne le nourris pas et SURTOUT ne le touche pas ! Il y a plusieurs petits aménagements que tu peux mettre en place autour de chez toi s’il y a des ratons dans le coin. Enferme les poules à clé pour la nuit (ça les protégera du renard aussi), élague les branches des arbres situées contre la maison pour maintenir un écart de plus d’un mètre, limite l'ouverture des fenêtres en utilisant l’oscillo-battant et installe un dispositif pour empêcher l'escalade par les gouttières et l'accès au grenier. Pour l’empêcher d’accéder aux nichoirs, tu peux installer sur le tronc un dispositif l’empêchant d'y grimper. Les chatières doivent être bloquées durant la nuit, tout comme tes poubelles, que tu peux attacher au mur pour éviter qu’ils ne les renversent. Ne laisse pas de nourriture pour oiseaux ou animaux domestiques accessible à l'extérieur de la maison durant la nuit. Ferme à clé le bac à sable quand il n’est pas utilisé et surveille les enfants en journée pour qu’ils ne mettent pas de sable ou de terre en bouche. Pendant une balade, ne cueille pas de baies sauvages à moins qu’elles ne paraissent inaccessibles, c’est-à-dire sur tige à plus de 50 centimètres du sol. Lave systématiquement les fruits et les légumes, et cuis ceux qui proviennent du potager, des champs, des forêts ou des jardins potentiellement accessibles aux ratons laveurs. Les chiens doivent également garder leurs distances. Ce sont sans doute les meilleurs prédateurs du raton laveur, mais il faut toujours les tenir en laisse pendant tes balades dans les milieux forestiers, et vérifie que ton chien a bien reçu son traitement vermifuge. J’espère que tu n’auras jamais à faire face aux ratons laveurs, et si c’est le cas, n’hésite pas à revenir sur cette vidéo ci-dessous pour te rappeler les gestes à appliquer. Voici un guide complet sur les punaises de lit que j’ai pris soin de préparer en me plongeant notamment dans le rapport que l’ANSES leur a consacré. Je me suis aussi fait aider par le Dr Anne-Catherine Mailleux une spécialiste des punaises de lit. Tu l’as compris dans cette vidéo je te dis tout : comment les reconnaitre, comment t’en protéger et comment t’en débarrasser si elles sont déjà arrivées chez toi. Allé on ne perd pas de temps j’ai une tonne de choses à te partager. La punaise de lit est un insecte qui se nourrit de sang, on la dit hématophage. Elle est incapable de voler ou de sauter, en revanche elle court très vite. Elle mesure 5mm environ, dort le jour et se déplace la nuit. Alors que moustiques et papillons ont un cycle de développement au cours duquel ils se métamorphosent complètement, pour passer de l’œuf, à la larve puis à la nymphe avant d’atteindre la forme adulte, la larve de la punaise de lit, elle émerge de l’œuf et ressemble déjà à l’adulte. Juste en plus petit. On parle d’insectes hémimétaboles. Les œufs sont collés sur une surface par la femelle. La larve est translucide à la naissance puis acquière sa couleur rouge après un premier repas sanguin. Les insectes étant enfermés dans une peau dure, qu’on appelle la cuticule, la punaise doit s’en débarrasser pour grandir, c’est ce qu’on appelle la mue. Il arrive donc qu’on retrouve des anciennes peaux près du lit, j’y reviens plus tard. La punaise a besoin de boire du sang pour muer. Et vu qu’elle va muer 5 fois avant d’avoir sa taille adulte, elle a donc besoin de 5 repas sanguins au cours de sa vie. De l’œuf à la mort de l’adulte, la punaise peut espérer vivre un an si elle trouve le gîte et le couvert. Mais elles peuvent patienter et survivre plusieurs semaines sans se nourrir. Ce sont des insectes grégaires qui vivent bien cachés durant la journée. Elles ne se nourrissent que de sang. Le sang qu’elle préfère c’est celui des humains, mais à défaut elles s’attaquent à nos chiens, nos chats aux rongeurs ou aux oiseaux. Elles se nourrissent la nuit, quand l’hôte ne bouge pas car elles préfèrent quand il fait sombre, calme et sans aucune forme de vibration. Comme les moustiques, la punaise est attirée par ta chaleur et le dioxyde de carbone que tu rejette en expirant. Elle aura tendance à piquer les zones de la peau qui sont dénudées et préfère piquer le visage, le cou, la nuque ou les bras. Quand elle a choisi son restaurant du soir, elle perce la peau de l’hôte à l’aide de son rostre. C’est une sorte de paille qu’elle a à la place du pif, un peu comme les pucerons, dont je te racontais la vie toute pourrie, dans l’une de mes dernières vidéos. Elle boit pendant une 10aine de minutes, et pendant ce temps elle t’injecte dans la peau un cocktail de molécules. Parmi celles-ci il y a des vasodilatatrices, dont le rôle est de dilater tes capillaires sanguins afin d’assurer un débit de sang important ; il y a des anti-coagulants, qui empêchent ton sang de … coaguler, ce qui assure à la punaise un flux liquide ininterrompu et aussi des anesthésiants pour éviter de te réveiller à cause de la douleur. C’est finalement ce que le Dr Mailleux appelle le cocktail vampirique. L’ensemble de molécules que t’injectent à peu près tous les animaux qui boivent du sang, comme les moustiques, les tiques, les chauves-souris vampires, les sangsues ou les lamproies. Une fois son repas terminé, elle retourne se cacher dans son abris de jour. Et les ennuis commencent seulement pour toi, car ton corps va réagir au cocktail vampirique : un gonflement rouge se forme sur ta peau. Les spécialistes parlent de papule dermatologique. Elle ne contient pas de pus et disparaitra en quelques jours. Mais si les piqures sont nombreuses et que la personne est sensible au cocktail injecté, les choses peuvent se compliquer et il est alors nécessaire de consulter un médecin. Certaines personnes réagiront fortement aux piqures, d’autres moyennement et environ 20% des personnes ont la chance de ne pas réagir du tout. Certains réagiront rapidement, dans les 10 minutes. D’autres réagiront après plusieurs heures. Car à un moment donné, les produits anesthésiques que la punaise t’a injectés arrêteront de faire de l’effet, et les démangeaisons vont alors commencer pour toi. La piqures démange, on gratte et on infecte la zone de la piqure, ce qui conduit à des lésions. Les punaises piquent parfois en ligne, mais ce n’est pas un indice fiable de leur présence, car les puces ou les moustiques peuvent aussi piquer en ligne. Non le seul moyen de diagnostiquer la présence de punaise, c’est de les trouver et de les faire identifier par un spécialiste. Fait rassurant : on n’a jamais prouvé que la punaise de lit transmet une maladie via sa piqure. Ce n’est donc pas un vecteur de virus, de bactérie ou de mycose. Ouf. Par contre, l’impact des piqûres est fortement psychologique. Ton lit, c’est l’endroit où tu te reposes, où tu te sens bien et surtout en sécurité. Le lit c’est l’intimité, c’est là que tu te reconstruits. Alors quand tu ne t’y sens plus en sécurité, l’impact sur ton mental peut être énorme, bien plus important que les démangeaisons. La punaise de lit devient un problème de santé publique de plus en plus important, notamment car nous voyageons plus et transportons donc plus de punaises dans nos bagages. Mais aussi parce que les populations urbaines grandissent. Les villes sont devenues plus denses ce qui favorise la dispersion des punaises de logement en logement. Et enfin nous échangeons de plus en plus de vêtements, de rideaux et d’objets de secondes mains lors de brocantes et vides greniers, qui deviennent ainsi des sources d’infestation importante. Alors on fait quoi ? On peut d’abord chercher à ne pas en ramener chez soi. Et je brise un mythe tout de suite : contrairement aux cafards, les infestations de punaises ce n’est aucunement un problème de propreté ou d’hygiène. Les 2 principales sources d’infestation sont les voyages de courtes durées et des proches qui sont infestés. Il est aussi possible d’être infestés par ses voisins si tu habites un appartement en mauvais état, des contaminations résultantes du passage des punaises d’un appartement à l’autre est tout à fait possible. Pour éviter de les ramener il faut donc prendre quelques habitudes quand on revient de voyage. Pendant une nuit à l’hôtel, elles auront vite fait de se cacher dans tes bagages. Il suffit d’une seule femelle fécondée pour infester ta maison. En trois mois elle aura engendré une descendance de 10.000 punaises. Et le cauchemar commence. Quand tu arrives à l’hôtel, ne dépose pas ta valise sur le lit, mais plutôt dans la salle de bain s’il y a la place. Cherche sur le sommier et le matelas la présence éventuelle de petites taches sombres qui pourraient être leurs excréments séchés. Ou des taches rougeâtres sur le matelas, qui sont leurs excréments, contenant du sang digéré de celui qui a dormi là avant toi. Et préviens rapidement le responsable de l’hôtel. Quand tu reviens de voyage, tu laves TOUT le linge, même celui que tu n’as pas porté. Tu n’introduits pas tes bagages dans ta chambre, et tu les isole pendant quelques semaines. Mieux, si tu as un grand congélateur de type bahu, tu les y places pendant 2 jours. Quelques aménagements de ta chambre réduiront le bienêtre des punaises et donc leur installation comme éviter le papier peint aux murs, passer régulièrement l’aspirateur partout, sceller les fissures avec du silicone. Et enfin, fais attention à ce que tu ramènes chez toi et qui proviendrait d’un vide grenier, ou d’un achat de seconde main. Et quand tu suspecte la présence de punaise de lit, tu dois rechercher et démontrer leur présence. Ce qui n’est pas facile à faire du tout. Même pour les spécialistes. On l’a dit elles ne bougent que la nuit, le reste du temps elles se cachent. Et grâce à son corps aplati, la punaise s’insère dans de minuscules crevasses, aussi fines qu’un cure-dent. Elles se rassemblent en agrégats dans les matelas, les sommiers à ressorts, les cadres et les têtes de lit. Donc cherches les dans les draps, les coutures, les replis du matelas, le sommier, le cadre de lit et la tête de lit, surtout s’ils sont en bois. Les trous de vis sont aussi des cachettes courantes. Cherche-les dans des objets tels que des peluches ou des jouets placés à proximité du lit. Et pour compliquer les choses, s’il n’y a pas de cachette, elle peut parcourir plusieurs mètres de distance pour aller jusqu’à ton lit. Donc regardes derrières les cadres fixés aux murs, dans les rideaux, les luminaires, la table de nuit et même autour des prises électriques. Si tu dors à côté du salon, elles peuvent même aller dormir dans un canapé. Je te conseille de rechercher les tâches dont je te parlais plus tôt à l’aide d’une lampe de poche lors de tes recherches, et une loupe si tu en as une. Tu l’as compris trouver les punaises peut être très compliqué, c’est pourquoi il existe sur le marché des pièges à punaise de lit. Tu devrais éviter les pièges qui utilisent des produits toxiques, car tu ne veux pas respirer ces produits pendant ton sommeil. Certains ne contiennent que de la glue pour les capturer, mais s’ils sont mal conçus, ces pièges ne retiennent pas suffisamment les punaises qui se dépêtrent en tirant leurs pattes hors de la colle. Donc à choisir, privilégie des pièges qui leur collent le dos et les pattes. On peut aussi faire appel à des sociétés spécialisées, qui pourraient alors se faire assister par des chiens dressés à la détection des punaises de lit. Encore une fois crois moi, on ne peut pas se fier aux piqures pour affirmer leur présence. Et si tu n’as pas passé 30 minutes à les chercher dans ta chambre, alors tu n’y as pas passé assez de temps. Si tu devais les trouver visuellement ou à l’aide de pièges, il existe quantité de produits et de techniques pour t’en débarrasser. Toutes ces solutions ne sont pas aussi efficaces les que les autres, je vais tenter de te guider, mais garde en tête que le combat ne sera pas simple et qu’il faudra sans doute te faire aider par un professionnel si l’infestation est importante. Premièrement il faut évaluer la taille de l’infestation. Si les punaises sont a priori peu nombreuses et limitée à ta chambre à coucher, alors fais un vide sanitaire complet. Ne les sous-estime pas ! Dès le début il faut être radical. En journée, toutes les armoires sont inspectées et vidées. Place chaque objet de la chambre dans un sac et évacue les. Lampe de chevet, tableau, jouet, livre, s’ils sont petits je te conseille de les placer au congélateur pendant 2 ou 3 jours. Sinon de les traiter comme on va le voir dans un instant. Tous les tissus (vêtements, draps, tentures) sont envoyés directement au lave-linge pour un lavage à 60°C. Et si tu as un sèche-linge il complètera bien le travail. Une fois la pièce vide, tu passes l’aspirateur dans tous les coins ainsi qu’à l’extérieur et l’intérieur des meubles. A la fin de la séance tu ne gardes pas le sac de l’aspirateur ! Tu le brule, tu le place au congélateur ou tu le stock à l’extérieur en attendant le passage des éboueurs. Tu rebouches aussi les fissures dans les murs. Tu inspectes ton lit sous tous les angles, le matelas est dressé contre un mur et inspecté minutieusement. Tu démonte la tête de lit, le cadre, les lattes du sommiers et tu inspectes les coutures. Tu inspectes et aspire les plinthes, que tu retireras au besoin. Dans toutes ces cachettes potentielles, tu peux y appliquer de la terre de diatomée. C’est une poudre faite d’algues microscopiques fossilisées et broyées pour donner une poudre blanche et surtout très abrasive qui va créer des blessures aux punaises et entrainer leur mort. Utilise-la avec précaution pour ne pas te blesser les yeux. Tu peux aussi en aspirer un peu pour tuer les punaises présentes dans ton sac d’aspirateur. Les objets qui ont été évacués sont soit laissés hors de la maison pendant plusieurs mois, soit traités. Tu peux faire usage de chaleur pour les traiter. Soit, tu fais appel à un professionnel, soit tu les places toi-même dans des tentes ou des caissons chauffants, qu’il est possible de louer. Le professionnel fera peut-être usage d’un nettoyeur à vapeur sèche. C’est aussi un matériel que tu peux louer. Dès qu’un objet, petit ou grand, a été traité, il faut empêcher d’éventuelles punaises de le réinfester. Donc un objet ou un meuble, il faut l’emballer hermétiquement. C’est un gros travail, je le reconnais mais super important. Il se peut que des objets soient irrécupérables, comme des matelas pouvant présenter des trous dans les coutures. Dans ce cas débarrasse toi d’eux rapidement en les amenant à la déchèterie, parce qu’on n’en peut pas s’assurer qu’ils n’abritent pas encore des punaises. Si ton matelas n’est pas trop vieux, alors emballe le avec une housse de lit. Il y a des solutions qui n’en sont pas, parce qu’elles ne fonctionnent pas vraiment ! Les répulsifs tu oublies, mêmes ceux à base d’huile essentielle. Les punaises seront peut-être repoussées au début, mais ensuite elles mourront de faim et viendront te retrouver malgré l’odeur. Même constat pour la lumière que tu pourrais être tenté de laisser pendant ta nuit. Elles n’aiment pas, mais si elles ont trop faim, elles sortiront sous les projecteurs. N’utilise pas d’insecticide dans ta chambre, fais-le pour ta santé, mais aussi parce que les punaises de lit sont super résistantes aux insecticides. Et je te rappelle qu’en cas de forte infestation, ne les combat pas seul, fais appel à un professionnel. Ce professionnel aura peut-être recours à des insecticides. Il sera certainement porteur d’un accréditation qui lui permettra d’utiliser des produits plus concentrés ou plus efficaces que ceux que toi tu peux acheter dans le commerce. Ces produits agissent sur les larves et les adultes, mais généralement pas sur les œufs. Raison pour laquelle il devra faire deux ou trois traitements, espacés d’une 10aine de jour, afin de laisser le temps aux œufs d’éclore. Mais même pour ces professionnels, l’efficacité n’est pas garantie, car tu es peut-être infesté d’une population de punaise particulièrement résistante aux insecticides, ou parce que ta maison est pleine de cachettes pour les punaises. Le Scarabée japonais frappe littéralement aux portes de la France, et parvient même occasionnellement à franchir les frontières. Je suis entomologiste, mon métier c’est l’étude des insectes et, sur demande d’un ministère, je me suis penché pendant deux ans sur ce scarabée nommé Popillia japonica, afin d’évaluer les risques qu’il représente pour la France et les autres pays européens. La conclusion de ces années de travail est qu’il va réussir très bientôt à s’installer en France, comme l’ont fait avant lui le moustique tigre ou le frelon asiatique. Cette fois ce sont les plantes de nos jardins, nos vignobles ou encore nos arbres fruitiers qui vont souffrir. Mais nous ne serons pas épargnés. Avec cet article, je souhaite te présenter cet insecte exotique envahissant, et ce qui nous attends dans les mois ou années à venir. Et ce n’est pas bon du tout. Le Scarabée japonais, en latin Popillia japonica, appartient à l'ordre des Coléoptères et à la famille des Scarabaeidae. Il n’est pas grand, un centimètre de long environ, pour un demi-centimètre de large. Il a un corps de forme ovale et présente une coloration magnifique c’est vrai, aux couleurs métalliques caractéristiques : le thorax et la tête sont d'un vert émeraude brillant, tandis que les élytres, ses ailes antérieures rigides, sont d'un brun cuivré. Les bords de l'abdomen arborent des touffes de poils blancs, formant cinq petites taches de chaque côté et deux à l'extrémité arrière. Cette combinaison de couleurs vives et de motifs distinctifs doit nous aider à ne pas le confondre avec d’autres coléoptères qui lui ressemblent. C’est le cas par exemple du hanneton des jardins, qui n’a pas ces touffes de poils blancs qui dépassent quand tu le regarde de haut ; ou encore l’espèce Anomala dubia, qui a une forme un peu différente et surtout encore une fois qui n’a pas non plus les touffes de poils. Comme beaucoup d’insectes, le scarabée japonais est dit Holométabole, c’est-à-dire qu’il ne nait pas dans sa forme adulte, mais au contraire il va se métamorphoser au cours de sa vie, pour passer du stade œuf, au stade larve, puis nymphe et enfin adulte. C’est exactement ce que font aussi les papillons ou encore les abeilles. La larve de notre Scarabée japonais diffère donc radicalement de l'adulte car elle est dépourvue d'ailes et ne fait que grandir, sans changer de forme. Au dernier stade larvaire, elle s'immobilise et se protège en général, c'est le stade nymphe, qui est l’étape de la métamorphose en adulte. Comme lorsqu’une chenille devient papillon dans la chrysalide, notre insecte se transforme pour acquérir des ailes, une cuticule épaisse, et ses jolies couleurs. Le fait de se métamorphoser complètement permet à l’insecte de vivre deux périodes très contrastées, avec des lieux de vie et des habitudes complètement différentes. Ainsi les larves évoluent à quelques centimètres de profondeur dans le sol. Elles y dévorent les racines de plantes. Une fois adulte, elles vivent en surface et se posent sur les tiges et feuilles qu’elles dévorent alors. Et l’un des problèmes les plus important lié à cet insecte, c’est qu’il a un énorme appétit. En mangeant les racines, les larves empêchent la plante de prélèvement dans le sol l’eau et les nutriments dont elle a besoin. Rapidement en surface, elle s’assèche, on l’impression qu’elle a juste soif, alors que le problème vient de ses racines, maltraitées. Une fois sorti de terre, les adultes laissent une marque beaucoup plus claire de leur présence. Ils mangent les feuilles en laissant soigneusement de côté les nervures, ce qui résulte en un aspect typique de feuille en dentelle. Alors, problème majeur posé par cet insecte, et pas le moindre, c’est qu’il mange de tout, ou presque. On appelle cela la polyphagie, et ce n’est pas toujours le cas chez les insectes phytophages. Prends par exemple le cas de la mouche du brou du noyer, un autre insecte qui a colonisé la France il y a quelques années, les asticots de cette mouche ne mangent que du brou de noix, c’est-à-dire la chaire qui entoure la noix. Et rien d’autre. Donc cette mouche quand elle est arrivée en France, elle n’a fait des dégâts que sur les noyers. Et c’est déjà pas mal. Alors imagine, le Scarabée japonais, on lui a identifié 131 espèces de plantes dont il aime faire son repas. Elles appartiennent à une quarantaine de familles botaniques différentes ce qui montre à quel point ce scarabée peut faire des dégâts partout ! Les rosiers de ton jardin, les arbres fruitiers, les plantes ornementales, les vignes, les tomates, le maïs, le houblon, et même ton gazon. Donc toutes les zones de France sont susceptibles d’offrir à manger à cet insecte, puisque comme tu peux le voir sur cette carte, chaque département offre abrite plusieurs dizaines de ces plantes, d’autant que certaines plantes hôtes sont hyper abondantes, comme les trèfles, les ronces ou les fougères. S’il arrive en France, il ne manquera de rien. D’autant que le Climat Français lui convient très bien. Le Scarabée japonais est originaire … du Japon. Il n’y est pas considéré comme une menace car il est là-bas fort bien régulé par ses ennemis naturels. Mais au début du 20ème siècle, il est parvenu à envahir l’Est de l’Amérique du Nord, avant de migrer en quelques années vers l’Ouest, pour aujourd’hui occuper les deux tiers des États-Unis. Et son invasion impacte la vente et l’exportation de plantes en pépinière. Il crée des dommages au gazon, aux fleurs et aux arbres et engendrent des coûts économiques importants pour les parcs, les terrains de golf, les cultures et les plantes potagères. Résultat, la présence de scarabées japonais exige des investissements importants en pesticides. Et donc cela impacte la santé des gens. En Europe, Popillia japonica a été détecté la première fois en Italie en 2014 dans le parc naturel de la vallée du Tessin sur des plantes sauvages. En 2017, un signalement a lieu en Suisse dans le canton du Tessin, proche de l’Italie. En juillet 2020, des adultes de P. japonica ont été signalés sur des plants de vigne alors que des adultes sont piégés dans la province de Parme. En 2021, c’est dans la ville de Bâle que des adultes sont capturés, et la même année, aussi dans la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau, dans le sud-ouest de l'Allemagne ? L’insecte se promène et se tape donc régulièrement l’incruste en Europe, de manière passagère ou comme en Italie et en Suisse, de manière permanente. Aucun doute donc que le climat Français soit parfaitement adapté à l’établissement de population de Scarabée japonais, comme en témoigne les modélisations climatiques réalisées par certains scientifiques. Il va vite pour coloniser l’Europe, et cela grâce aux- multiples moyens de transports dont il fait usage, avec en tête sa propre capacité de vol, mais aussi les plantes qui sont échangées entre pays Européens, et qui sont susceptibles d’héberger des larves sur leurs racines, ou des adultes sur leur feuillage. L’insecte a aussi la fâcheuse tendance à faire de l’autostoppe. Littéralement. Il monte dans des véhicules comme des trains ou des voitures et se fait transporter. On capture d’ailleurs souvent des insectes à proximité de gare ou d’aéroport. C’est ainsi qu’il a réussi à se disséminer rapidement en Italie, dans les régions du Piémont et de Lombardie, qui n’était touchée que très localement il y a moins de 10 ans. Là-bas, le problème est pris très au sérieux, vu les dégâts causés. Des sommes folles sont dépensées pour empêcher la propagation de l’insecte vers d’autres régions ou d’autres pays d’Europe mais aussi pour détruire un maximum d’individus dans les zones infestées. Résultats les cas rapportés de dégâts importants sont relativement rare, pour le moment. Les Italiens rapportent des pertes significatives dans certains en vergers ou vignobles. En Suisse, la situation « reste gérable », pour citer un collègue Suisse. Pas de perte de rendement très importants. Les plus gros couts sont en fait indirects, liés aux méthodes de lutte et de prévention que le pays met en place. Des terrains de football à Bâle on ainsi par exemple été retourné et la terre broyée. En Europe cette lutte est obligatoire, imposée par la réglementation européenne, qui a placé Popillia japonica dans son top 20 des espèces exotiques de quarantaine, dont la présence serait dommageable pour les plantes du continent. Mais bien que ces efforts soient appréciables et obligatoires, il faut se rendre à l’évidence, ce scarabée ne cesse de s’étendre en Europe finira par arriver chez nous. Alors attend toi à voir fleurir ici aussi ce genre de pancarte, mis en place par les autorités pour t’avertir d’y faire attention et de ne pas lui faciliter la vie en l’emmenant avec toi dans le coffre de ta voiture, dans tes bagages ou sur les plantes que tu transporte. Les laboratoires universitaires travaillent actuellement au développement de méthodes biologiques et respectueuse de l’environnement. Car actuellement, les insecticides restent les plus efficaces, mais occasionnent tu le sais des désagréments pour la santé humaine et celle de l’environnement. Ainsi par exemple on recherche des variétés résistantes, on teste des insecticides naturels, on évalue l’impact du travail du sol, de la fauche ou de l’irrigation sur le développement des larves. Les autorités font beaucoup de surveillance aussi dans les zones situées à proximité des régions infestées. Ils utilisent des pièges spécialement conçus pour attraper ces scarabées. On y introduit la phéromone de l’insecte, qui est un parfum très attractif, et qui augmente la portée des pièges. Toujours dans ces régions touchées par l’insectes, les autorités déploient des efforts pour expliquer aux gens la situation et sensibiliser à l’importance de la détection précoce. Et donc si tu veux aider empêcher l’insecte de s’installer chez nous en Europe, tu peux prévenir les autorités si tu devais en identifier un dans ton jardin ou lors de l’une de tes balades. Des outils précieux sont mis en place par des chercheurs soutenu par l’Europe. Je te recommande le site www.popillia.eu si tu veux en savoir plus. En France tu peux encoder tes observations sur determinobs.fr, ou utiliser l’application INPN espèces, INPN pour inventaire national du patrimoine naturel. En Belgique sur observations.be et en Suisse sur infospecies.ch. Fais aussi en sorte de ne pas les ramener dans tes bagages, par exemple en ramenant des fruits de pays exotiques. Ce qui par ailleurs est souvent interdit et pourrait t’attirer des ennuis. Et si on devait un jour t’informer de leur présence dans ta région, alors aide les autorités en respectant leurs instructions. Les moustiques sont de retour dès que les beaux jours reviennent ! Et ils peuvent rapidement nous rendre dingue. Mais pas de panique, voilà 20 ans que j’étudie les insectes et dans cet article, extrait de ma dernière vidéo YouTube, je t’ai rassemblé toutes mes astuces pratiques et quelques conseils efficaces pour ne plus jamais subir leurs piqures. Les moustiques sont des insectes qui appartiennent à l’ordre des Diptères, ils n’ont que deux ailes, et sont donc plus proches des mouches que des papillons ou des guêpes. Ils appartiennent à la famille des Culicidae et sont présents sur tous les continents. Un moustique adulte mesure généralement entre 3 et 6 mm et possède des ailes fines et de longues pattes. Tu ne les confondras pas avec les tipules qui sont beaucoup plus grandes, ne sifflent pas en volant et surtout, ne veulent pas de ton sang. Madame moustique se distingue de monsieur moustique par le fait qu’elle pique. Pour cela, elle a un proboscis allongé (une trompe, quoi !), utilisé pour piquer et prélever du sang, qui est nécessaire à la maturation de ses œufs. Les moustiques passent par quatre stades de développement : œuf, larve, nymphe et adulte. Les larves se développent dans l'eau stagnante avant de devenir des adultes volants. Et ça, garde le bien en tête parce que c’est fondamental pour t’en protéger ! J’y reviens dans un instant. Les moustiques sont responsables de la transmission de nombreuses maladies graves à travers le monde, comme le paludisme, la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Chaque année, ces maladies causent plus de 700 000 décès, principalement dans les régions tropicales. Ce qui fait de cet insecte l'animal le plus dangereux au monde. Fort heureusement, en France et en Belgique, les moustiques indigènes ne sont généralement pas vecteurs de maladies graves, mais leur présence peut provoquer des irritations et des allergies chez certaines personnes. Car je ne t’apprends rien, une piqûre de moustique gratte et cela est causé par la salive que le moustique t’injecte en te piquant. Cette salive provoque une réaction allergique dans ta peau, qui libère de l'histamine. C’est à cause de cette molécule que tu as les démangeaisons et gonflements autour de la piqûre. On dit souvent qu’il y a des peaux qui attirent plus les moustiques. Et c’est vrai. Pour te localiser, le moustique femelle utilise le CO2 que tu émets en expirant, mais ensuite il utilise ta chaleur corporelle, puis les odeurs émises par ta peau, parmi lesquelles celle liées à l’acide lactique. Et ces odeurs sont différentes d’une personne à l’autre et dépendent de plein de paramètres : les bactéries que tu héberges, ton alimentation, la date de ta dernière douche. Oui, plus tu es sale et transpirant, plus il y a de bactéries actives sur ta peau susceptible d’attirer les moustiques. Ta génétique joue aussi un rôle, car à en croire cette recherche, le fait d’être plus piqué qu’un autre t’a sans doute été légué par tes parents. Les femmes enceintes émettent plus de CO2 et donc sont préférées par les moustiques. La peau des nourrissons les attire plus et, comique, il semble qu’un homme ayant bu de la bière soit plus attractif pour le moustique qu’un homme sobre. En revanche l’idée reçue que certaines personnes ont une peau sucrée, ça n’a absolument aucun sens. Un petit mot sur Aedes albopictus, que toi tu connais surement mieux sous le nom commun de moustique tigre. Il s’agit d’une espèce invasive originaire d'Asie du Sud-Est. C’est un moustique noir d'une taille de 5 mm environ et qui présente des marques blanches. Ce moustique-tigre se reconnait par la présence d'une ligne longitudinale d'écailles blanches au centre de son thorax noir, visible à l'œil nu, mais aussi à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes. Mais on va être honnête les uns avec les autres, c’est compliqué de l’identifier quand on n’a pas l’habitude. Ce moustique est particulièrement préoccupant en raison de sa capacité à transmettre des maladies. On me demande souvent à quoi ça sert un moustique ? C’est une question que je n’aime pas de base, car elle sous-entend que chaque être vivant doit avoir une fonction, et souvent les gens estiment que cette fonction doit être tournée vers l’Humain. Mais pour répondre à la question je dirais les moustiques sont très importants car ils constituent la source de nourriture de nombreux prédateurs. Par exemple, les larves de moustiques servent de nourriture aux poissons, aux batraciens, et aux libellules. Les moustiques adultes sont également consommés par les oiseaux, les araignées, les chauves-souris et les lézards. Mais ils ne sont pas là que pour être mangé, puisque figures toi que les moustiques sont aussi des pollinisateurs ! Les adultes se nourrissent du nectar des fleurs, tout comme les papillons et les abeilles. Pour être honnête c’est vrai qu’en Europe ils participent moins à la pollinisation que d’autres insectes mais dans les tropiques, des moustiques sont les seuls à polliniser certaines orchidées et assurent donc à eux seuls la reproduction de ces plantes. Et enfin les larves de moustiques jouent aussi un rôle dans l'épuration des eaux, puisqu’elles se nourrissent de déchets organiques, contribuant ainsi à la qualité de l'eau. Les moustiques sont casaniers ! Bien qu’ils soient ailés, ils ne voyagent jamais loin du lieu de leur naissance. Quelques dizaines de mètres typiquement. Selon moi l’une des meilleures stratégies pour éviter les pullulations consiste à empêcher les moustiques de se développer autour de chez toi. Si tu as la chance de vivre à la campagne, alors il est essentiel d'éliminer tous les endroits où l'eau peut stagner, car c'est là que les larves vont se développer. Après avoir piqué, les femelles pondent dans cette eau stagnante et les larves s’y développent. Pas d’eau, pas de larve, pas de larve, pas de moustiques, pas de moustique pas de piqure. Pas de piqure, … pas de piqure. Il est donc important de vérifier régulièrement et de vider les soucoupes sous les pots de fleurs, les bains d'oiseaux, les jeux pour enfants, les vieux pneus et tout autre récipient pouvant contenir de l'eau. Assure-toi que les réservoirs d'eau de pluie sont bien couverts et que tes gouttières ne sont pas bouchées. Même de petites quantités d'eau peuvent suffire à la reproduction des moustiques. Mais bien sûr il faut que le voisinage fasse l’effort aussi. Surtout, ne pulvérise pas d’insecticide dans ton jardin pour tuer les moustiques adultes ou les larves. Déjà parce que les moustiques figurent parmi les insectes les plus résistants au monde (et cela car ils ont fait l’objet de lutte par insecticides depuis des décennies). Mais aussi parce ces produits nuisent à la biodiversité en tuant tous les insectes sans distinction. La seconde meilleure méthode qui existe pour t’éviter d’être piqué, c’est la barrière physique. Les vêtements longues manches et pantalons amples de préférence de couleur claire, car le sombre capte la chaleur et attire donc les moustiques. Les moustiquaires sont une autre forme de barrière physique, et placés au niveau des portes et fenêtres ils sont des moyens très efficaces et respectueux de ta santé. Pour dormir, c’est la même chose, le moustiquaire suspendu est la meilleure solution pour t’éviter d’être piqué. Tu peux tendre un fil au-dessus de ton lit et pour quelques dizaines d’euros tu places le moustiquaire pendant la période estivale. Moi je fais cela systématiquement quand je pars dans un pays chaud. J’y reviens après. Si vraiment tu ne veux pas du moustiquaire (mais tu devrais vraiment en utiliser un, nuits saines garanties) alors tu peux dormir avec un ventilateur. Les moustiques n’aiment pas le vent et sont de mauvais voiliers, donc le ventilateur réduira les risques de piqures. Les petites plaquettes bleues insecticides ou les fioles contenant un liquide que tu connecte à la prise électrique : c’est NON ! Est-ce que tu te rends compte de ce que c’est ? Tu disperses dans l’air que tu respires toute la nuit une molécule toxique. Et je ne vais pas te faire un historique détaillé de tous les insecticides et répulsifs qu’on a finalement décidé de retirer de la vente à cause des découvertes faite a posteriori sur leur toxicité pour l’Homme. Non crois moi tu ne veux pas dormir avec un produit toxique dans les narines. Et encore moins pour les enfants ! Il existe des lampes anti-moustiques qui émettent de la lumière ultraviolette attractive pour ces insectes qui viennent s’y bruler. Ça peut fonctionner, mais cela dépend des modèles et du type de lumière produite et puis tu n’as sans doute pas envie de dormir avec ça près de ton lit. J’en profite pour tordre le cou à un vieux mythe : les moustiques ne sont pas attirés par la lumière de tes ampoules. Les moustiques ils n’ont pas intérêt en fait à être attirés par la lumière visible, mets-toi à leur place ça n’a pas de sens, eux ils veulent piquer un animal. Par contre ils sont attirés par le dioxyde de carbone que tous les animaux expirent. Et que se passe-t-il lorsque tu vas dans ta chambre, fenêtre ouverte, en été ? Tu mets de la lumière c’est vrai, mais surtout tu respires. Et le moustique qui est à l’extérieur, il est capable de sentir que s’échappe par ta fenêtre une grosse dose de CO2. Ce n’est pas la lumière qui l’attire mais bien ta respiration. Et la croyance s’est installée, parce qu’il y a de la lumière, là où on se trouve. Si les moustiques sont attirés par le CO2, il y a des odeurs qu’ils n’aiment pas. Le cas de la citronnelle est … compliqué, car j’ai pu parcourir des études qui démontrent que son effet répulsif est en fait très faible et de très courte durée (une heure à tout casser). Tu peux utiliser des bougies en extérieur sur ta terrasse ou ton balcon, mais l’efficacité est mal prouvée. Et sois attentif à ce qu’elles ne contiennent pas aussi du géraniol, qui lui peut provoquer une réaction allergique cutanée. Et ne t’endors pas avec une bougie, ce n’est pas un bon plan. Si l’option de porter des vêtements amples et bien couvrants n’est pas possible, alors tu peux protéger ta peau avec des spray que tu trouveras en pharmacie. Certains contiennent des huiles essentielles. L’eucalyptus ça fonctionne bien et quelques gouttes sur un mouchoir devraient aussi te permettre de passer une meilleure nuit, même si la protection ne sera jamais aussi bonne qu’avec un moustiquaire. Il y a des plantes qui peuvent te protéger si elles sont placées aux fenêtres par exemple, comme la lavande, la menthe poivrée ou le romarin. Mais garde en tête que leur action n’est valable qu’à courte distance, donc si elles sont présentes au jardin, elle ne protégeront pas ta chambre à coucher. Et si comme moi, tu pars régulièrement à l’étranger dans un pays chaud où les moustiques sont particulièrement actifs et vecteurs de maladies, alors j’ai deux conseils importants à te donner : le moustiquaire pour dormir et pour la journée des sprays à base de DEET. Oui je sais ce n’est pas génial, c’est un produit chimique, mais je préfère 1000x cette solution au palu ou au chikungunya. Les huiles essentielles ne sont pas assez efficaces pour te protéger des moustiques tropicaux. Tu dois absolument être attentif à la dose de DEET contenue dans ton spray. Si tu es un adulte en zone tropicale, il faut 50% de DEET. Et tu en réappliqueras deux à trois fois par jour, en suivant scrupuleusement les instructions et en gardant en tête que si tu transpire fort, ça va réduire son efficacité. Pour les grands enfants il faut des doses plus faibles en DEET dans ton spray. Et pour les tout petits on ne peut pas utiliser ce type de produit. L'ornithorynque est un mammifère australien reconnaissable à sa queue de castor et son corps de loutre. Il a un bec de canard. Mais à la différence du canard, son bec à lui est caoutchouteux et flexible. Ce bec lui sert à détecter ses proies sous l'eau. Lui ce qu’il adore, c’est les vers, les larves d'insectes et les crustacés qui vivent dans les cours d'eau. Il pourrait ouvrir ses yeux pour les voir passer et les attraper ? Mais non, il préfère garder les yeux clos et détecter les champs électriques produits naturellement par les animaux. Il a littéralement un sixième sens pour détecter l'énergie dégagée par ses proies. On appelle cela l'électroperception, et les monotrèmes sont les seuls mammifères à en être dotés. Quand il détecte une proie, il plonge et l’attrape avec son bec. Et là que ferait n’importe quel autre mammifère ? Il la macherait ! SAUF, que l'ornithorynque, il n’a pas de dents. Je veux dire, tous les autres mammifères ont inventé la dentition, sauf lui. Il pourrait avaler sa proie tout entière, comme le ferait un pélican. Mais non, il a besoin de la macher. Sans dents. Pour parvenir à broyer sa proie il stocke des petits cailloux dans sa bouche, et grâce aux muscles de sa mâchoire, il malaxe les cailloux et finit par broyer sa proie. Ses victimes, il ne les digère pas comme les autres, car contrairement à toi, à moi, au loup, ou au dauphin, et bien l'ornithorynque n'a pas d'estomac. Tout son repas passe directement de l’œsophage à l’intestin. Le stockage et la digestion chimique à base d'acides gastriques et d'enzymes, non, très peu pour lui. Il ne chasse pas au sol, il s’y déplace d’ailleurs un peu à la manière d’un lézard, ce qui n’est pas surprenant car il a les pattes situées sur les côtés du corps au lieu d'être en dessous comme chez les autres mammifères. Il préfère la nage, et donc la nature lui a logiquement offert des pattes palmées. Et là tu penses surement que sa queue doit être bien utile pour le propulser dans l’eau. Non. Sa queue ne lui sert pas à se propulser, elle lui permet essentiellement de stocker de la graisse. C’est une sorte de réserve de nourriture, utilisée comme source d'énergie pendant les périodes de pénurie, notamment en hiver. Sa queue joue un deuxième rôle intéressant : celui de réchauffer ses œufs. Oui. L'ornithorynque pond des œufs, comme un reptile, un poisson ou un oiseau. Je vous le dis, moi, que la nature s’est entrainée sur l'ornithorynque … Ses bébés ne se développent pas dans un utérus, et ne naissent pas bien formés comme c’est le cas chez les autres mammifères. Non, ils se développent d’abord dans l’œuf. Et là tu te dis, c’est un mammifère, a minima le bébé qui sort de l’œuf il va aller téter le lait de maman? Et bien non, maman elle produit bien du lait, mais elle n'a pas de mamelles. Et comment va-t-elle offrir son lait à son petit ? Et bien elle sue du lait. Comme toi quand tu te retrouves dans le métro parisien, en plein été, en période de jeux olympique, et la clim est en panne. Maman transpire du lait, qui s'accumule en gouttelettes le long de ses poils, et le bébé ornithorynque n’a plus qu’à lécher sa mère. Là ce que tu vois, c’est des ornithorynques en plein ébats. Et on continue de faire avancer le compteur de bug, parce que madame ornithorynque n'a pas de vagin. Comme les oiseaux, elle a un cloaque, une sorte d’orifice unique qui lui permet d'uriner, de déféquer et de pondre ses œufs. La pauvre femelle elle n’a tellement pas de bol qu’elle a bien deux ovaires, mais celui situé à droite ne fonctionne jamais. L’ornithorynque femelle est défectueux dès le départ, et sans garantie. Mais attend le mâle aussi porte son lot de bizarreries. Son pénis est composé de non pas un, mais quatre glands. Qu’il doit insérer dans le cloaque de la femelle. Ha ! Et ses testicules, on ne les voit pas. Mais je te rassure, il en a, elles sont juste internes et pas externes comme chez les autres mammifères. Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits. Ce qui n’est pas un bug pour le coup. Ils ont l'air mignons, on en ferait bien une peluche, mais non méfie-toi car les mâles sont venimeux. Tu me diras que ça non plus ça ne vaut pas un bug, parce qu’il existe quelques autres mammifères qui possèdent du venin, comme des chauve-souris vampires ou les Solénodons. Mais ceux-là produisent du venin dans leur salive alors que l'ornithorynque mâle possède un dard ! Oui, comme une guêpe, c’est un aiguillon long de 15 millimètres et localisé au niveau des chevilles. Chaque aiguillon est relié à une glande située dans la cuisse, appelée glande crurale. Son venin contient un cocktail complexe de protéines, certaines étant parfaitement inconnues ailleurs dans le règne animal. Ce venin n'est pas mortel pour les humains, mais provoque des douleurs qui peuvent durer plusieurs mois. Il peut même te paralyser les jambes pendant plusieurs heures. Et on ne connaît pas d'antidote. Ce venin servirait principalement aux mâles pour affirmer leur dominance sur les autres mâles. On continue : l’ornithorynque n’a pas deux chromosomes X et Y comme tout le monde pour déterminer le sexe de l’individu, mais cinq paires de chromosomes sexuels. En plus, les chromosomes du début de la chaîne ont des gènes communs avec les mammifères, tandis que ceux de la fin de la chaine partagent des gènes avec les oiseaux. Une équipe internationale a séquencé son génome et a publié son analyse dans la revue Nature. Ce travail confirme que ses gènes renferment des caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère. L'ornithorynque a donc conservé l'état ancestral de certains caractères physiques, qui ont été également conservés chez les reptiles ou les oiseaux, alors que ces mêmes caractères ont évolué chez les autres mammifères. Einstein disait de Dieu qu'il ne jouait pas aux dés bon bah là clairement il a mélangé tous les animaux existants. Oui, c'est bon, on a compris, il est bizarre cet animal. Mais attend, je n’ai pas tout à fait fini. Récemment, on a découvert que l'ornithorynque est fluorescent, ce qui lui permettrait de se rendre invisible la nuit aux yeux de certains prédateurs, brouillant leur vision UV. Et aussi, comme les autres mammifère c’est un animal homéotherme, sa température corporelle est constante, mais il est très froid ! Alors qu’en général, la température moyenne chez l’Homme et les autres mammifères placentaires avoisine les 37 °C, celle de l'ornithorynque est d’environ 31 °C. Pour comprendre comment on en est arrivé à un animal aussi bugé, il faut revenir en arrière de 200 millions d’années : tous les mammifères, et donc les humains aussi, descendent sans doute de ça: un thérapside, une sorte de créature qui ressemble à un mélange entre un chien et un lézard. D’ailleurs on les nomme souvent les reptiles mammaliens et ils ont évolués en 200 millions d’années pour donner tous les mammifères, comme les primates, les cétacés, ou encore les rongeurs. Sauf qu’un petit groupe de Thérapsides s’est rapidement séparé des autres, et ont donné les monotrèmes dont font partie nos ornithorynques. Et comme on vient de le voir ils ont payé cher leur envie de faire bande à part, puisqu’ils sont littéralement restés des mammifères préhistoriques. Les deux seuls qui existent encore c'est les ornithorynques et les échidnés, qui pondent donc des œufs comme leurs ancêtres. Ils ont réussi à faire bande à part et à survivre jusqu’à aujourd’hui grâce à l’isolement, puisqu’on ne les retrouve qu’en Australie. Mais plus pour très longtemps, car les ornithorynques sont en voie d’extinction, et bientôt les mammifères placentaires régneront, comme uniques descendants des Thérapsides. Pour les humains, laisser sortir un petit gaz peut soit être un véritable soulagement, soit être un incident très gênant, ou bien encore être l’occasion d’une blague bien grasse. Mais pour de nombreuses créatures du Règne animal, laisser échapper un pet ne prête absolument pas à rire. Le pet bien préparé, celui qui provient du fond des boyaux d’un animal, peut-être un outil d’intimidation, un stratagème de défense, voire une arme nauséabonde destinée à tuer. Même s’ils ne sont pas tous mortels, on verra que certains peuvent ruiner la vie des voisins. Et je commence tout de suite par le pet mortel de la chrysope perlée, un minuscule insecte aux ailes poilues dont les flatulences sont aussi silencieuses que funestes, c’est en tout cas la conclusion que je tire de cet article publié dans la très sérieuse revue Nature. On peut y lire que maman chrysope vient déposer des œufs à proximité d’une colonie de termites. Que les larves qui sortent de ces œufs ont tellement la dalle qu’elles se ruent vers les couloirs obscurs de la termitières. Elles repèrent des termites et, je cite les auteurs de cette très sérieuse étude : « Les larves se montrent très agressives envers les termites, s’avancent vers elles puis reculent, finissent par orienter leur derrière en direction de la tête de l’une d’elle et lâchent des grosses caisses. En quelques minutes la proie est paralysée, alors qu’elle n’a jamais essayé de s’enfuir ». Les chercheurs ont par la suite démontré qu’un seul pet peut immobiliser simultanément 6 termites pendant trois heures. Ces pets toxiques donnent le temps à la larve de chrysope perlée de dévorer ses proies, pourtant bien plus grosses qu’elle. Et ces travaux ont aussi révélé que l’odeur n’avait aucun effet sur les mouches, les cloportes ou toutes autres bêtes qu’on pourrait retrouver dans les couloirs d’un nid de termites. Autrement dit, cette arme chimique n’a été développée que pour atteindre les termites. Du tout grand art. Est-ce que le pet de chrysope perlé est le pire pet du Règne animal ? Vous allez être surpris par ce qui suit. Continuous donc d’explorer la question du prout. Déjà parce que le prout, c’est rigolo. Mais aussi parce que cela peut être un sujet très sérieux ! On l’a compris les humains sont loin d’être les seuls à avoir des flatulences. Les chiens en ont. Les mille-pattes en ont aussi. Les dinosaures en avaient. Les moules petent peut-être, alors que les crabes ne pètent pas… semble-t-il. Il y a quelques années les scientifiques ont entrepris de répertorier toutes les espèces qui pètent. Ainsi, des spécialistes du prout animal avaient même créé un espace de partage d’information, afin que leurs collègues du monde entier puissent faire savoir si l’animal dont ils sont les experts pètent ou non. C’était très sérieux, les chercheurs devaient inscrire le nom de l’espèce animale, dire à leur connaissance ils petaient, et apporter des preuves scientifiques. Ces petits rigolos avaient même baptisé leur fichier de partage « Does it Fart ? », que l’on pourrait rigoureusement traduire par « Est-ce qu’il lâche des grosses caisses ? ». Le projet a tellement fait rire les scientifiques du monde entier que les auteurs ont décidé d’en écrire un livre. Dans ce bouquin tu y découvriras que dans la team des adeptes de flatulences on retrouve le blaireau, le cafard, le lion, la moufette, le paresseux, le rat, le wombat, le lièvre, le lémurien, la girafe ... D’ailleurs j’aime bien la remarque du chercheur qui écrit « Oh bon sang oui la girafe pète, et généralement à hauteur du nez d’un humain moyen ». Celui du python molure serait je cite « silencieux mais mortel ». Certains avancent que les lynx auraient les pires pets du monde. Mais ça c’est faux j’ai vérifié je vais te le présenter dans un instant le pire pet du monde. Figure-toi que les mouches pètent aussi. Et donc oui c’est techniquement possible qu’une mouche pète puisqu’elle possède comme tous les insectes un système digestif avec au bout un anus, et donc elles font le plus naturellement du monde des mini-pets heureusement inaudibles à l’oreille humaine. Je précise que globalement les insectes ont à peu près tous des flatulences, il y a même des chercheurs qui les ont étudiés chez 110 espèces. Je dis chapeau pour ce beau boulot les gars. Il a les animaux qu’on pensait innocents … mais finalement pas du tout : et parmi ceux-là il y a des vers marins, les moules et les huitres. Cette étude montre d’ailleurs que les flatulences de ces animaux seraient responsables de 10% des émissions de gaz à effets de serre en mer baltique. Des pets constitués de méthane et de protoxyde d’azote. Un cocktail explosif, si je peux me permettre. Il y a des animaux pour lesquels les chercheurs ne sont pas très surs s’ils petent, comme les araignées, les salamandres ou les rotifères. Mais je vais vous dire, pour moi, ce n’est pas si grave si on décide de ne pas financer les recherches sur ce thème. Et donc jusqu’à ce que l’on démontre le contraire, certains animaux ne peteraient pas du tout : comme les poulpes, les coraux, les crabes ou les anémones de mer. Avant qu’un petit malin ne me dise en commentaire que ce sont en fait toutes les bêtes qui vivent dans les océans, je précise que les requins et les baleines, ils laissent de grosses bulles malodorantes derrière eux. Les oiseaux non plus n’auraient pas de gaz. Ils ont pourtant un système digestif complet, finalement pas si éloigné de celui des mammifères, mais ils ne trimbalent pas les mêmes bactéries et donc ne libèrent pas … de gaz. Sauf quand ils sont malades … apparemment … Bon maintenant que j’ai rétabli la vérité sur qui a des flatulences et qui n’en a pas, on va pouvoir continuer de répondre à la question de départ, les pires pets du règne animal ! Pour certains animaux, se retenir de péter peut s’avérer mortel. Ce petit poisson est un Cyprinodon, que l’on retrouve dans des eaux peu profondes au Mexique, où il se nourrit principalement d’algues et de petits organismes qu’il fourrage dans les sédiments. Soucis, c’est qu’en été ces algues émettent de petites bulles de gaz qui sont avalées par le Cyprinodon pendant qu’il s’alimente. Ce qui fait gonfler son ventre. En grossissant, cette petite chambre à air pousse le poisson vers la surface, ce qui en fait une proie facile pour ses prédateurs. Dans certains cas, l’accumulation de gaz peut être mortelle, car elle comprime les organes jusqu’à les faire éclater. C’est ainsi que des chercheurs ont trouvé des bancs de cyprinodon morts faute de n’avoir pas réussi à péter suffisamment fort et suffisamment vite que pour sauver leur vie. On continue avec des pets inoffensifs bien que particulièrement nauséabonds. Les suivants ce sont sans doute les pets les plus dégueulasses. Pour les sentir ceux-là, il faut se rendre près des côtes localisées au Nord de l’Océan Pacifique. Les lions de mer sont connus pour leur pets nauséabonds causés par leur régime alimentaire. Quand ils ne trainent pas leurs corps lourd sur le bord de l’eau, ils chassent des poissons et des mollusques. Alors ok c’est du poisson bien frais, mais ce sont surtout des proies qui contiennent du soufre en très grande concentration. Et le soufre et bien c’est l’élément chimique que tu retrouves en masse dans tout ce qui sent vraiment mauvais. Par exemple le sulfure d’hydrogène est caractéristique de l’odeur d’œuf pourri, ou encore le dimethyl disulfide émis dans l’air par un cadavre en décomposition. Pendant que nos lions de mer digèrent leur poisson, les bactéries qui vivent dans leur système digestif décomposent les protéines et acides aminés contenant du soufre et libèrent du disulfure d’hydrogène. Ce gaz s’accumule dans le tractus digestif ce qui donne des coliques au lion de mer. L’animal finit donc par expulser ces gaz, libérant de fortes odeurs nauséabondes. Certains experts n’hésitent pas à parler des pets les plus dégoutants. Si les lions de mer, eux, ne contrôlent pas vraiment leurs flatulences, d’autres maitrisent l’art du lâché de gaz, et coordonnent leur pets … intelligemment. Plusieurs espèces de serpents usent d’une tactique connue sous le nom de « cloacal popping » [souffle du cloaque]. Le cloaque c’est l’organe de ces animaux chez lesquels le système digestif fini dans la même poche que le système reproducteur ou le système excréteur. Et bien ces serpents absorbent de l’air dans ce cloaque, et l’expulsent ensuite très bruyamment. Ces chercheurs-ci ont étudié les pets de serpent dans le détail. Et ont démontré que le bruit est si impressionnant qu’il fait fuir les prédateurs éventuels. J’ai lu l’article il est passionnant, je vous assure. Ils ont produit des sonogrammes pour déterminer la fréquence du son produit par les prouts de serpents, leur durée moyenne … ils ont même fait des photos du *** des serpents en question. C’est passionnant. J’ai encore envie de vous livrer quelques anecdotes, notamment vous parler des pets des paresseux et des harengs, je vais le faire dans un instant, mais avant je vais arrêter de vous faire languir et vous annoncer quel est l’animal dont les pets provoquent des tempêtes. C’est un pet dangereux, le plus dangereux sans doute. Cette flatulence vient d’un mammifère anodin que l’on croise très fréquemment, particulièrement si on vit à la campagne. J’ai nommé la vache. Alors déjà un chiffre qui m’a étonné quand j’ai préparé cet article : selon la FAO, il y aurait un milliard de vaches sur notre planète, élevées pour leur lait ou leur viande. Comme les chèvres ou les girafes, ce sont des ruminants. Et c’est une des raisons de la dangerosité de leur pets. La vache a trois préestomacs plus l’estomac à proprement parlé et qui sécrète les sucs gastriques. Ensemble ils sont chargés de la rumination et de la digestion grâce à des bactéries. Ruminer est un processus qui permet aux ruminants d’extraire un maximum de nutriments de leur diète, mais il est aussi à l’origine d’une grande production de gaz. Comme pour d’autres animaux que l’on a vu dans cet article, les vaches émettent quantité de méthane, l’un des principaux gaz à effet de serre qui causent le réchauffement climatique. Un kilo de méthane séquestre des dizaines de fois plus de chaleur dans l’atmosphère qu’un kilo de dioxyde de carbone. Étant donné qu’une vache libère jusqu’à 100 kg de méthane par an, et qu’elles sont donc, on l’a vu, très nombreuses, et bien ces animaux sont devenus malgré eux une des plus grandes causes des changements climatiques, contribuant pour 5 à 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Les changements climatiques, ce n’est pas simplement un réchauffement global de la planète, mais c’est aussi des évènements extrêmes plus fréquents, comme des périodes de sècheresse, des pluies diluviennes, ou … des tempêtes anormalement violentes. Donc les pets des vaches, provoquent des tempêtes. C’est pourquoi je pense que même si certains animaux ont des pets plus bruyants, plus nauséabonds ou plus toxiques, les flatulences des vaches sont pour moi les plus dangereux. Mais on va finir sur deux dernières histoires de prout plus comiques :
🐘 Les éléphants se donnent des prénoms 🐘
C'est en substance les résultats de cette étonnante étude publiée début de semaine dans Nature Ecology & Evolution. Mais pourquoi est-ce si surprenant et important? 🐒 De nombreux animaux produisent des cris ou des sons afin de faire référence à de la nourriture ou des prédateurs, mais la production de ces appels est généralement innée, et donc stéréotypée (identique pour tous les individus). Les éléphants font partie des rares mammifères capables d’apprendre par l’imitation de nouveaux sons. Les humains vont encore plus loin puisqu’une des caractéristiques du langage humain parlé est l’utilisation d’étiquettes vocales : des sons appris qui font référence à un objet ou à un individu. 🙋♂️ Mais des chercheurs américains ont découvert que, comme les humains, les éléphants de savane d'Afrique appellent leurs amis avec des barrissements individuels. Le destinataire d’un appel pouvait d'ailleurs être prédit par les chercheurs à partir de la lecture acoustique de l’appel. 😳 Pouvoir "donner un nom" à un autre individu, ça parait bête mais ça ne l’est pas du tout. Ça demande des capacité cognitives développées: - pour disposer d’un langage complexe, - pour pouvoir faire la distinction entre un individu et un autre, - pour inventer un nom, - pour l’apprendre et le retenir, - pour associer le nom inventé à un individu. 🐘 Cette découverte montre que les éléphants utilisent des vocalisations spécifiques pour chaque individu, mais qu'ils reconnaissent et réagissent à un appel qui leur est adressé, tout en ignorant les appels provenant d'individus avec lesquels ils sont peu apparentés. Les éléphants offrent un traitement particulier et individualisé à leurs congénères selon la place qu’ils occupent dans leur vie. Ce travail est important pour comprendre les origines (multiples) du langage chez les animaux, car cette espèce d'éléphants a divergé des lignées de primates et de cétacés il y a environ 90 à 100 millions d'années. Cela offre une opportunité d'étudier l'évolution convergente d'un mode de communication très sophistiquée. Source: https://lnkd.in/eH4T4uRe |
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AuteurFrançois Verheggen, Professeur de Zoologie, Université de Liège Archives
Mars 2025
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